MVP, Noah a sa place dans le débat

Derrière les intouchables Kevin Durant et LeBron James, Joakim Noah a son mot à dire. Le pivot des Bulls réussit une saison exceptionnelle, avec une progression impressionnante à la passe.

MVP, Noah a sa place dans le débat
Le vestiaire des Bulls ressemble bien à celui d'une équipe d'élite. Il faut de longues minutes avant de voir quelques signes de détente sur les visages après la défaite à Brooklyn. Les joueurs de Tom Thibodeau auraient pu se dire que leur forme actuelle les autorisaient à tolérer une défaite de temps à autre. Surtout en back-to-back et en point d'orgue d'une semaine corsée. Mais on parle d'un vestiaire dont le leader est Joakim Noah. Si certains comme Carlos Boozer ont retrouvé le sourire après un bon quart d'heure, le regard est sombre chez le pivot français. La presse ose à peine l'approcher, de peur d'avoir affaire à un mur. Les mots sont comptés et l'humeur pas très enjouée.
"C'est très décevant. Jouer devant sa famille et se louper comme ça... Je n'ai pas assez pris soin de la balle et ce n'est pas normal. Mais on recroisera ses gars sur notre chemin".
Le reste n'est que lieux communs. "On doit rebondir". "On va repartir de l'avant". Tout le monde a compris et laisse "Jooks" aller retrouver ses proches. Le All-Star a sans doute pris conscience de quelque chose lundi au Barclays Center. Les performances de très haut niveau qu'il réussit ces dernières semaines vont faire réagir les adversaires de Chicago, surtout les plus ambitieux, et lui offrir un traitement particulier. Toute la NBA s'est rendue compte que Joakim était devenu le pivot le plus complet de la Conférence Est avec Roy Hibbert et qu'il était le joueur majeur de cette équipe.

Les adversaires obsédés par sa qualité de passe

[superquote pos="d"]Seuls 12 joueurs dans l'histoire de la NBA ont enregistré des stats comme Joakim Noah cette saison.[/superquote]Auparavant, affronter Noah était synonyme de féroce bataille dans la peinture. Point barre. L'obsession qu'ont eu les Nets d'empêcher l'ancien Gator de distribuer le jeu et d'agir en "point forward" a mis en lumière ce changement de statut et les progrès colossaux accomplis à la passe comme dans le reste depuis son arrivée dans la ligue. C'est bien simple, ses chiffres cette saison (12 points, 11.4 rebonds, 4.7 assists and 1.4 contre) ont été enregistrés par seulement 12 joueurs dans l'histoire de la NBA. Parmi eux, des monstres comme Kareem Abdul-Jabbar, Charles Barkley ou Kevin Garnett...  Aujourd'hui, "Jooks" et le 28e meilleur passeur de la ligue, devant quelques meneurs titulaires comme George Hill des Pacers. La veille, contre les Knicks, le #13 de Windy City a compilé 13 points, 14 passes et 12 rebonds pour réussir le 5e triple-double de sa carrière. Son 4e match à plus de 10 passes depuis début février. Dans le camp d'en face, Carmelo Anthony n'y est parvenu que 5 fois... dans sa carrière. Une prestation qui a déclenché quelques réactions d'enthousiasme, notamment de la part de Steve Kerr et de Kevin Love.       Avec ce qu'il propose depuis le début de la saison, Joakim Noah peut être considéré comme le 3e larron dans la course au titre de MVP derrière les intouchables Kevin Durant et LeBron James. Certains lui préféreront Kevin Love, qui multiplie les cartons au sein d'une équipe qui ne jouera sans doute pas les playoffs, ou LaMarcus Aldridge et Paul George dont le rendement a baissé après un énorme départ. Mais si les Bulls restent en course pour la 3e place à l'Est malgré le traumatisme de la blessure de Derrick Rose et le départ de Luol Deng, c'est en partie grâce à lui. En plus de s'approcher de plus en plus près des tout meilleurs joueurs actuels, Noah a encore fait de Chicago une équipe que personne ne voudra affronter en playoffs...