Sonné mais pas anéanti, le Utah Jazz peut réussir à se relever

Avec les départs de Gordon Hayward et George Hill, le Utah Jazz se retrouve dans une situation difficile mais qu’il peut gérer.

Sonné mais pas anéanti, le Utah Jazz peut réussir à se relever
C’est un véritable séisme qui s’est abattu sur le Utah Jazz cet été. En moins d’une journée, Gordon Hayward et George Hill ont quitté le navire. Désormais partis vers d’autres horizons, il faut vite passer à autre chose du côté de Salt Lake City. Ce n’est pas la première fois qu’une franchise doit se remettre d’une telle fuite de ses talents. On ne va pas se mentir, ce ne sera pas aisé de retrouver un joueur du calibre d’Hayward. Cependant, Utah peut encore se relever de ses pertes.

Ne pas céder à la panique

C’est très certainement le point le plus important. D’accord, le Jazz s’est séparé malgré lui de son franchise player et d’un joueur fondamental. Pour autant, tout le projet n’est pas à raser. Il suffit de s’inspirer des différents exemples où, là aussi, une équipe perdait son meilleur joueur. L’exemple le plus récent reste forcément Oklahoma City. Au départ de Kevin Durant et Serge Ibaka (dans l’esprit et l’importance similaire à celui d’Hill), le Thunder n’a pas fait tout exploser. Sam Presti s’est certes appuyé sur un futur MVP en la personne de Russell Westbrook. Mais il a aussi consolidé ses bases, responsabilisant encore un peu plus des joueurs comme Steven Adams, Andre Roberson ou même Enes Kanter. C’est quelque chose que peut faire Utah. Les bons joueurs ne manquent pas. L’erreur serait de se jeter à coeur perdu sur la free agency, avec l’objectif de signer forcément quelqu’un. A cette période, les plus gros poissons sont partis. Alors à quoi bon se saboter en donnant un énorme contrat à un Rudy Gay au physique incertain ? Ou à un Dion Waiters au cerveau incertain ? Si Utah signe quelqu’un comme James Johnson, cela serait une bonne pioche. Mais vu le reste du marché, rien ne les oblige à jeter l’argent par les fenêtres. La base est déjà très solide. Cela a suffit à certaines franchises.

Le Heat, le modèle à suivre

L’autre exemple reste le Heat. L’après LeBron James, associé aux soucis de santé de Chris Bosh et à ceux de porte-monnaie de Dwyane Wade, a été parfaitement géré. L’équipe n’a plus de franchise player, c’est un fait. Et alors ? Pat Riley a prouvé qu’avec un peu de jugeote, on peut aussi compenser ce manque de superstars. En attendant de retrouver un joueur de niveau All-Star, il faut être malin et réfléchi. La construction du Jazz version Hayward était dans cette mentalité, pourquoi sa succession ne le serait pas ? Surtout qu’à l’image de Miami, Utah peut compter sur une organisation de grande qualité. La plupart des joueurs majeurs ont été draftés par la franchise (Gobert, Hood, Burks, Exum), preuve que les scouts travaillent bien. Comme Spoelstra en Floride, Quin Snyder est un coach qui a longtemps été sous-estimé. Son travail est une réussite depuis plusieurs années. Il a fait progresser ses jeunes tout en installant une défense de fer. Il reste peut-être l’atout principal pour le renouveau de Utah.

L’heure de passer le flambeau

On ne va pas mentir. Le départ de Gordon Hayward est forcément une perte considérable pour le Jazz. Cependant, si on veut rester positif, il faut aussi se rendre compte que cela va laisser la place à d’autres joueurs pour exploser. Forcément, le premier nom qui vient en tête est celui de Rodney Hood. L’arrière avait parfaitement commencé la saison dernière, notamment en l’absence d’Hayward. Il a par la suite marqué le pas, touchant moins de ballons avec la bonne forme du All-Star, de Hill et du gourmand Joe Johnson. Libéré d’eux, il va pouvoir montrer l’étendue de son potentiel. Cela prendra du temps mais il peut devenir un joueur vraiment intéressant. Dans son sillage, il faut pourquoi pas envisager l’éclosion (enfin) de Dante Exum. Hayward et Hill sont déjà remplacés numériquement. Joe Ingles prendra l’aile avec Favors en poste 4 quand Ricky Rubio récupèrera la mène. Avec un passeur comme l’Espagnol, Rudy Gobert va pouvoir continuer sa progression. De plus en plus mis en retrait, Alec Burks va pouvoir à nouveau remplir un rôle important. Evidemment, Utah ne sera pas encore une fois le Top 4 d’une conférence Ouest ultra compétitive. Malgré tout, il n’y a pas de quoi paniquer à Salt Lake City. Patience et travail, voilà les deux vertues que la franchise doit continuer à adopter.