Deandre Ayton libéré, Phoenix ressuscité ?

Deandre Ayton a rejoué après 25 matches de suspension la nuit dernière. Si les Suns se sont inclinés, le pivot bahaméen a déjà montré des choses.

Deandre Ayton libéré, Phoenix ressuscité ?
La bourde de Deandre Ayton, suspendu 25 matches pour un contrôle positif à un produit diurétique, doit être un vestige. L'ultime gaffe d'une série d'événements qui ont fait des Phoenix Suns un sujet de moqueries ces dernières années. Depuis la mise à l'écart du pivot bahaméen, la franchise ne fait plus rire personne et continue de se battre pour rester autour du top 8 de la Conférence Ouest. C'est dans ce contexte qu'Ayton a fait son retour la nuit dernière, lors d'un déplacement au Staples Center pour affronter les Los Angeles Clippers. Deux mois après sa dernière apparition en NBA, le n°1 de la Draft 2018 a déjà dû en découdre avec l'une des meilleures équipes de la ligue. Et ce que l'on a vu est franchement encourageant. Les Clippers n'ont jamais été inquiétés, certes. Mais Deandre Ayton a montré en 24 minutes quel impact il pouvait avoir sous les ordres de Monty Williams : 18 points, 12 rebonds (dont 7 offensifs !), 3 passes et un contre à 9/19. Pour quelqu'un qui n'a joué que deux matches officiels de basket en huit mois, intersaison oblige,  c'est plutôt solide. L'ancien universitaire d'Arizona est une machine à double-doubles et sa force de frappe dans la raquette ne peut faire que du bien à des Suns un poil légers à l'intérieur et en termes de menace sur le jeu au poste. Après avoir cherché son rythme, Ayton a retrouvé ses automatismes et une partie de ses sensations. Les jambes ont semblé lourdes, mais le jeune golgoth a progressivement pris ses aises : cinq paniers sur jump shots à mi-distance, deux finitions poste bas après avoir pris le dessus sur un vis à vis, sept rebonds offensifs dont deux convertis immédiatement en paniers. Il y a eu du déchet, une petite frayeur à la cheville en deuxième mi-temps, mais aussi une certaine abnégation à suivre le tempo imprimé.
"Au début, le terrain m'a paru aussi grand qu'un terrain de foot. J'ai pu trouver un second souffle et j'ai commencé à me sentir normal. Comme dans un match de basket", a-t-il expliqué sur ESPN.

Montrer que Doncic et Young ne sont pas seuls

  La présence de Monty Williams est l'une des raisons majeures de la bonne tenue des Suns jusqu'ici. Phoenix a un style bien marqué grâce à son nouveau chef . La preuve ? Avec les 30 passes décisives réussies mardi, elle est devenue la première équipe depuis 29 ans à enchaîner 11 matches avec au moins 29 assists. Cette saison, les Suns misent avant tout sur le rythme et le partage, ce qui semble finalement assez logique lorsque l'on a Ricky Rubio comme meneur. Deandre Ayton va être une arme de plus à utiliser avec cette approche. Aron Baynes et Frank Kaminsky sont des intérieurs plus attirés vers l'extérieur. Il manquait justement à Phoenix cette inside force capable de capter des rebonds et de finir de près quel que soit l'adversaire. A l'heure où Luka Doncic et Trae Young font des merveilles - sans succès collectif pour le second - Ayton aura sans doute à coeur de prouver que le Slovène et le meneur des Hawks ne sont pas les seuls vraies réussites de la cuvée 2018. Si les Suns veulent entretenir l'espoir de se qualifier pour les playoffs, cela passera forcément par une bonne intégration de Deandre Ayton. Leur dynamique est moins bonne depuis 15 jours, avec 7 défaites en 10 matches. A l'Ouest, une mauvaise série peut vite être fatale. Devin Booker, excellent depuis le début de la saison, Kelly Oubre et consorts ont besoin de leur "Bahamian Beast" pour faire repartir la machine.