La rencontre avait pourtant démarré sur un rythme tendu, avec une Pologne soutenue par son public et un Jordan Loyd toujours aussi dangereux. Mais dès le deuxième quart-temps, Guerschon Yabusele a pris le match à bras-le-corps. Son impact s’est exprimé à travers son adresse extérieure (6 paniers primés), mais aussi par sa présence au rebond et son énergie constante des deux côtés du terrain.
Ses coéquipiers n’ont pas tardé à saluer son rôle central. Élie Okobo, auteur d’un double-double précieux (14 points, 10 passes), a résumé l’état d’esprit du groupe : « En deuxième mi-temps, on était à +13… c’était l’heure de tuer le match. Dès qu’on a l’opportunité, il faut tuer l’adversaire. » Une déclaration qui traduit l’agressivité retrouvée de l’équipe de France et la volonté de ne pas laisser filer un succès important.
Le sélectionneur Frédéric Fauthoux a, lui aussi, insisté sur l’attitude globale du collectif au micro de l'Equipe: « Je suis très satisfait de la réaction de l’équipe. Ça montre que les joueurs ont de l’orgueil. » Il a également mis en avant l’apport défensif des cadres : « Timothé Luwawu-Cabarrot éteint Ponitka, vole des ballons, prend des rebonds… Bilal Coulibaly se sacrifie avec ses fautes, sans calcul. »
Au-delà des statistiques, la performance de Yabusele marque un tournant. En rejoignant des références tricolores comme Tony Parker ou Hervé Dubuisson dans les annales des meilleures performances offensives, il s’installe un peu plus comme un joueur incontournable de la sélection. Ses 36 points le placent même aux côtés de stars européennes telles que Markkanen, Jokic ou Doncic, les seuls à avoir franchi la barre des 35 unités depuis le début du tournoi.
"Vas-y, prends tes points !"
Après la rencontre, Isaïa Cordinier a raconté une discussion révélatrice avec son coéquipier : « C’est marrant parce que je lui ai dit : Vas-y, prends tes points. Parfois, on a besoin qu’il soit un peu égoïste, qu’il attaque, et ensuite ça ouvre le jeu pour tout le monde. »
L’arrière a aussi souligné le rôle du staff et du collectif dans cette performance : « Je pense que le staff et nous, les joueurs, on a su le trouver dans le bon rythme, en cherchant de meilleures solutions. Et derrière, il a fait le boulot. Il a joué un énorme match. C’est notre leader, c’est notre capitaine, et on doit le suivre. »
Cordinier a insisté sur l’influence de son capitaine dans le vestiaire : « Il est incroyable. Il est très vocal et montre l’exemple. Pour nous – les nouveaux vétérans, même si on est encore jeunes – l’enjeu c’est de construire ce même lien et cette même alchimie. Rien ne peut briser ça. »
De son côté, Élie Okobo, a tenu à souligner l’efficacité et l’abnégation de son partenaire : « Au final, il met 36 points, mais ce ne sont pas des actions égoïstes. Il a pris les tirs ouverts, il a été agressif, et défensivement il a aussi fait le boulot. On avait besoin de lui à ce niveau pour exister dans ce match, et je suis content pour lui. »
"Maintenant, il faut aller chercher la première place."
Cette victoire assure la qualification des Bleus pour les huitièmes de finale de l’EuroBasket. Le dernier match contre l’Islande doit désormais permettre de viser la première place du groupe. Reste à voir la question épineuse du point average dont on vous parlait hier, mais la France garde toutes ses chances d’aborder les phases finales dans les meilleures conditions possibles.
Pour Fauthoux, la mission est claire : « La qualification en huitièmes est acquise, c’est un premier gros point positif. Maintenant, il faut aller chercher la première place. » L’équipe semble avoir retrouvé la confiance et l’énergie collective nécessaires pour se relancer dans la compétition.
Avec un Yabusele incandescent, un Okobo inspiré et des soldats prêts à se sacrifier en défense, les Bleus envoient un signal fort à l’Europe. La route vers les quarts reste encore longue, mais la démonstration de caractère face à la Pologne pourrait bien servir de déclic.

Je trouve que l’équipe manque de hiérarchie claire lié en partie à l’irrégularité de nos joueurs.
On prend encore trop de points sur des erreurs de cadet, remise en jeu, back door d’école.
On doit plus mettre le ballon à l’intérieur, il est plus simple de shooter à 3 points lorsque le ballon est passé en bas et ressorti … moins de dribbles aussi.
On est en 8eme, contre qui, m’en fout mais pas l’Espagne ! ))