Wembanyama et les Spurs imprévisibles dans la défaite face au Magic

DE NOTRE CORRESPONDANT À SAN ANTONIO – Les Spurs ont montré leur caractère imprévisible, pour le meilleur comme pour le pire, lors de leur défaite face au Magic ce mercredi (98-108).

Wembanyama et les Spurs imprévisibles dans la défaite face au Magic

Les Spurs peuvent être imprévisibles, voire indéchiffrables. Leur défaite face au Magic mercredi (98-108), dans des circonstances totalement différentes de leur précédent revers contre les Wizards, en est un excellent exemple. Pour Victor Wembanyama et ses coéquipiers, le basket est un jeu de runs et de paradoxes.

Lundi, c’était leur quatrième quart-temps qui les avait condamnés (20-31). Deux jours plus tard, à l’inverse, c’est la partie qu’ils ont le mieux maîtrisée (26-17). Menés de 25 points à deux minutes de la fin du troisième quart-temps, ils se sont ressaisis et ont réalisé un run de 15-0 en cinq minutes pour revenir dans le match.

Le plus étrange est peut-être le fait qu’ils aient réalisé cette remontée sans Wembanyama. Ils avaient pourtant beaucoup de mal à s’en sortir sans lui jusqu’ici (-15 de déficit en son absence sur les trois premiers quarts-temps). Mais Jeremy Sochan (7 points à 3/3 aux tirs dans le dernier quart), Devin Vassell (8 points à 2/4) et Tre Jones — qui a passé les 12 dernières minutes de la rencontre sur le terrain pour 3 points, 4 passes décisives et 2 interceptions — ont été les moteurs de cette révolte. « Ce groupe a fait du bon travail », a souligné Gregg Popovich, en conférence de presse.

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Cette belle parenthèse, les joueurs en attribuent le crédit à plusieurs facteurs. D’abord, les interceptions : Vassell se souvient surtout de celles de Blake Wesley, tandis que Wembanyama cite celles de Tre Jones. Ensuite, les supporters, qui ont continué à soutenir leur équipe avec une grande ferveur quand le match semblait perdu. Les tribunes du Frost Bank Center étaient parsemées de trous, mais l’énergie des fans, qui sont pour la plupart restés jusqu’au bout, a comblé ce vide.

« Nous étions menés de 22 points, puis Blake a fait une interception et ils nous ont donné l’impression que c’est nous qui avions une avance 22 points », raconte Devin Vassell, meilleur marqueur du match avec 26 points à 8/18 aux tirs. « Les supporters nous encouragent toujours, peu importe le score, le résultat ou le classement. Comme je le dis toujours, nous sommes une jeune équipe et nous avons besoin de tout le soutien possible. Le fait qu’ils continuent à venir chaque soir et à nous soutenir est très important pour nous. »

Autre source de réjouissance : Victor Wembanyama a inscrit 21 points à 7/15 aux tirs, 8 rebonds et 6 contres en 30 minutes de jeu. Il s’agit de sa 10e rencontre consécutive à au moins 20 points, mais aussi de son 11e match de la saison à 6 contres ou plus — plus que n’importe quel autre joueur en 2023-2024. De quoi voir le verre à moitié plein.

Pour Victor Wembanyama et les Spurs, « une défaite reste une défaite »

« C’est sûr qu’on en tire plus de positif, mais une défaite reste une défaite », a cependant plaqué le Français, après la rencontre. Effectivement, les Spurs n’ont pas réussi à surfer sur leurs victoires en back-to-back contre les Blazers et les Timberwolves, la semaine dernière. Ils retombent dans leurs travers du début de saison, et les défaites suivent.

Leur faiblesse au troisième quart-temps, leur talon d’Achille lors de leur série historique de 18 défaites, a refait surface ce mercredi. Ils ont été dominés 34 à 21 par le Magic, qui les a fait disparaître avec un run de 17-0. « Nous avons perdu beaucoup de ballons et nous n’avons pas exécuté le plan de jeu. J’ai l’impression que c’est là que tout a basculé », a regretté Devin Vassell.

San Antonio est resté sans solution face à la taille et l’intensité physique d’Orlando, qui a multiplié les pénétrations et les dunks pendant cette période cruciale. Malgré la présence du meilleur contreur de la ligue dans l’équipe adverse, Paolo Banchero (25 points à 9/18 aux tirs, 9 rebonds, 9 passes) et ses coéquipiers ont percuté le secteur intérieur jusqu’à ce qu’il cède.

« Ils sont immenses, ils sont forts, ils sont massifs », a reconnu Popovich. « Leur défense nous a mis en difficulté, en particulier dans le quatrième quart-temps. Quand cela devient vraiment physique comme cela, c’est un problème pour nous. »

Les visiteurs ont pris 42 tirs sous le panier au cours de la rencontre, soit 51 % de leur volume total. Cette proportion est exceptionnelle. Tant pour San Antonio, qui parvient généralement à bloquer l’accès à cette zone, que pour Orlando qui en a fait une spécialité, mais qui était bien au-delà de sa moyenne (38,1 % depuis le début de la saison, selon Cleaning The Glass).

Si les Spurs ont fait un petit pas en arrière ces derniers jours, leurs résultats et le contenu du jeu restent tout de même bien plus convaincants qu’au début de l’exercice. Victor Wembanyama ne le voit pas comme une régression : « On continue d’avancer. Nous sommes à un moment de la saison où nous sommes peut-être dans un creux en termes de forme, et j’imagine que c’est logique d’avoir des petites baisses à certains niveaux. C’est pour ça qu’il faut compenser à d’autres niveaux et jouer intelligemment plutôt que de se précipiter. »

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