Yao Ming, un grand homme… pas que par la taille

Yao Ming est perçu comme un basketteur mais surtout un homme à part par tous ceux qui l'ont côtoyé tout au long de sa carrière.

Yao Ming, un grand homme… pas que par la taille
Impossible de rater Yao Ming en pleine rue. Ni même en plein boulevard. Ses 229 centimètres se repère de loin, très loin, et quiconque croise le géant chinois s'en souvient pendant un bon moment tant il est grand. Mais si le multiple All-Star n'est jamais passé inaperçu, ce n'est pas seulement sa taille qui a laissé une marque ineffaçable dans l'esprit de tous qui ont eu la chance -- et il s'agit bien d'un honneur -- de le côtoyer tout au long de sa carrière de basketteur professionnel. Il y a quelques années, plusieurs joueurs NBA ont été conviés à donner le nom du joueur considéré comme le meilleur leader. Shane Battier, à l'instar de nombreux anciens coéquipiers de Yao, n'a pas hésité à balancer le patronyme du premier choix de la draft 2002. Cash, sans hésiter. Une anecdote parmi d'autres qui témoigne du respect porté à la star qui a pourtant été la victime des railleries et des questionnements à son arrivée dans le championnat Nord-Américain.
[superquote pos="d"]"Au début, il ne faisait pas l'unanimité mais il a rapidement séduit tout le monde avec sa personnalité."[/superquote]"Même dans notre vestiaire (aux Houston Rockets - NDLR), il n'était pas accueilli à bras ouverts", confie Jeff Van Gundy, ancien coach de la franchise texane. "Certains des meilleurs joueurs de l'équipe militaient pour que l'on prenne un autre joueur à la draft. Il a rapidement séduit tout le monde avec sa personnalité, son talent et son éthique professionnelle."
Van Gundy a justement eu la chance de fréquenter Yao Ming pendant quatre saisons, entre 2003 et 2007. Le coach désormais l'un des meilleurs analystes TV du marché regorge d'anecdote au sujet de la conscience professionnelle de son ancien joueur. A vrai dire, ce dernier est si pointilleux qu'il a même été nommé parmi les travailleurs les plus brillants de son pays, une récompense habituellement réservé à des travailleurs anonymes. Un profil bien loin de celui de Yao. Mais un honneur qui lui était réservé tant il casse les codes et brise des barrières. Son impact s'étend bien au-delà du basket. Et ses qualités dépassent le simple -- mais pourtant peu commun -- d'être un bosseur acharné.
"Quand je pense à lui, je souris. C'est une personne joyeuse, l'un des meilleurs gars que j'ai connu", poursuit Jeff Van Gundy dans une chronique intitulé 'Comment Yao m'a ému comme peu de joueurs que j'ai coaché'.
Conquis par la personnalité extraordinaire de Yao Ming, Van Gundy a également tenu à casser les commentaires des détracteurs de son ancien poulain, ceux qui jugeraient injuste la présence au panthéon du basket d'un pivot qui n'a joué que neuf saisons en NBA. Il précise qu'il était le deuxième meilleur pivot du monde après Shaquille O'Neal -- il le considérait comme bien plus fort que Dwight Howard -- et qu'il aurait sans doute été MVP s'il ne s'était pas blessé en 2007, quand il tournait à plus de 26 points et 9 rebonds de moyenne. Pour certains, Ming aurait pu en faire beaucoup plus au vue de son avantage de taille. Mais il n'était pas seulement un joueur grand. Il était un grand joueur. Et surtout un grand homme.