Media day, et premier constat : Victor Wembanyama revient encore plus impressionnant. Plus grand (désormais listé à 7’4 / 2,24 m), plus dessiné, plus lourd, et surtout plus sûr de lui. Il a répété que c’était « son meilleur été de travail » - dit sans rouler des mécaniques, comme on énonce un fait. Chez lui, la confiance n’a rien de bravache : elle transpire d’une routine minutieuse (renforcement progressif, travail de mobilité, curiosité façon moines shaolin/échecs) et d’une obsession du détail. La question du jour dans notre CQFR et débat également ici, sur BS : avec ce Wemby 2.0 et un effectif plus cohérent, San Antonio peut-il jouer les trouble-fêtes à l’Ouest dès maintenant ?
Un Wembanyama plus long, plus fort… et plus “prêt”
Ce qui saute aux yeux, ce sont les épaules et la densité. Les Spurs n’ont jamais voulu “forcer” la prise de masse ; ils ont fait ça finement, palier par palier. Résultat : un corps qui tient mieux le contact sans compromettre la mobilité latérale. Sur le terrain, cela signifie plus de résistance au poste, des closeouts encore plus perturbants, et une tolérance accrue aux chocs quand il finit au-dessus du cercle. Ajoutez 2,5 cm de levier en plus : pour les tireurs qui pensaient déjà tirer “par-dessus” le meilleur contreur de la ligue, la fenêtre se rétrécit encore.
Surtout, Victor Wembanyama a verbalement placé la barre très haut : il estime que « personne n’a autant/bien travaillé » que lui cet été, et dit voir immédiatement les progrès. Chez un rookie, on parlerait d’excitation. Chez lui, la formule ressemble à une alerte douce à l’Ouest : attendez-vous à un cap.
Un effectif moins “bling”, plus cohérent
Même les plus enthousiastes s’accordent : San Antonio n’a pas la profondeur d’un Denver ou la densité d’un Thunder. Mais la rotation a gagné en logique. Autour de Wembanyama, on trouve :
- De’Aaron Fox (arrivé en cours de saison dernière) : turbo-créateur pour accélérer le tempo et punir en pull-up.
- Devin Vassell : shooteur-créateur secondaire dont « l’agenda perso » (progresser, peser) peut parfaitement servir l’agenda collectif si l’efficacité suit.
- Harrison Barnes (fin de contrat) : 3&D robuste, candidat naturel aux minutes “sérieuses” d’octobre à avril.
- Keldon Johnson : énergie, percussion, volume au rebond.
- Kelly Olynyk : big man connecteur idéal avec Wemby (main-à-main, tir, lecture), si le corps tient.
- Jeunesse qui pousse : Stephon Castle, Jeremy Sochan, Dylan Harper (blessé pour le moment), Carter Bryant (profil “SPURS-ready” sur l’aile)
- De la taille et de l'expérience : Luke Kornet et Bismack Biyombo pour l’appoint vertical
Sur le papier, ça ne fait pas rêver par les noms, mais ça se répond : tireurs pour élargir la peinture, connecteurs pour fluidifier, et des porteurs de balle en surnombre pour que l’attaque ne s’effondre pas quand Fox ou Victor sortent.
La paire Fox - Wembanyama, clé de voûte (dès qu’elle sera disponible)
C’est l’inconnue excitante : on a vu trop peu de Fox avec Wembanyama pour juger. Pourtant, l’idée est limpide. En pick-and-roll classique, Fox force une aide primaire ; Wemby, en short roll, devient hub : floater 3-5 mètres, lob vers le dunker spot, renversement “one more” vers Vassell. Dans les setups à 5-out, Fox déclenche au milieu d’un terrain écarté ; Victor sème le chaos en ghost screen (écran feint) puis attaque l’espace libre. Et si les défenses trappent Fox ? Short roll playmaking de Wemby, encore. Les Spurs ont enfin de quoi générer des paniers “faciles”, ces 10 à 14 points “gratuits” par match qui manquent cruellement aux équipes jeunes.
Défensivement, Wemby donne une base d’élite : drop profond, switch ponctuel sur les 1-4, et “retard contrôlé” pour contester dans le dos. Avec Fox en premier rideau et une aile disciplinée, San Antonio peut devenir top 10 défensif sur des fenêtres prolongées. C’est souvent la passerelle la plus rapide vers le statut de trouble-fête.
Wembanyama a encore pris 2,5 cm cet été 😮
Les vraies questions (qui décident si ça casse… ou si ça casse la baraque)
- La constance. Tout le monde est d'accord dans le CQFR : il y aura plusieurs “mini-saisons” dans la saison. Des runs euphoriques… et des trous d’air où la progression se voit dans le jeu mais pas encore au tableau d’affichage. L’enjeu, c’est d’écrémer les bad losses cliché des équipes jeunes. Le modèle est OKC : au moment du saut, les Thunder ont gommé les relâchements contre les bas de tableau.
- Les ailes. C’est la zone la moins profonde. Si Vassell tient (volume + efficacité), et si Carter Bryant parvient à gratter des minutes crédibles (point-of-attack + corner 3), alors l’équilibre se stabilise. Sinon, il faudra bricoler avec Johnson/Barnes/Olynyk selon les matchups… au risque d’aligner moins de longueur sur les lignes de passe.
- La santé et la charge. Wembanyama a pris du muscle – très bien – mais la NBA reste un marathon. Olynyk sort d’historiques médicaux irréguliers, Harper débute blessé, Fox doit être protégé des ischios typiques d’octobre. Load management intelligent obligatoire.
- Le coaching. Mitch Johnson a sa première saison pleine comme pilote. L’an passé, le staff a été critiqué par les ultra-fans pour des choix de rotation et quelques expérimentations. Cette fois, pas d’échappatoire : il doit trouver tôt une base d’alignements et des schémas qui maximisent Wembanyama sans rigidifier le reste. La défense, l’attaque en main-à-main, et la hiérarchie des finisseurs en fin de match seront scrutées.
Candidats au top 6 ? Probablement pas. Candidats au désordre ? Oh que oui.
N’exagérons rien : viser le top 4 à l’Ouest paraît prématuré. En revanche, San Antonio a tout ce qu’il faut pour faire tomber les gros sur des soirs ciblés - et assez souvent pour naviguer entre play-in solide et chasse à la 6e place si un run s’enclenche. Le script le plus plausible : démarrage irrégulier, ajustements, puis un mois où Fox + Wemby marchent sur l’eau. Arrivés en mars, les Spurs deviennent l’équipe que personne ne veut croiser un mardi à l’extérieur.
Et si ça décolle plus vite que prévu ? La franchise garde un arsenal d’assets pour dégainer à l’hiver si une opportunité “capable de bouger une série de playoffs” se présente. On l’a vu : le trade Fox n’était pas écrit des mois à l’avance. Les Spurs évaluent, patientent… et frappent quand le coût/risque est optimal. À moyen terme, ils pourront aussi se positionner sur une superstar qui voudrait changer d’air. Ce n’est pas l’objectif de l’automne, mais c’est la sécurité stratégique d’un projet qui monte.
Verdict CQFR
Oui, San Antonio peut mettre le bazar à l’Ouest. Pas en tant que ogre statistique déjà installé, mais comme perturbateur méthodique : défense chiante, longueur partout, attaque plus simple (merci Fox), et un Wembanyama version 2.0 qui transforme des possessions neutres en +2/+3 par pure gravité.
La marche vers le top 6 reste haute ; la qualification via play-in suivie d’une vraie série accrocheuse au première tour n’a rien d’utopique. Et si Victor réalise l’ascension que sa préparation laisse entrevoir, l’étiquette “trouble-fêtes” pourrait vite devenir “faut les éviter”.

Au final, l'ouest est dense mais en déhors d'OKC, Denver et peut-être Houston (s'ils arrivent à compenser l'absence de FVV), y a beaucoup de très bonnes équipes mais tout le monde a des lacunes.
*Les Lakers ont une défense limitée et des joueurs dont on ne connait pas trop le niveau actuel (DA, Smart),
*les Warriors et les Clippers sont des ancêtres (sans parler de la polémique Kawhi qui peut peser),
*les Mavs ont un backcourt en lambeau sans Kyrie, un secteur intérieur ou y a pas de place pour tout le monde, et des joueurs injury prone
* Les Wolves ont perdu NAW et Conley et Rudy ont un an de plus et n'ont pas vraiment été remplacés
* les Grizzlies ont perdu Bane et sont déjà décimés pour commencer la saison.
Et le reste me semble en dessous.
Les Spurs aussi ont des lacunes (manque de spacing et inexpérience) mais y a aussi deux all stars dont un en pleine ascencion, et un roster de plus en plus deep autour avec quelques ajouts d'expériecnce. Je pense qu'ils sont dans la course avec les 6 équipes ci-dessus pour les pladces 4 à 10 (et même 4 à 9 parce que ces ces Grizzlies à l'ouest j'ai du mal à y croire).
Il seront probablement pas 4ème, et 6èmes n'est pas un objectif facile, mais ça me semble pas irréaliste.