Les Lakers exposent le talon d’Achille des Spurs, Wembanyama gargantuesque

De notre correspondant à San Antonio - Les Spurs ont été sérieusement handicapés par leur inconstance ce mercredi, lors de leur défaite face aux Lakers (119-122).

Les Lakers exposent le talon d’Achille des Spurs, Wembanyama gargantuesque

«Jouer dur pendant 48 minutes, c’est toujours le mantra, a rappelé Gregg Popovich ce mercredi, après la défaite des Spurs face à des Lakers privés de LeBron James (119-122). Surtout pour une jeune équipe.» Et c’est tout le problème de San Antonio.

Plutôt que deux mi-temps, Victor Wembanyama et ses coéquipiers ont presque joué deux matches différents. Un premier où ils ont été dominés par les Lakers (50-63). Un second dans lequel ils ont sonné la révolte de manière éclatante (69-59).

«À la mi-temps ce soir, je n’ai pas trouvé que nous nous battions et je n’ai pas trouvé que nous jouions intelligemment. Nous n’avons rien fait qui puisse plaire aux dieux du basket, a décrit Popovich. En deuxième mi-temps, je me suis bien senti. Ils ont joué un match de basket. Ils se sont battus et ont pris de bonnes décisions.»

Depuis le début de la saison, l’inconstance est le talon d’Achille de l’équipe. Le positif et le négatif s’entremêlent dans leur jeu, un mélange qui les empêche de renouer avec la victoire après 18 défaites consécutives. «La régularité est la clé», a souligné Keldon Johnson (28 points et 8 passes), l’un des moteurs du collectif en fin de rencontre.

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Victor Wembanyama insuffle un élan d’espoir à San Antonio

Victor Wembanyama, visage de l’équipe, incarne l’esprit de révolte des Spurs. Il l’a instigué ce soir en une séquence de vingt secondes avant la mi-temps. L’enchaînement de trois actions spectaculaires : un dunk dominateur au-dessus d’Anthony Davis, un contre sur Max Christie, puis un alley-oop en transition qui a électrisé l’assistance. Le Frost Bank Center entier s’est levé, porté par un élan d’espoir.

Il a eu tort de se rasseoir. Non seulement Wembanyama a contré Anthony Davis deux actions plus tard, mais il a surtout poursuivi sa furia en seconde période. «Nous avons essayé d’augmenter l’intensité. Je pense que nous les avons surpris à quelques reprises», a raconté le Français. Avec seulement 22 secondes restantes, San Antonio n’était qu’à un point de retard et le devait à son énergie débordante, en particulier celle de «Wemby» et de Keldon Johnson.

Les Texans auraient même pu être à égalité si le natif du Chesnay avait réussi ses deux lancers francs à ce moment-là. Mais il est impossible d’accabler le rookie, qui a marqué 14 points, sans manquer un seul tir, dans le dernier quart-temps — qu’il a dû quitter 11 secondes avant le buzzer avec sa sixième faute, contestée par Gregg Popovich.

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Wembanyama a livré une performance gargantuesque : 30 points (11/21 aux tirs, 4/5 à trois points), 13 rebonds et 6 contres. Toutefois, sa propre vision de l’excellence dépend surtout des résultats et du collectif. «Ça n’a aucune valeur pour l’instant, a-t-il rétorqué. Je pense que [ça en aura] quand on gagnera. J’essaie de faire tout ce que je peux pour l’équipe. Je me concentre davantage sur les rebonds et sur le fait d’être un joueur plus solide pour le collectif.»

Les Spurs doivent faire plus d’efforts

Pour les Spurs, englués dans la plus longue série de défaites de leur histoire, l’enjeu est clairement établi : transposer l’énergie de cette seconde mi-temps sur l’intégralité d’une rencontre.

«Parfois, nous regardons la vidéo et nous pensons : “nous pourrions faire ça à chaque fois!”, a raconté Victor Wembanyama. Mais la réalité du terrain est que nous avons parfois besoin de lire le jeu et d’improviser. Bien sûr, je veux répéter ce qui fonctionne, mais il nous reste du travail.»

L’inexpérience de l’équipe est sans aucun doute l’une des raisons de ce manque de régularité. «Il n’y a pas d’excuse», estime cependant le joueur de 19 ans. Pour gagner, San Antonio doit être plus précis dans ses tirs, réduire les pertes de balle et les temps faibles. «Nous devons être à la hauteur de l’intensité de l’adversaire et le mettre en difficulté», décrit Wembanyama. «Ce n’est rien de technique, ça demande seulement des efforts.»

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