Crise identitaire au Thunder

Classé parmi les meilleures équipes de la ligue en défense, le Thunder affiche un manque d'intensité et d'agressivité alarmant depuis le début des playoffs. C'est la crise.

Crise identitaire au Thunder
On peut avoir sur le meilleur marqueur de la ligue dans son équipe et tout de même axer son succès sur la défense. Malgré la présence de Kevin Durant – l’un des meilleurs attaquants de l’histoire de la NBA – et de Russell Westbrook, le Thunder a toujours construit sa réussite sur le terrain autour d’une défense solide, agressive et d’une débauche d’énergie étouffante pour l’adversaire. Scott Brooks est un coach à la philosophie défensive – la pauvreté des systèmes d’Oklahoma City nous le rappelle à chaque match – et il s’appuie essentiellement sur les qualités athlétiques de son effectif. De l’autre côté du parquet, « KD » et « RW » ont de toute façon pris l’habitude de briller. Du moins, c’était encore le cas avant que les deux gâchettes du Thunder se brisent les dents sur l’excellente défense des Memphis Grizzlies. Westbrook joue avec passion mais sans faire toujours les bons choix et Tony Allen est rentré dans la tête de Durant. Les joueurs de Scott Brooks sont les moins adroits des seize équipes qualifiées pour les playoffs (39,7% de réussite). Les difficultés offensives du Thunder sautent aux yeux et le coach ne cesse de souligner cet aspect après chaque défaite – serrée – de son équipe. Mais le principal problème est peut-être à chercher ailleurs. Kevin Durant a mis le doigt dessus après la troisième défaite en cinq matches d’Oklahoma City.
« On doit imposer notre détermination dès le début du match. Il faut que l’on soit concentré sur la défense. Nous avons concédé trop de points dans le début de match. J’ai bien aimé notre attaque ce soir. Nous aurions pu mettre plus de tirs mais la balle a bougé un peu plus. Mais nous devons faire mieux défensivement. Nous devons sécuriser les rebonds et contenir leurs shooteurs à trois-points. »
Le Thunder a encaissé 30 points dans le premier QT, 25 dans le second. Comme le souligne justement The Oklahoman, les coéquipiers des deux superstars ont peut-être perdu le match en première période et non en prolongations. On rappelle tout de même que les hommes de Scott Brooks sont opposés aux Grizzlies, une défense de fer, certes, mais aussi l’une des attaques les moins prolifiques de toute la NBA (96,1 pts par match, seuls les Bulls, le Jazz et les Bucks ont fait pire durant la saison régulière). Or Zach Randolph et ses coéquipiers ont déjà dépassé la barre des 100 points à deux reprises (bien aidés par les prolongations, il est vrai) pour autant de victoire (ils avaient inscrit 98 points lors de leur deuxième succès). A l’inverse, à chaque fois que le Thunder a limité son adversaire sous les 90 points, il s’est imposé. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=4hagbAib1To[/youtube] Les joueurs de Scott Brooks ont fait preuve d’une certaine passivité et d’un manque d’énergie qui n’est pas propre à leurs habitudes. On s’attendait pourtant à ce que le Thunder – qui a désormais une vrai expérience des playoffs – mette une pression accrue sur les joueurs de Memphis dès l’entame de la rencontre. La différence d’intensité entre les deux équipes était pourtant criante.
« On a déjà gagné là-bas (à Memphis). On sait ce que l’on doit faire pour gagner le prochain match. On doit juste jouer notre jeu et montrer notre volonté, notre détermination. »
Le « jeu » d’Oklahoma City, justement, repose sur la défense et la combativité de ses jeunes joueurs aux qualités athlétiques supérieures à la norme. Memphis va défendre dur et ce jusqu’à la dernière seconde de la série. C’est la marque de fabrique des Grizzlies. Il serait temps que le Thunder retrouve son identité.