Vive les Valkyries, vive la France !

En début de saison, au moment de faire des prédictions sur le top 8 - donc les équipes qualifiées pour les playoffs en WNBA - il ne me serait pas venu une seule seconde à l'esprit que les Golden State Valkyries puissent y participer. A mes yeux, la toute nouvelle franchise d'expansion, même avec un bel habillage et un public au rendez-vous, pouvait difficilement faire mieux que 12e ou 13e, soit l'une des deux dernières places... Bien vu, l'aveugle.

La saison régulière touche à sa fin et Golden State va disputer les playoffs, qui plus est sans avoir dû arracher sa qualification en dernière minute. Les Valkyries sont 6e, avec une seule victoire de moins que le 5e, qui n'est autre que New York, le champion en titre. C'était impensable il y a quelques mois et c'est tout simplement admirable.

C'est là qu'il faut saluer l'extraordinaire travail qui a été fait à tous les étages. C'est même un modèle pour les futures franchises qui débarqueront en WNBA à partir de la saison prochaine (le Toronto Tempo et le Portland Fire) et à l'avenir, mais aussi en NBA, notamment les projets attendus de longue date du côté de Seattle et Las Vegas. L'engagement des fans, la direction artistique très travaillée, l'ambiance électrique à chaque rencontre dans une salle désormais surnommée Ballhalla (pour la mythologie)... Les Valkyries ont prouvé qu'on n'était pas obligé de verser dans la médiocrité tout de suite.

Elles ont pourtant dû composer avec l'obligation de passer par une Draft d'expansion, avec comme seule recrue un peu clinquante, l'ancienne All-Star Tiffany Hayes. Kayla Thornton, All-Star cette année après avoir été une role player toute sa carrière, s'est en plus gravement blessée en cours de route alors qu'elle faisait la saison de sa vie.

Il a donc fallu compter sur ce groupe de joueuses qui est en fait un cocktail entre des filles revanchardes ou qui n'ont pas eu l'exposition qu'elles espéraient jusque-là (comme Veronica Burton, favorite pour le MIP) et des internationales confirmées en Europe mais finalement peu ou pas du tout chevronnées aux Etats-Unis, comme l'Italienne Cecilia Zandalasini, ou le trio français composé par Janelle Salaün, Iliana Rupert et Carla Leite. Les trois font d'ailleurs de superbes saisons dans leurs registres respectifs et ont montré qu'en plus d'être parmi les plus talentueuses d'Europe, elles avaient plus que leur place en WNBA.

  • Janelle Salaün est peut-être bien la meilleur ailière européenne, comme on l'avait pressenti ces dernières saisons du côté de Villeneuve, puis Schio. Elle a régalé toute la saison chez les Valkyries et ce n'est que le début !
  • Iliana Rupert a enfin des minutes en WNBA après des passages sous-utilisés à Vegas et Atlanta et elle les utilise à merveille, souvent dans le cinq.
  • Carla Leite, aka le Leite Show, est déjà une fan favorite grâce à sa capacité à dynamiter les défenses en sortie de banc et à sa spontanéité rafraichissante en dehors du terrain.

Le choix de la coach Natalie Nakase, ancienne assistante chez les Clippers et bras droit de Becky Hammon à Las Vegas a été un home run aussi. Elle fait déjà des choses incroyables avec un groupe pourtant loin d'être le meilleur qualitativement.

Bref, tout donne envie de suivre cette équipe, que ce soit pour les playoffs ou pour les saisons suivantes. Car c'est certain, le projet va intéresser des free agents de renom !

Faut voir l'interview postgame de Janelle Salaün...
Elle hurle dans le micro comme une ado.
Quel match, quelle ambiance !
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