Masai Ujiri justifie le transfert de Rudy Gay

Masai Ujiri ne s'est pas caché au moment d'expliquer les raisons qui l'ont poussé à transférer Rudy Gay aux Sacramento Kings. En deux mots, Andrew Wiggins.

Masai Ujiri justifie le transfert de Rudy Gay
« Masai Ujiri est un génie. » Bill Simmons, le célèbre éditorialiste, a une haute estime de l’actuel dirigeant des Toronto Raptors. Et il n’a certainement pas tort. Certains transferts, certains choix, vous rappellent pourquoi les « boss » des franchises ne sont pas tous aussi talentueux. Nommé meilleur dirigeant de la saison l’an passé – lorsqu’il était encore le patron des Nuggets – Masai Ujiri est venu à Toronto pour redresser la situation de la franchise canadienne. A ce moment-là, il était presque acquis que Rudy Gay ne passerait pas l’hiver dans l’Ontario. Le GM a alors proposé son ailier à Detroit, Cleveland, Milwaukee… refus, refus et encore refus. Il peut paraître étonnant qu’un dirigeant cherche désespérément à se séparer d’un joueur qui cumule 18 points et 6 rebonds de moyenne en carrière. Mais Masai Ujiri devait se séparer des 17,8 millions annuels de Gay cette saison, ainsi que des 19,3 autres millions que le joueur de 27 ans pouvaient toucher l’an prochain (il a une option sur sa dernière année de contrat mais vu son rendement actuel, il ne devrait pas y toucher).
« C’était difficile de ne pas avoir la possibilité de voir Rudy pour lui dire ‘Hey, on doit parler de ton avenir’ », raconte le dirigeant au Toronto Sun en faisant référence à l’option sur le contrat de Rudy Gay. « Cette option nous mettait dans une position difficile par rapport à nos plans à longs termes. On a donc gagné de la flexibilité. »
En bazardant sa « star » à Sacramento, Ujiri a effectué une belle opération financière. Il est toujours préférable pour une équipe de disposer d’une marge de manœuvre sous le Salary Cap afin de recruter plus facilement (free agency, trade, prolongations de contrat). Mais ce trade pourrait aussi renforcer les Raptors… sur le parquet. Rudy Gay avait tendance à bouffer du ticket shoot malgré une maladresse chronique (38% pour 18 tirs tentés par match). Les tirs seront donc désormais un peu mieux répartis entre DeMar DeRozan, Kyle Lowry et surtout Jonas Valanciunas, seul joueur intouchable de l’effectif. L’ancien scoreur des Grizzlies nuisait au bon fonctionnement de l’équipe.
« Je n’ai pas pris cette décision en fonction de l’adresse au tir de Rudy. C’était plus une histoire d’alchimie d’équipe. Tout le monde a vu qu’il n’y avait pas d’entente sur le terrain. Lui et DeMar… ce sont le même type de joueurs. Ça n’a pas marché. »
Toronto ne sera donc pas forcément plus mauvais dans les semaines à venir. Or Masai Ujiri n’a aucune intention d’accrocher les playoffs, soyons honnêtes. Depuis leur création, les Raptors peinent à conserver leurs bons choix de draft. Or, un certain Andrew Wiggins, canadien originaire de Toronto, a fait part de son envie de jouer pour son équipe natale… Que demander de plus ???? La franchise canadienne peut-elle vraiment se permettre de laisser filer une superstar en devenir qui a fait part de son envie de jouer pour les Raptors (bon, LeBron était aussi originaire de l’Ohio en rejoignant Cleveland mais bon) ? Il n’est pas sûr qu’une telle opportunité se représente à l’avenir. Les Raptors existent à peine sur la scène locale étant donné que les Maple Leafs (NHL) sont au centre de toutes les attentions à Toronto. Les Raptors se doivent donc de ne pas gagner trop de matches. Voire même d’en perdre le plus possible. Pour se faire, Masai Ujiri pourrait également transférer Lowry, DeRozan ou Landry Fields.