Indiana, c’est du gruyère !

Attendus comme des outsiders crédibles dans la Conférence Est, les Indiana Pacers ont du mal à faire leur révolution. Leurs lacunes défensives sont criantes et ont fait sortir Paul George de son calme habituel.

Indiana, c’est du gruyère !
Larry Bird a pris le taureau par les cornes à la fin de la saison dernière. Le style d'abord défensif prôné par Frank Vogel a fait ses preuves pendant des années mais a fini par lasser "Larry Legend", désireux de retrouver un peu du clinquant de ses belles années à Boston. Du coup, exit Vogel et place à son adjoint Nate McMillan, après une quête vaine d'un coach capable de rendre le jeu des Pacers plus offensif. On se doutait bien que la transition ne se ferait pas en un claquement de doigts et sans quelques petits accidents industriels. Peut-être pas que ça piquerait autant... Défensivement, Paul George et ses camarades prennent l'eau dans des proportions que l'on n'imaginait pas. 121 points encaissés contre Dallas, 103 contre Brooklyn, 114 contre Orlando, 118 à Chicago, 108 face aux Lakers, 125 à Milwaukee, 122 la nuit dernière contre Charlotte... [superquote pos="d"]"Les adversaires scorent et tout le monde s'en fout"[/superquote]L'opération portes ouvertes a un peu trop duré au goût du franchise player, forcément interloqué par ce qu'il a encore vu (ou pas vu...) de la part de son équipe en Caroline du Nord. Il faut se rendre compte que les Hornets ont marqué sur TOUTES leurs possessions lors des 6 premières minutes de la rencontre ! Là où certains auraient tenté de chercher du positif, George a tiré sur l'ambulance, sans doute pour faire bouger les choses pendant qu'il est encore temps.
"On n'a pas réussi le moindre stop et on n'a pas eu le moindre répit. C'est inquiétant de voir les adversaires marquer sans que personne ne s'en soucie. Tout le monde s'en fout. On affiche un visage terrible à l'heure actuelle. On se fait gifler. Il n'y a aucune confiance, aucune alchimie, aucune certitude. C'est simple, on a l'air sans vie", a-t-il expliqué sur NBA.com.

Mahinmi et Hill étaient fondamentaux

Le roster (et surtout le cinq) d'Indiana est séduisant et fait partie de ceux qu'on avait le plus hâte de voir en action. Paul George en mission pour être MVP, Jeff Teague à la relance pour justifier son statut de All-Star, Thaddeus Young enfin en position de faire ses preuves dans une équipe qui ne tanke pas, ou encore Myles Turner, l'un des jeunes joueurs les plus excitants de toute la ligue... Comment expliquer alors que la mayonnaise ne prenne pas immédiatement et ait déjà un arrière-goût curieux ? Outre le changement de philosophie souhaité par Larry Bird, on commence déjà à se rendre compte de l'importance qu'avait Ian Mahinmi dans ce groupe. Le Français était un vrai repère sous le panier et un protecteur de cercle aussi sobre qu'efficace. Myles Turner a beau être pétri de talent en attaque comme en défense (plus au contre que dans les autres aspects défensifs cela dit...), il a effectué toute la saison dernière au poste 4 et avec des prérogatives différentes. Tout le monde attend de lui une production différente de celle de Mahinmi, justement parce qu'il a davantage de flèches à son arc. Pas simple à assumer pour un Sophomore, aussi mature soit-il. Son association avec Thaddeus Young, plutôt bon par ailleurs, n'est pas encore au point. On peut supposer que dans quelques semaines, il en sera autrement. Les deux intérieurs des Pacers ne sont de toute façon pas les seuls responsables de cette perméabilité. Le backcourt Teague-Ellis peine à convaincre aussi dans ce secteur, le premier étant souvent en difficulté face à ses vis à vis (Kemba Walker l'a encore prouvé cette nuit avec 24 points et 10 passes), alors qu'Ellis est fidèle à lui-même : actif pour gratter des ballons, mais un peu erratique dans la manière de procéder et de se placer. Là encore, on est obligé de constater que le départ de George Hill, qui rayonne avec le Jazz, n'a pas encore été digéré et assimilé. Le bilan n'est pas encore alarmant : 3 victoires pour 4 défaites. Mais les Pacers ne peuvent pas croire une seconde aux playoffs s'ils ne ferment pas les vannes rapidement. Peut-être cela passe-t-il déjà par des changements dans la rotation ? Malheureusement, les Pacers n'ont pas vraiment de joueurs estampillés "gros défenseurs" sur le banc. Mais pourquoi ne pas imaginer un retour de Lavoy Allen, comme pendant quelques semaines la saison passée ? Al Jefferson et Kévin Séraphin sont eux plus à l'aise à la finition que pour empêcher les adversaires de scorer... CJ Miles, plutôt intéressant et prolifique la nuit dernière, ou Joe Young à la mène, auront peut-être davantage d'opportunités de briller si la léthargie se confirme. Nate McMillan a en tout cas du pain sur la planche pour que les objectifs de top 3 à l'Est de son équipe restent crédibles.