Sans Kawhi Leonard, les Spurs ne peuvent pas lutter avec les Warriors

Malgré une belle combativité, les San Antonio Spurs n’ont tout simplement pas la moindre chance face aux Golden State Warriors sans Kawhi Leonard.

Sans Kawhi Leonard, les Spurs ne peuvent pas lutter avec les Warriors
"Une finale Cleveland - Golden State ? Non, ce n’est pas inévitable, nous avons perdu un avantage avant (phrase prononcée après le Game 3 à San Antonio)." Draymond Green est bien gentil, mais il prend parfois les gens pour des cons. C’est évident, il y aura, pour la 3ème fois de suite, une finale NBA entre les Warriors et les Cavs. Car dans l’autre série, la franchise de l’Ohio n’aura aucun mal de se défaire des Boston Celtics, privés d’Isaiah Thomas pour le reste des Playoffs, après deux premières victoires à l’extérieur. Et les Warriors dans tout ça ? Ils sont aussi en balade. Après deux succès à domicile, les Dubs viennent d’empocher le Game 3 la nuit dernière sur le parquet des Spurs. A 3-0, les hommes de Steve Kerr se rapprochent doucement mais sûrement d’un troisième sweep consécutif sur ces Playoffs 2017. Bien évidemment, le niveau de jeu des Californiens est tout simplement impressionnant avec 4 All-Stars à la hauteur, mais l’opposition n’est pas digne d’une finale de conférence. Attention, les Spurs sont vaillants, mais la blessure de Kawhi Leonard a tout changé.

Sans Kawhi Leonard, San Antonio ne peut rien faire

"C’est simplement trop dur", voici comment Manu Ginobili a résumé le match de cette nuit face aux Golden State Warriors. Pendant toute la partie, les troupes de Gregg Popovich se sont pourtant battus sur tous les ballons en dépendant une énergie énorme. Mais comment prendre le dessus sur une telle armada en étant autant diminué ? Déjà privée de Tony Parker, out depuis le Game 1 face aux Houston Rockets, la franchise texane doit composer avec l’absence de Kawhi Leonard, blessé à la cheville (et c’est sans parler sur la nouvelle blessure de David Lee). Sans lui, le jeu des Spurs n’est pas le même. Offensivement, l’équipe a perdu son principal créateur et doit se reposer sur un LaMarcus Aldridge irrégulier. Malgré un grand cœur, San Antonio n’a tout simplement pas le talent nécessaire.

"Je pense que vous avons fait un bon boulot. Nous avons été compétitifs. Je ne pouvais rien demander de plus à mes joueurs à ce niveau-là. Quand on regarde bien, on joue contre 4 All-Stars, dont il faut être vraiment parfait. C’est une équipe dingue", a relativisé Gregg Popovich pour ESPN.

Un scénario cruel pour les Spurs car la blessure de Leonard a changé l’histoire de cette série qui aurait pu être magnifique. Avec lui, San Antonio a affiché un visage séduisant sur le premier match de la série et aurait même pu reprendre l’avantage du terrain. Mais son problème à la cheville au cours de cette rencontre, perdue par la suite, aura été finalement un tournant. La mission était déjà quasiment impossible, mais elle est devenue improbable quand on comprend que c’est Manu Ginobili, 39 ans, qui doit prendre la responsabilité de porter les Spurs.

Ginobili a toujours sa magie, Durant s’amuse...

Et pourtant, à l’image des siens, l’Argentin a un sacré courage ! A l’occasion du Game 3, il a prouvé qu’il était tout simplement éternel avec des actions de grande classe, dont un petit pont sur David West, pour un total de 21 points (soit le meilleur marqueur des Spurs). Pour avoir une idée de sa performance, c’est un record pour un joueur de son âge en sortie de banc lors des Playoffs. Et si on aime voir l’éternel Manu à un tel niveau, c’est aussi la preuve d’un vrai problème pour cette équipe. Avec un Aldridge décevant et un Jonathon Simmons volontaire mais limité, San Antonio n’a aucune chance face à une équipe vraiment compétitive.

"Nous savions que ça allait être vraiment très dur. Nous ne savons pas comment les choses vont évoluer avec Kawhi, donc nous devons aller dehors et tout donner sur le parquet. Si c’est assez, c’est bien. Si ce n’est pas le cas, ça sera quand même bien", a confié Ginobili.

Lucides, les Éperons ont bien évidemment conscience de l’écart (un gouffre) entre eux et les Warriors. En face, les Californiens ne donnent même pas l’impression de forcer, Kevin Durant s’est amusé la nuit dernière en claquant 33 points. Sans Leonard pour le limiter, l’ailier des Dubs se régale et c’est d’ailleurs grâce à son coup de chaud (19 points dans le 3ème quart-temps) que le match 3 a notamment basculé. Et pendant que Popovich cherche désespérément des solutions en élargissant ses rotations, Mike Brown, qui remplace temporairement Steve Kerr, parvient à gérer les absences d’Andre Iguodala et de Zaza Pachulia sans aucun problème avec des joueurs comme JaVale McGee (16 points) ou encore Ian Clark (7 points) qui sont à la hauteur. Au niveau du talent, de l’état de santé et de l’effectif, les Warriors surclassent tout simplement les Spurs. Constat identique entre les Cavs et les Celtics. Pour assister à un vrai duel, il faut attendre l’inévitable finale.