Victor Wembanyama devient la « Victory Machine » face aux Suns

DE NOTRE CORRESPONDANT À SAN ANTONIO — Victor Wembanyama, auteur d’une performance phénoménale avec 38 points, a porté les Spurs vers la victoire face aux Suns ce jeudi (121-132).

Victor Wembanyama devient la « Victory Machine » face aux Suns

«Je dois être meilleur [avant la fin du match]. C’est l’un de mes axes d’amélioration : jouer dur dès le début», assurait Victor Wembanyama la semaine dernière. Et cette fois-ci, le démarrage n’a pas été un problème. Au contraire, San Antonio a pris une avance de 19 points dès le premier quart-temps (20-39). Avant même le début de la quatrième période, leur zone de confort, « Wemby » affichait déjà 28 points (un nouveau record individuel) et son équipe disposait toujours d’une marge de 14 points (89-103).

Seul le dernier quart-temps a ébranlé la sérénité des Spurs, quand les Suns ont égalisé à 4 minutes 15 de la fin (116-116). Alors, une fois de plus, Wembanyama a passé une vitesse. Entre lancers francs, dunk, trois points et mi-distance, il a déployé l’ensemble de son arsenal après l’égalisation, inscrivant 10 points, avec un sans-faute aux tirs (4/4) et un 3/4 aux lancers. Les hôtes n’ont réussi à ajouter que 5 points à leur marque sur cette période, affichant un pâle 1/10 aux shots.

Avec leur rookie en moteur, San Antonio a conclu de la meilleure des manières, s’emparant d’une seconde victoire à Phoenix (121-132). «Les grands joueurs sont bons tout le temps», estimait le Français deux jours plus tôt. Il a été, ce soir, l’un de ces grands joueurs. 38 points et 10 rebonds, à 15/26 aux tirs et 3/6 à trois points : le Footprint Center a vu la « Victory Machine » en action.

Victor Wembanyama à pleine puissance dans la raquette, une formule gagnante

« Wemby » est doté d’un logiciel qui ne craint pas la pression. Cette dernière, loin de le ralentir, le stimule. Ça, nous le savions déjà. Mais en cette occasion, il a démontré sa capacité à tourner à plein régime durant 34 minutes.

De bout en bout, sa domination sous l’arceau a été presque sans faille. 18 points à 9/9 aux tirs sous le panier (à moins de 4 pieds, soit 1,2 m), provoquant également deux fautes en fin de rencontre pour 3 points supplémentaires. Ni Jusuf Nurkic (2,11 m) ni Drew Eubanks (2,08 m) n’étaient à la hauteur. Les Spurs, conscients de cet atout de taille, se sont installés dans la raquette et alimenté leur engin de guerre.

« Aujourd’hui, c’était peut-être en passant par moi. Demain, ce sera quelqu’un d’autre. C’est ainsi que fonctionnent les grandes équipes. » — Victor Wembanyama

Un coéquipier lance un lobe complice, puis les bras interminables de Victor Wembanyama s’élèvent jusqu’à l’arceau, y déposant le ballon. Un mécanisme bien huilé, répété sans relâche. Gregg Popovich, l’ingénieur de cette tactique — dont l’évidence s’impose, certes — s’amuse : «Le défenseur en face? Je ne suis pas sûr que cela change quoi que ce soit. Il est plutôt grand.»

Tout a réussi aux Spurs et à leur star. À 23/28 au cercle collectivement, ils ont déployé toute leur puissance à l’intérieur. À 18/37 à trois points, ils ont brillé par leur précision à l’extérieur. L’un ouvrant le jeu pour l’autre, ils ont trouvé, le temps d’une soirée face aux Suns, la formule gagnante.

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Les Spurs renouent avec la victoire par l’effort collectif

« Incroyable », l’expression qui est spontanément venue à Devin Booker pour décrire le talent de Victor Wembanyama, et à Gregg Popovich pour évoquer ses actions en fin de match. Mais le rookie n’était qu’un rouage, certes plus important que les autres, de l’équipe de San Antonio qui a mérité cette victoire.

Zach Collins, avec ses 19 points et 8 rebonds, a fini par réussir ses tirs à trois points. La paire de meneurs, Tre Jones et Jeremy Sochan, a brillamment rempli sa fonction avec respectivement 10 et 9 passes décisives pour un seul ballon perdu chacun. Keldon Johnson, plus discret au scoring ce soir, en a aussi distribué 6. C’est dans l’effort collectif que cette victoire puise son essence, et cela restera sans doute ainsi.

«Chaque rencontre est différente», souligne cependant l’homme du match, meilleur marqueur de son équipe pour la première fois. «À chaque fois, nous essayons de trouver les points où nous devons faire mal. Aujourd’hui, c’était peut-être en passant par moi. Demain, ce sera quelqu’un d’autre. C’est ainsi que fonctionnent les grandes équipes. Si nous voulons en être une, nous devons jouer avec tout le monde.»

Pour quelque temps, ce « tout le monde » risque toutefois d’exclure Devin Vassell. Sorti avant la mi-temps pour une blessure au niveau de l’aine, l’arrière passera une IRM vendredi et devrait être absent pendant un moment. Mais cette ombre au tableau ne saurait gâcher la fête. Avec 3 victoires et 2 défaites pour commencer la saison, les Spurs affichent un bilan positif pour la première fois depuis le 4 novembre 2022, soit près d’un an. La « Victory Machine » fait son œuvre.

Le Wembanya-mois : en octobre, premières victoires et premières leçons (Ep. 1)