Ces joueurs au mental en carton

Dans le troisième match entre les Nuggets et les Lakers, D’Angelo Russell a lâché un vilain 0/7 aux tirs. Après la défaite, on l’a ensuite vu bouder à côté du huddle des Lakers. Dans le même temps, Steph Curry recevait comme lot de consolation le trophée du joueur le plus clutch de la NBA, malgré une saison difficile pour les Warriors. Ces deux infos soulignent une élément trop souvent ignorés : certains joueurs ont juste un mental en carton.

Je ne parle pas d'adresse ici, je ne parle pas du 0/7. Tous les grands joueurs se sont troués, même sur des matchs clés. Je parle du body language, de la concentration, de plonger sur des ballons, de réaliser des petites actions décisives...

Comme disait MJ :

« Le coeur est ce qui sépare le bon du grand. »

Certains joueurs n’ont tout simplement pas assez de coeur, et ils n'iront jamais au bout de leur potentiel car le mental ne suit pas.

Au delà du talent

Du talent, il y en a à tous les étages en NBA, et il est très concentré chez certains. Clairement, D’Angelo Russel fait partie de ces joueurs ultra-talentueux, rien à dire là dessus. Les nombreux cartons qu’il a pu faire sur la seconde partie de saison en témoignent. Et pourtant, depuis que ça devient sérieux, il n’y a plus personne. James Harden en est un exemple trop facile, pour qui a encore en tête son match 7 déplorable de l'an passé contre les Celtics.

Certains ont le talent et le mental. MJ et Kobe en sont les parfaits exemples, joueurs ultra talentueux, mais tellement portés par leur motivation qu'ils ont dépassé tout ce qu'on aurait pu imaginer. D'autres joueurs moins brillants ont aussi dépassé les attentes, parce qu'ils avaient ce petit truc, cette flamme intérieure. Robert Horry et Shane Battier pour les plus vieux. Des gars comme Butler aujourd'hui (en playoffs en tous cas :)) ou Jalen Suggs ou Josh Hart. Quelle que soit la situation, leur adresse du jour ou le menu de la cantine, ils sauront faire les petites choses nécessaires.

Le mental sur courant alternatif

Souvent, le mental est sur courant alternatif, il varie d'un match sur l'autre. Des gars comme Williamson ou Randle ou KAT, quand ils sont dedans, ils peuvent tout détruire. Et puis d'autres matchs, peut être parce qu'ils sont sortis, que leur déjeuner était trop copieux, ou qu'il fait froid dehors, ou autre, ils ne servent à rien voire pénalisent leur équipe. Wemby a l’air d’un bon contre exemple, où, même s'il rate une mi-temps, il est capable de se remettre dedans pour mettre la main sur un match (c’est arrivé plusieurs fois cette saison).

Si on prend un gars comme Shaq, il a été brillant tant qu'il était driven. Et puis à un moment, vers la fin de son séjour au Heat et pour la suite de sa carrière (les purges aux Suns, Cavs, Celtics), il a lâché l'affaire mentalement, peut être car il n'avait plus rien à prouver.

Accepter le friable ?

Du coup, pour ces talents au mental friable, que faire?

Compter sur un joueur sur lequel on ne peut pas compter, parce qu'il a un beau step back et vend des maillots?

Accepter qu'ils n'iront jamais au bout de leur potentiel et qu'il ne faut pas construire d'équipe autour d'eux ?

Leur trouver des babysitters préparateurs mentaux pour voir quels progrès pourraient être fait sur ce plan?

D'Angelo Russell NBA
Le départ de D'Angelo Russell des Warriors n'a pas vraiment ému ses coéquipiers
ces gars la ont une telle estime d'eux même qu'ils ne peuvent
concevoir d'être inutile.
di lo en est un parfait exemple; un certain talent , peut être
mais rien dans la tête.
c'est la différence avec des joueurs pré cités.
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Je vais peut être faire mon vieux con, mais c'est aussi peut être un mal de l'époque de ne surtout pas trop se fouler non plus, et de se trouver des excuses... C'est un peu devenu culturel partout malheureusement, et je ne parle que de constat personnel. Et c'est aussi une question d'éducation (ou de manque de celle ci).

Le "no pain no gain" que tu évoques en creux, c'est une mentalité du siècle passé. Et si tu transpose à notre vie de tous les jours, elle est même plutôt décriée aujourd'hui, à l'heure ou l'hédonisme et l'immédiateté ont pris le pas sur la méritocratie. Et pour beaucoup de joueurs NBA (combien bouffe t'on d'articles là dessus?), les enjeux majeurs dans une saison semblent tout autant être les négociations contractuelles par voie d'agent et les plus gros contrats possibles à la clé que la sueur qu'on va laisser sur le terrain avec son équipe : "No pay, no sweat", donc.

Par contre du côté de Denver, tu as des mecs qui à l'unisson, qui sont eux en mode playoff. C'est assez impressionnant d'adaptation à la forme du moment de chaque membre de l'équipe. T'en a pas un qui cherche à trop tirer la couverture à soi. Ca rentre pas? Je passe la main au copain le plus chaud. T'es en difficulté ? Bouge pas, j'arrive et on switche, ou je viens faire prise à deux avec toi. Faut faire le sale boulot? T'y vas ou je m'y colle?

Rien qu'à l'envie, parce que même ses monstrueuses capacités athlétiques ne suffiraient pas sinon, j'ai vu un Gordon, à plusieurs reprises, bouffer jusqu'à 4 Lakers au rebond, que ce soit défensif ou offensif ! D'ailleurs Gordon, va falloir commencer à en parler de ce qu'il réalise sur ce début de PO : il est PAR-TOUT !! Avec lui pour le cœur aussi gros que le moteur, tu dois être servi toi qui a gratté cet article ^^

A la fin du match, le commentateur de TNT (son nom m'échappe, désolé) a parfaitement décrit l'approche de cette équipe de Denver : "They slowly an methodically take care of business". Tout est dit.

Les mecs, du début à la fin du match, ils ne changent pas de rythme, il restent serein, respirent à fond; Il vont de l'avant à leur allure. Il ne se précipitent pas... Mais ils ne ralentissent jamais non plus. En face les Lakers sont partis sur ce game 3 comme un Golden Retriever qui voit la mer pour la première fois... En milieu de troisième quart temps, ils étaient cuit, à court de jus et d'idées.

Jokic et ses potes, eux, ils ont continué en sifflotant presque. Concentrés, mais tellement plus sereins et sûrs de leur basket. Franchement, il y a deux classes d'écart entre ces deux équipes. Et James tout impressionnant qu'il soit (bordel, à son âge je commençais à avoir de l'arthrose moi, je ne pouvais déjà plus sauter par dessus mes baskets avec un genou en mousse expirée !!), n'a quand même plus ses jambes de 20 ans pour combler toutes les fois où ses partenaires bafouillent. Plus la même inspiration non plus parfois... Et peut être est il un peu rassasié malgré tout, quoi qu'il en dise.

Et comme tu le dis dans ton article : ca fait parfois toute la différence.
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