On a aimé ces Warriors sans KD, c’est grave ?

Même si ce n'était que sur 15 minutes, les Golden State Warriors ont montré un visage intéressant sans Kevin Durant pour battre les Rockets "à l'ancienne".

On a aimé ces Warriors sans KD, c’est grave ?
La panique s'est emparée des fans des Golden State Warriors pendant quelques minutes, vers 6h30 du matin, heure française. De ceux des New York Knicks et des Los Angeles Clippers, également. De tous ceux qui aiment le basket, en fait, et ne souhaitent pas voir l'une des superstars de ce sport courir le risque d'une blessure dramatique. Lorsque Kevin Durant s'est tenu l'arrière de la jambe dans le 3e quart-temps du game 5 contre les Houston Rockets avant d'être escorté, on a cru au pire. Tout le monde a immédiatement pensé à une rupture du tendon d'Achille. Il faut dire que "KD" s'est retourné pour vérifier que quelqu'un ne lui avait pas asséné un coup de pied par derrière. Une interrogation qui mène généralement à cette blessure, souvent considérée comme la pire pour un joueur de basket. Puis la bonne nouvelle est arrivée. Le staff médical californien a informé qu'il s'agissait d'un problème au mollet et que le tendon n'était pas touché. Peut-être Kevin Durant rejouera-t-il avant la fin de ces playoffs. Peut-être même dès le prochain match ou lors du game 7 s'il devait avoir lieu. Avant d'être mis au courant, ses coéquipiers avaient en tout cas déjà activé le mode commando. Ce quart d'heure de jeu sans le double MVP des Finales aura finalement été riche en enseignements. A vrai dire, sur le strict plan sportif, on est presque contents d'avoir (re)vu les Warriors sous cette version. Une sorte de flashback de ce qu'ils étaient avant que "KD" ne les renforce en 2016, juste après leur terrible défaite en Finales contre Cleveland. Et un avant-goût possible de ce qui les attend au cas où Durant mette les voiles dans quelques semaines.

Des "MVP, MVP !" pour Curry

Le noyau dur de la première épopée de 2015 était là : Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green, Andre Iguodala et Shaun Livingston. Les hommes-clés du triomphe initial, mais avec quatre ans de plus dans les pattes. Sur le dernier quart-temps, on a retrouvé la circulation de balle fluide et parfois étourdissante de l'époque. La défense collectivement au point et parfaitement coordonnée aussi. Curry, complètement à côté de ses chaussures jusque-là, a endossé ses responsabilités, marqué un panier à 3 points important et entendu des "MVP, MVP !" descendre des gradins de l'Oracle Arena, comme au bon vieux temps. Thompson, déjà très au-dessus de ses dernières performances avant que Durant ne se blesse, a redoublé d'efforts. Son impact au scoring (27 points) et en défense a été précieux et c'est lui qui s'est offert le dernier panier de la partie pour Golden State, après voir évité de justesse la sortie du ballon et combiné avec Kevon Looney. Green, pas loin d'un triple-double avant d'être expulsé pour 6 fautes, avait promis d'augmenter son niveau d'intensité et d'efforts. Il l'a fait après la sortie de Kevin Durant, s'arrachant sur les ballons et hurlant sa joie et sa rage après avoir provoqué une perte de balle de Chris Paul et rentré un panier à 3 points 20 secondes plus tard. Idem pour Iguodala et Livingston, moins en vue statistiquement, mais importants pour la défense et l'osmose sur le terrain.

Gagner sans KD serait un message fort pour "l'après"

C'est un très faible échantillon, mais ce qu'ont réussi les hommes de Steve Kerr malgré la perte de leur meilleur joueur est un indicateur intéressant. Golden State a remporté le dernier quart-temps de 5 points et retrouvé un allant collectif supérieur à celui des deux dernières campagnes. Finalement, Kevin Durant les rend théoriquement imbattables sur une série en 7 matches, mais son absence pousse les Warriors à tenter de retrouver la splendeur de leur jeu d'antan. Un compromis intéressant. Le départ de Kevin Durant serait sans doute vécu comme la fin d'une époque. Mais pourquoi ne pas envisager que ce serait plutôt le retour à une autre, pas forcément moins excitante ? Les Californiens auront sans doute l'opportunité de prouver que leur ancien modèle n'est pas obsolète. S'ils survivent à une absence de "KD", ce sera un message fort pour la suite des playoffs ET pour la saison prochaine.