Tony Parker : « On est prêt pour aller jusqu’au bout »

En conférence de presse, Tony Parker est revenu avec les médias français sur ses chances de titres NBA et les Jeux Olympiques. Comme toujours, il était déterminé.

Tony Parker : « On est prêt pour aller jusqu’au bout »
Les journalistes américains te placent souvent dans le top 5 pour le MVP. Est-ce que c’est un classement que tu vas regarder avec attention et est-ce que c’est un honneur ? Bien sûr, c’est un grand honneur. En grandissant en France et en rêvant de NBA, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour les Magic Johnson, Chris Mullin et Charles Barkley parleraient de moi dans le top 5 des meilleurs joueurs de la saison. Ça fait plaisir et ça me donne encore plus envie de progresser. A chaque fois, moi c’est comme ça que j’aborde une saison. J’essaie toujours de repousser mes limites, j’essaie toujours de progresser et de continuer à être performant. Cette année, être dans le top 5, je pense que c’est l’une de mes meilleures saisons et j’espère que je pourrai confirmer pendant les playoffs et continuer à être performant pour aller le plus loin possible avec les Spurs. Est-ce que ce n’est pas sur le leadership que tu as sur cette équipe (des Spurs) aujourd’hui que tu estimes que tu as vraiment franchi un pallier ? J’ai envie de dire oui et non. Oui parce que statistiquement c’est clair que je n’ai jamais été aussi haut. Je ne suis pas surpris car j’ai plus la balle en fait. Ce qui a fait notre force à San Antonio, c’est que la balle a souvent été à l’intérieur avec Tim Duncan. Et après, la moitié du temps, c’était moi ou Manu qui l’avions. Les gens ont souvent tendance à oublier que Manu est un super bon passeur et la moitié du temps, il avait aussi la balle dans ses mains. Donc j’avais moins souvent l’opportunité de faire des passes décisives. Cette année, le fait que Manu loupe 35 matches a fait que mes passes décisives sont en hausse car j’ai plus la balle dans mes mains. On remarque que mes deux meilleures saisons à la passe décisive, c’est quand Manu n’a pas joué de la saison. Avant cette année, mon record c’était en 2009 et Manu avait loupé la moitié de la saison. Cette année, il a encore loupé la moitié de la saison et mes passes sont en hausse. C’est parce que j’ai beaucoup plus d’opportunités. Je pense que c’est un mixte des deux. Oui j’ai progressé, ça c’est sûr. J’ai progressé dans ma gestion de jeu et je pense aussi que c’est parce que j’ai plus la balle dans mes mains. Un petit peu près la saison régulière, il y aura un rassemblement avec les Bleus. Ça va peut-être empiéter sur les finales NBA, ça peut être un souci. Comment allez-vous gérer ça ? Par rapport à l’équipe de France, ça commence en juin. On verra bien, si je ne suis pas là ils vont commencer sans moi. De toute façon, Vincent Collet est au courant et sait très bien que moi, Boris, Joakim Noah et Ronny Turiaf, on est tous dans le même cas. On verra bien jusqu’où nos équipes respectives iront.
"Si on défend bien, on ira jusqu'au bout. Si on n'arrive pas à défendre, on n'ira nulle part. On fera comme les Phoenix Suns à l'ancienne."
Estimes-tu que les Spurs sont favoris cette année ? J’adore nos chances cette année. Je pense que l’on est favori mais on n'est pas les seuls. Miami, Chicago, Oklahoma City et les Lakers ont tous leurs chances de gagner le titre. Il y a 5-6 équipes qui ont vraiment leur chance de gagner le titre et donc nous on fait partie de celles-ci. Maintenant, c’est à nous de bien jouer et de jouer au bon moment pour aller jusqu’au bout. Ça va être difficile parce qu’il y a de grosses équipes qui peuvent prétendre aller jusqu’au bout. Est-ce que tu es fier du contingent français qui va disputer les playoffs avec six représentants ? Bien sûr, je suis très, très fier de tous les Français en NBA. Je pense que tout le monde a fait une très bonne saison et c’est de bonne augure pour les Jeux Olympiques, parce que je sais que tout le monde est très motivé pour jouer en équipe de France. Est-ce que le passage d'un mois en Pro A sous le maillot de l'ASVEL a facilité la meilleure rampe de lancement cette saison ? Est-ce que tu vas demander à Pop l'année prochaine de faire un mois en Pro A ? (Rires) C'est vrai que Pop était très content de mes performances en France. Il m'a dit avant la saison à San Antonio qu'il voulait que je joue comme ça, que je prenne le leadership. Il voulait que je joue comme en équipe de France. C'est marrant parce qu'il avait suivi tous mes matches avec l'ASVEL. A mon avis, il s'est tellement embêté qu'il regardait même des matches de Pro A pendant le lock-out. C'est vrai que mon expérience avec l'équipe de France et avec l'ASVEL ça m'a beaucoup aidé pour faire des performances cette année, ça c'est sûr. Est-ce que pour toi, c’est un plus que les joueurs français jouent le plus longtemps possible en NBA en préparation pour les Jeux Olympiques ? Je pense que c’est bien que les Français jouent, je pense que ce n’est pas bien d’être trop longtemps en vacances. De toute façon, quoi qu’il arrive, même si il y a quelqu’un qui va jusqu’au bout et on en avait déjà parlé avec le coach, il le mettra au repos pour être sûr que l’on garde de la fraicheur pour les Jeux Olympiques. Ça c'est prévu ainsi que tout le programme donc je ne pense pas que ça va faire mal à l’équipe de France pour être performant pour les JO. Tu ne t’es pas trop exprimé ces derniers temps sur la saison Villeurbannaise. Qu’est-ce qui n'a pas fonctionné selon toi et qu’est-ce qu’il faut absolument améliorer et remettre dans le droit chemin pour la saison prochaine ? C’est clair, c’est vrai que c’est une saison difficile. Au basket, tu fais des paris sur des Américains et malheureusement cette année ils n’ont pas été performants. Ils n’ont pas été au niveau que l’on pensait. Je pense que nos jeunes ont bien progressé mais c’est vrai que le niveau des Américains n’était pas là et donc on a encore beaucoup de boulot pour l’année prochaine. On veut continuer à faire les projets d’à côté : construire la salle et l’académie. Il va encore falloir prendre des paris sur des joueurs US et j’espère que l’on fera un meilleur boulot au niveau du recrutement l’année prochaine. Après, il faut continuer à faire progresser nos jeunes, continuer sur cette dynamique là. Moi, j’ai 100% confiance en Pierre Vincent et en Laurent Foirest pour faire justement beaucoup mieux. Il ne faut pas se voiler la face, c’est vrai que c’est une saison décevante. Est-ce que tu souhaites prendre les Etats-Unis directement dans la poule pour les JO ? Est-ce que tu as des souhaits par rapport au tirage au sort ? Oui, bien sûr, j’aimerai bien éviter les Américains en demi-finale, ça serait bien. Mais pas parce que je n’ai pas envie de les jouer, mais parce que j’ai envie de les jouer en finale. Moi, quand j’étais petit je regardais les JO en 1992 et la Dream Team avec tous les joueurs qui me faisaient rêver (Michael Jordan, Magic, etc…). Mon rêve c’est de faire un France-Etats-Unis en finale. Ça serait ça mon souhait : éviter les Américains en demi pour les jouer en finale et faire une finale de rêve.