Jayson Tatum et Jaylen Brown grandissent sous nos yeux… mais les Celtics piétinent encore

Jayson Tatum et Jaylen Brown prennent de nouvelles dimensions impressionnantes en ce début de saison, même si Boston peine au démarrage.

Jayson Tatum et Jaylen Brown grandissent sous nos yeux… mais les Celtics piétinent encore
Pour la deuxième fois en trois soirs, les Boston Celtics et les Detroit Pistons se sont retrouvés au coude à coude dans les dernières minutes de leur opposition. Vendredi, Marcus Smart puis Jaylen Brown ont mal négocié les possessions décisives, menant ainsi à la défaite de la franchise du Massachusetts. Pas question de refaire la même erreur hier. Avec un plan simple : donner la balle à Jayson Tatum. Et le laisser défier son vis-à-vis.
« On savait qu’ils allaient switcher sur n’importe quel écran entre Jayson et moi. On a eu exactement ce que l’on vouait : Blake [Griffin] en défense sur Jayson », raconte Marcus Smart.
Moins explosif que par le passé, Blake Griffin ne pouvait pas rivaliser avec le départ rapide du jeune ailier des Celtics. Il est resté dans le vent avant de trébucher, laissant son adversaire planter un panier à mi-distance. Sur l’action suivante, la toute dernière de la partie, les mêmes acteurs se sont affrontés une fois de plus avec cette fois-ci une tentative de Griffin contrée par Tatum. https://twitter.com/NBATV/status/1345860384255741953

Jayson Tatum, l'année où ça explose ?

Le raccourci est (un peu trop) facile à faire mais ce panier rappelle Kobe Bryant. Le Black Mamba était l’un des mentors de la star des Celtics et ça se sent. Il y a des similitudes. Tout comme il y a un rapprochement à faire avec Kawhi Leonard – qui s’inspire aussi de KB. Jayson Tatum, actuellement dans sa quatrième saison chez les pros, change de dimension. Physiquement, il paraît plus costaud. Avec des épaules larges. Prêts à résister au choc. Une transformation qui s’accompagne d’une progression constante dans le jeu. Il contrôle mieux le tempo, maîtrise mieux ses attaques. Elles sont plus franches, d’ailleurs. C’est l’un de ses objectifs personnels : aller plus directement au panier pour provoquer plus de fautes. Ses 12 passes de la nuit témoignent ainsi d’une évolution dans la création. Le jeu s’est ralenti. Il le voit mieux et il le comprend mieux. C’est l’année pour exploser. Franchir ce cap de star à superstar, ce palier pas facile à passer, celui qui distingue les très bons joueurs des candidats au MVP. Tatum, qui culmine à 24,3 points, 45% aux tirs, 40% à trois-points, 7,9 rebonds et 4,3 passes (et déjà deux game winner !) depuis la reprise, peut se mêler à la course. Peut-être pas dans l’optique de gagner le trophée dès 2021 mais au moins de finir dans le top-cinq du vote.

Jaylen Brown en pleine ascension

Surtout que son coéquipier Jaylen Brown grandit lui aussi à vue d’œil. En voilà un autre qui progresse sensiblement. Il n’est peut-être pas encore tout à fait au même stade. Mais disons que le troisième choix de la draft 2016 aurait sans doute été invité parmi les All-Stars si l’événement avait eu lieu cette année… Jayson Tatum, Brown et les Celtics : ça promet du lourd ! Brown profite des qualités de playmaker naissantes de son camarade pour se régaler. Mais c’est aussi le fruit de son propre travail. Gros bosseur, le jeune homme de 24 ans s’affirme de plus en plus comme un finisseur hors pairs. Ses 42 points en moins de 30 minutes – ce que seul le divin Larry Bird avait réussi sous la tunique des Celtics – contre les Grizzlies symbolisent ce nouveau statut. Tout comme ses moyennes après sept matches : 28 points, 59% aux tirs et 42% à trois-points. Il ne tiendra pas cette cadence infernale toute la saison mais il désormais un attaquant très complet et très sérieux. L’évolution rêvée par les Celtics au moment où il est arrivé dans la ligue. Brad Stevens et son staff ont su le développer.

Les Boston Celtics à la peine

Malgré ça, Boston ne démarre pas forcément en trombe. Les verts affichent un bilan de quatre victoires et trois défaites. Dont un revers contre les Pistons, l’une des plus mauvaises équipes de la ligue. Ils s’en sortent. Mais ne dominent pas leur sujet. Ou pas encore. Après tout, comme l’écrit si bien The Athletic, les victoires « moches » sont parfois tout aussi importantes. Celle d’hier fait partie de cette catégorie. Les joueurs de Brad Stevens ont quelques lacunes qui sautent aux yeux. Notamment en défense. Vendredi, ils se sont fait battre par des drives répétés de Derrick Rose (plus les mêmes genoux) et… Jerami Grant. L’alignement de deux intérieurs dans le cinq majeur – Tristan Thompson et Daniel Theis – montre des limites. Il y a aussi l’inconnu autour de Kemba Walker, toujours blessé, et de son niveau de jeu à son retour. Mais de toute façon, les Celtics iront aussi loin que Jayson Tatum et Jaylen Brown peuvent les porter. Peuvent-ils progresser encore en cours de saison au point de concurrencer un Kevin Durant ou un Giannis Antetokounmpo sur toute une série de playoffs dès le printemps prochain ? Ou faudra-t-il encore attendre un an ? Dans tous les cas, l’avenir leur appartient.