Allen Iverson : The Last Answer

Allen Iverson nous donnera (encore) des frissons lors de l'annonce officielle de sa retraite, cette nuit, avant le match Sixers-Heat. Sérieux, c'est vraiment fini ?

Allen Iverson : The Last Answer
"Ma sueur et mes larmes", comme le chante Youssoupha. Cette nuit, sur les coups d'1h du matin, dans un Wells Fargo Center transpirant d'émotion, l'annonce officielle du départ à la retraite d'Allen Iverson réunira à coup sûr ces deux notions. La sueur versée sur tous les parquets par le génial et dévoué n°3 des Sixers se transformera en larmes, lorsque sa dévotion reviendra à l'esprit - si elle a quitté un jour nos mémoires... - des fans de Philly (et de la terre entière). Lorsqu'il  saisira le micro pour dire que lui, ce mordu du "jeu", tire sa révérence, à 38 ans, trois ans après son dernier match NBA. C'était le 20 février 2010, à Chicago (un joli souvenir pour Jooks, à n'en pas douter), et les 13 points inscrits sur le parquet de l'United Center ne resteront évidemment qu'une anecdote dans la carrière de ce Géant d'1,83 m (ou presque), auteur de 26,7 pts de moyenne en 14 saisons (soit la 6ème marque All-Time !). [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=gXi61ag9UYY[/youtube]

L'UNIVERS IVERSON, C'ETAIT UN TOUT

Honnêtement, quand on aime Allen Iverson, ces histoires de baggy, de bad boy, ces errements extra-sportifs qu'on nous rabâchait à longueur de reportages racoleurs, on s'en cogne comme de l'an 40. Parce que "l'univers" Iverson, plus que pour tout autre joueur de sa génération, c'était un tout, un ensemble de bouts de vie qui a fait de lui ce joueur unique. AI était généreux jusque dans son caractère, il avait une personnalité attachante, son style à lui, et bien sûr, ça donnait une touche de finesse supplémentaire à son jeu élégant. Point barre. Et puis aurait-on évoqué ces détails vestimentaires s'il n'avait pas porté ses Sixers vers les Finales 2001 (12 ans déjà, putain...), s'il n'avait pas terminé quatre fois meilleur scoreur de la ligue, ou s'il n'avait pas réussi la performance de signer 11 sélections All-Star consécutives ? Evidemment que non. Ceux qui ont déjà vu jouer ce guerrier savent pertinemment que ce ne sont pas ses cornrows qui l'aidaient à rentrer des lay-ups incroyables sur la tête de mastodontes comme Shaq, mais bel et bien sa technique d'appuis (ses moves sont plutôt bien analysés dans cette vidéo), ses angles d'attaque et sa capacité à s'étirer de tout son long en l'air, à l'approche du cercle, à ouvrir en grand sa main, sans se soucier de savoir si la seconde d'après, 130 kg de muscles allaient le projeter dans les photographes ou - scénario moins favorable - dans la base du panier. En voici un, parmi des millions... [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=hnZxDUagMoc[/youtube]   Au passage, en regardant ses exploits réalisés en foot US, on comprend mieux la qualité et le caractère atypique de ses appuis. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=hCAkVvNFk-0&feature=youtu.be[/youtube]  

DU MAL A DIRE "AU REVOIR", NOUS AUSSI

Ce soir, le discours d'AI fera à la fois froid dans le dos - parce qu'il marque la fin d'un "quelque chose" pour beaucoup de nostalgiques - et chaud au cœur, parce qu'il va réveiller un paquet de souvenirs. A vrai dire, il est assez rare de voir un joueur faire ses adieux trois ans après son départ effectif : comme si cet éternel combattant ne voulait pas tourner le dos à ce sport, comme si Allen le romantique avait voulu repousser l'échéance, coûte que coûte, comme il repoussait l'issue d'un match ultra-serré, jusqu'à le gagner, souvent. On comprend ce timing. Il aura du mal à dire "au revoir" ? Nous aurons du mal à le faire, aussi. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=ACxulqv_ymA[/youtube]   Ses adieux, Allen Iverson les fera sous les yeux des joueurs du Heat, donc de LeBron James et Dwyane Wade, deux superstars qui l'admirent, notamment pour sa capacité à exceller malgré un physique "lambda", ou pour son instinct de compétiteur acharné. Au passage, Ray Allen (qui a le même âge qu'Iverson, donc, et qui à l'âge en question, fait basculer des Finales sur un shoot - tout simplement flippant...) se souviendra sans doute de ses duels incroyables avec AI, que ce soit en NBA, version Sixers - Bucks, ou en NCAA, version Georgetown - Uconn... [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=SwQ1lhZT6QI[/youtube]   En fait, tout a déjà été dit sur lui (sa carrière résumée en chiffres, c'est ici). Mais plus que son cross sur Jordan, plus que ses crossovers tout court, plus que son utilisation parcimonieuse du mot "practice", plus que ses steals en pagaille (1983 au total, 12ème total All-time), plus que ses déclarations savoureuses, que ses larmes en conf' de presse, que ses délires avec Shaq, que ses pubs pour Reebok avec Jadakiss ou encore que sa mise à l'amende sur le petit Lue, on retiendra surtout l'état d'ébahissement dans lequel il pouvait mettre ceux qui ont eu la chance de le voir à l'oeuvre. Il suffit de regarder ces sept trois-points inscrits en un quart-temps (!!!) contre le Canada sous le maillot de Team USA pour ressentir ce sentiment de plénitude "basketballistique" que pouvait transmettre AI. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=S_oM2yOtMFY[/youtube]   Coincidence malheureuse de calendrier, une saison bien galère s'annonce pour les Sixers, et ce Miami@Philly, l'un des 14 matches de cette deuxième soirée NBA, ne devrait pas accoucher d'un suspense incroyable. Mais parce qu'Iverson tirera sa révérence, ce 30 octobre 2013 fera date dans l'histoire des 76ers, et plus globalement de la NBA.

"ALL I NEED IS ONE BALL"

Nas chantait "All I need is one mic", Iverson chantait "40 Bars". Mais il aurait aussi bien pu chanter "All I need is one ball". Parce que quand il l'avait en main, il faisait rugir de plaisir tout Philly, à en décoller les somptueuses fresques de la ville. On en redemenderait presque, mais il paraît que toutes les bonnes choses ont une fin. Alors on se dit que c'était "Foooooooooormidable", et on sourit, avec un brin de mélancolie collé aux sneakers. Ah oui, au fait, on a déjà vu The Answer revenir à la maison, embrasser le coeur du parquet de "sa" ville, et même plus de trois ans plus tard, ça file toujours la chair de poule... [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=ME9Hh2Xd7b8[/youtube]   Alors en attendant le grand moment de ce soir, voici un grand mix de l'éternel "Little Big Man", avec un p'tit "Coming Home" de circonstance en fond sonore... [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=iWdTMcaOJ3M[/youtube]