Jordan Clarkson, ion négatif

Jordan Clarkson, ion négatif

Jordan Clarkson a de l'énergie et de l'ambition à revendre. Simplement, il ne la manifeste pas de manière productive pour les Cleveland Cavaliers pour le moment...

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / Focus
"Parfois, on se demande si lorsqu'il entend parler du débat Jordan vs LeBron, Clarkson ne croit pas que le Jordan en question c'est lui". Cette blague relayée par The Ringer pendant les playoffs est à peine exagérée. Sur le parquet, on voit souvent des joueurs qui affichent une confiance en eux irrationnelle et font comme s'ils étaient les meilleurs basketteurs présents sur le terrain. Parfois, cette recette fonctionne. Le joueur en question prend feu et ne s'arrête plus de scorer, l'espace d'un match tout du moins. Souvent, elle finit quand même par avoir un goût sacrément amer. Kobi Altman, le General Manager des Cleveland, doit se demander aujourd'hui si inclure Jordan Clarkson dans la transaction qui a permis à son équipe de subir un nécessaire lifting pré-deadline, était une si bonne idée. Jusqu'à présent, et particulièrement en playoffs, l'ancien des Lakers s'est montré plus pénalisant qu'utile. Pour les shoots un peu barrés et à des moments pas toujours opportuns, Cleveland a déjà JR Smith. Et quels que soient ses défauts, l'ancien arrière des Knicks a encore fréquemment quelques fulgurances à ce niveau et défend de manière plutôt intéressante la plupart du temps. Pour Clarkson, débarqué dans l'Ohio en même temps que Larry Nance, George Hill et Rodney Hood, l'expérience au côté de LeBron est pour le moment décevante.

Du hero ball inapproprié

Son temps de jeu, tantôt honnête (autour des 12 minutes), tantôt famélique, s'explique parfaitement. Il n'est pas uniquement question d'inexpérience ou d'inaptitude face à un adversaire spécifique. Contre les Warriors, Clarkson est apparu comme une solution honnête en back-up de George Hill aux yeux de Tyronn Lue. Les consignes ne sont normalement pas trop complexes : si tu es open, tu shootes. Si tu as une ligne claire pour driver, tu drives. Dans le cas contraire, tu files la balle à LeBron ou à l'aîné le mieux placé. Au lieu de ça, Jordan Clarkson se met fréquemment dans la peau d'un adepte du hero ball, en prenant le parti de dire : je suis un scoreur pur, laissez-moi montrer que je peux marquer en étant contesté ou jouer en isolation. Aucun match au-dessus de 36% d'adresse, quelques prises de risque inconsidérées, Clarkson n'a pas brillé face à Boston en finale de Conférence. Jeudi, dans le game 1, sa présence n'a pas été des plus pertinentes. L'ancien Laker, a joué 17 minutes, soit un peu plus que Kyle Korver. Ce dernier a pris 6 tirs de moins. Clarkson a même failli tenter autant sa chance que JR Smith, un adepte de l'arrosage intensif.

Les Cavs ont besoin de lui comme "heat check guy"

S'ils veulent entretenir le moindre espoir de créer la surprise dans ces Finales, les Cavs doivent trouver le moyen d'utiliser Jordan Clarkson à bon escient. Pas dans une posture où il pourrait se sentir encouragé à n'en faire qu'à sa tête, oubliant certains attaquants plus doués qui l'accompagnent. C'est indéniable, le garçon sait créer son shoot et lorsqu'il commence à faire filoche, il est capable de répéter le geste.

Mais pour le moment, il a surtout montré une audace déplacée et une maladresse pénalisante. Pas encore le "heat check guy" dont rêvent toutes les équipes lorsqu'elles ont besoin de faire la différence. Ce statut lui sera peut-être un jour dévolu. Pour l'heure, il en est très loin.
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