Pourquoi les Bleus n’ont pas besoin d’Alexis Ajinça

Alexis Ajinça ne fera donc pas partie du groupe qui participera au TQO à Manille. Voici pourquoi ce n'est au final pas si dramatique.

Pourquoi les Bleus n’ont pas besoin d’Alexis Ajinça
On ne peut pas accuser Alexis Ajinça d'avoir employé la langue de bois ces dernières semaines. En déclarant publiquement ses états d'âme dans L'Equipe, le pivot des New Orleans Pelicans s'est tiré une balle dans le pied et, comme l'a confirmé Vincent Collet en dévoilant la liste des 12 joueurs qui participeront au TQO à Manille, a été écarté de l'équipe de France. Sans rien enlever à ses qualités - n'oublions pas qu'il a été un acteur majeur du sacre européen en 2013 - voici pourquoi son éviction n'est pas une si mauvaise nouvelle pour les Bleus.

Son niveau actuel n'est pas bon

Vincent Collet n'a pas voulu uniquement expliquer l'absence d'Alexis Ajinça par ses déclarations tapageuses dans la presse la semaine dernière. Au lieu de s'en tenir à cela, ce qu'il aurait légitimement pu faire, le sélectionneur en a profité pour envoyer un petit scud au pivot des Pelicans sur son niveau de jeu du moment. Dans la foulée de sa saison tronquée et frustrante en Louisiane, Ajinça s'est en effet montré peu réceptif et concerné lors du premier stage de préparation des Bleus.
"Nous devons être en mode commando et j’ai choisi ceux qui me semblaient le plus à même de l’être. Mon choix est d’abord sportif. Quand nous sommes partis pour Belgrade j’en parlais déjà avec mes assistants. Je trouvais qu’Alexis n’était pas au niveau escompté".

Le groupe l'a rejeté

C'est assez rare pour être souligné : un joueur de l'équipe de France s'est clairement senti ostracisé par le reste du groupe. En déclarant forfait à 9 jours de l'Euro 2015 en raison d'une blessure sans doute diplomatique liée à son nouveau contrat NBA, Ajinça a contrarié pas mal de monde. Tony Parker en particulier... Visiblement, c'est dans un groupe de discussion privé que TP et ses camarades, via un message, ont réglé son compte à leur coéquipier, certains l'ignorant ensuite lors de leurs rencontres en NBA.
"Ce message était irrespectueux. Je n'ai pas apprécié. Toute la saison qui a suivi en NBA, certains joueurs ne m'ont pas adressé la parole".
Comment imaginer que l'ambiance puisse être au beau fixe si Ajinça, qui a révélé le conflit à la presse alors que ses partenaires pensaient probablement que cela resterait secret, puisse été retenu pour le TQO et/ou les JO ? Le sélectionner aurait pu créer des tensions inutiles et handicaper l'équipe en termes d'alchimie, l'une des forces habituelles des Bleus. On ne dit pas que le comportement des autres joueurs du groupe a été admirable sur le coup. Mais dans ce cas précis, Collet était obligé de privilégier les plus nombreux. N'importe quel autre joueur qui rejoindra l'équipe avec un état d'esprit plus positif sera forcément mieux accueilli...

Lauvergne, Tillie et... Diaw peuvent faire le taf

Si Alexis Ajinça est bon depuis trois ans en équipe de France, d'autres intérieurs peuvent parfaitement faire le job durant ce TQO en attendant le retour, espérons-le, de Rudy Gobert à Rio. Joffrey Lauvergne a déjà prouvé que son agressivité et son énergie pouvaient parfaitement faire l'affaire sur l'ensemble d'une compétition. Sur des séquences de small ball, avec son expérience et ses qualités défensives, qui plus est contre des équipes supposément inférieures, Boris Diaw peut lui occuper le poste 5. Enfin, Kim Tillie va pouvoir démontrer qu'il a la carrure internationale et pas seulement celle d'un réserviste. Vincent Collet s'est réjoui des progrès de l'intérieur de Vitoria ce mercredi. "Il a vraiment franchi un cap. J’ai eu l’opportunité de le voir souvent ces derniers temps et il a beaucoup appris avec Velimir Perasovic. C’est une des très bonnes surprises d’autant plus qu’on l’a mis à toutes les sauces : 3, 4, 5. C’est intéressant pour maintenant et pour l’avenir".

Il a opté pour le chantage

"Si cela m’arrive… Si je dois partir après avoir réussi à qualifier l’équipe, personnellement je ne reviendrai pas, c’est sûr et certain". Quel besoin Alexis Ajinça avait-il de faire cette menace en plein milieu du stage ? Edwin Jackson avait lui même annoncé sa retraite sous le coup de la déception, avant de faire amende honorable et de venir faire le sparring-partner. Ajinça s'est lui victimisé avant même un éventuel coup de couteau dans le dos. Quiconque pense pouvoir mettre la pression sur le sélectionneur et la Fédé de cette manière ne peut pas être un atout pour les Bleus.

Ses nerfs sont à vif

On l'a vu face à la Serbie, Alexis Ajinça a dû mal à garder ses nerfs en ce moment. Après une poussette de Nikola Jokic sur Nando De Colo, le Guadeloupéen est venu faire le justicier et a failli provoquer une bagarre inutile. Pas le genre de scènes que l'on a envie de voir lors d'un tournoi de qualification ou aux JO. Lauvergne et Tillie sauront a priori mieux se tenir. http://www.dailymotion.com/video/x4hsr4o_nikola-jokic-et-alexis-ajinca-se-chauffent_sport