DeMarcus Cousins, le retour du Mad King

Neuf mois après son trade surprise, DeMarcus Cousins est de retour à Sacramento. "Boogie" ne retiendra pas ses coups pour assouvir sa soif de vengeance.

DeMarcus Cousins, le retour du Mad King
Son record de points ? 56, en janvier 2016 contre Charlotte. Son record de rebonds ? 24, en mars 2015, contre Philadelphie. Ne soyez pas surpris si DeMarcus Cousins bat l'une de ces deux marques cette nuit, alors qu'il affrontera pour la première fois de sa carrière les Sacramento Kings au Golden 1 Center. Cette franchise, "Boogie" y a laissé une trace indélébile. Pas celle qu'il aurait souhaité, certainement. Pas non plus celle dont la direction californienne rêvait. L'intérieur colérique mais surdoué devait ramener les Kings sur le devant de la scène, eux qui n'ont plus remis un orteil en playoffs depuis 11 ans. Il a fait parler d'eux, c'est certain. Les fautes techniques à répétition, les coaches dilapidés, sa relation catastrophique avec la presse, mais aussi des matches où l'on s'est demandé si "DMC" n'était pas un cyborg destiné à régner sur la NBA lorsqu'un roster et un coach dignes de ce nom seraient là pour l'y aider... Ce cocktail détonant a pimenté l'actualité de Sacto au quotidien, sans que l'espoir de meilleurs lendemains ne disparaisse. Après chaque acte d'incompétence de Vivek Ranadive, Pete d'Alessandro ou Vlade Divac, les fans pouvaient se dire : on a "Boogie", un jour, ça payera. Jusqu'à ce fameux All-Star Game 2017, en tout cas, et cette scène hallucinante où DeMarcus Cousins a appris son trade alors qu'il répondait à des journalistes. Dans le regard de l'ancien pensionnaire de Kentucky, une forme de haine, le regret d'avoir prolongé en 2015 et, déjà, une soif de vengeance. Un sourire nerveux, aussi. http://www.dailymotion.com/video/x5chv2m Vlade Divac lui avait assuré à plusieurs reprises qu'il ne quitterait pas les Kings et qu'une extension juteuse avec 200 millions de dollars à la clé. Au lieu de ça, un aller simple pour New Orleans, pas l'équipe la plus équilibrée de la ligue, avec un an et trois mois pour faire ses preuves avant de tester la free agency. Cousins n'a plus adressé la parole au Serbe ou au businessman indien depuis février dernier. Pendant l'intersaison, Cousins semblait en revanche pressé d'en découdre avec son ancienne équipe.

"J'aimerais que le premier match de la saison soit contre les Kings. J'ai hâte de les affronter et de lâcher tout ce que j'ai sur le coeur", avait-il expliqué lors d'un déplacement avec NBA Without Borders.

Son amour pour la ville n'a d'égal que sa haine des dirigeants

Revoilà donc "Boogie" dans son ancien royaume, face à des journalistes qu'il souvent pris à partie, terrorisé, sans jamais nouer le lien de confiance qui unit souvent les stars et les plumitifs locaux, et à une organisation qui n'a jamais compris comment gérer sa personnalité entière ou tyrannique selon le point de vue. Beaucoup l'ont vu comme un pyromane prêt à brûler ses sujets un par un, coaches ou coéquipiers. D'autres, les membres de la communauté qui l'a hébergé pendant 7 ans, ont un autre son de cloche. Cousins n'a quasiment pas d'égal en matière d'implication caritative et de temps pris avec les fans, les enfants en particulier. Avant de faire ses bagages définitifs, "DMC" avait même rassemblé une cinquantaine d'entre eux pour leur faire ses adieux et s'était effondré en larmes. L'émotion était toujours palpable cette semaine, en marge de ce rendez-vous symbolique.

"C'est la première fois que je reviens dans cette salle. J'ai passé une partie de l'été à Sacramento, mais je me suis tenu éloigné d'ici. C'est trop bizarre. Je n'ai que de l'amour pour cette ville. Lorsque je suis arrivé ici, j'étais un gamin. Quand j'en suis parti, j'étais un homme. J'ai toujours beaucoup d'amis à Sacramento et des gens que je considère comme des membres de ma faille. Je n'ai rien contre les fans et je les aime toujours comme un fou".

Le public devrait lui rendre cette affection cette nuit. DeMarcus Cousins aura en revanche du mal à retenir ses coups. Anthony Davis est blessé et l'envie de prouver à ses anciens supérieurs hiérarchiques ce qu'ils ont échangé contre Tyreke Evans, Buddy Hield, Langston Galloway et deux tours de Draft, risque de lui donner envie de déchaîner les enfers. Ne faites pas les surpris demain matin lorsque vous verrez un "60" sous la case points de la ligne de DeMarcus Cousins. On vous aura prévenu.