Pourquoi on aime tous les Boston Celtics

Troisièmes de la Conférence Est, les Boston Celtics impressionnent. Focus sur une équipe séduisante et pleine d'avenir.

Pourquoi on aime tous les Boston Celtics
Aux forceps. Menés de cinq point à quelques minutes de la fin du match, les Boston Celtics ont resserré leur défense. Ils se sont fait violence après avoir encaissé 116 points lors des 45 premières minutes de jeu. Les Los Angeles Clippers n'ont pas inscrit un seul panier - six lancers-francs - lors des trois dernières minutes. Isaiah Thomas, plein de sang-froid a arraché la prolongation en shootant par-dessus les longs bras de DeAndre Jordan. Au culot. Les Celtics ont terminé le travail en OT, mettant au tapis une équipe des Clippers classée quatrième de la Conférence Ouest. Pas de quoi impressionner les soldats en vert et blanc de Boston. En pleine confiance, ils jouent les yeux dans les yeux avec n'importe quelle équipe NBA depuis plus de deux semaines. Au caractère. A l'image de cette superbe victoire décrochée sur un panier au buzzer d'Avery Bradley contre les Cleveland Cavaliers quelques jours plus tôt. https://www.youtube.com/watch?v=__ljBiuA8RU Ce shoot et la célébration qui s'en suit figurent parmi les plus belles images de la première moitié de saison de la franchise du Massachusetts. Les joueurs sont soudés. Ils sont heureux. Et ils gagnent. Aucune équipe de la Conférence Est ne peut se vanter de connaître un succès similaire à celui des Celtics depuis un peu plus de semaine. Avec 10 victoires lors des 12 derniers matches, les joueurs de Brad Stevens ont grimpé de plusieurs rangs dans la hiérarchie NBA et pointent désormais à la troisième place à l'Est. Ils inscrivent 109 points et en encaissent 100,5 sur 100 possessions depuis le 21 janvier dernier, soit un net rating de +8,5, la quatrième marque de la ligue sur la période (derrière Golden State, Portland et San Antonio).

La star des Boston Celtics ? Le groupe !

[caption id="attachment_311250" align="alignleft" width="318"] Les Boston Celtics croient en leur bonne étoile.[/caption] Boston marche fort. Les C's abordent le week-end du All-Star Game avec un bilan de 32 victoires en 55 matches. Ils ont accroché les terribles Warriors en prolongation. Ils ont battu les Cavaliers, les Clippers, les Bulls ou encore le Heat. Ils ne passent plus inaperçus.
[superquote pos="d"]"Ils n'ont peur de rien." Doc Rivers[/superquote]"Ils peuvent faire un run. Ils n'ont peur de personne et il vaut mieux être préparé au moment de les affronter ou vous allez perdre", salue Doc Rivers, ancien coach des Boston Celtics désormais à la tête des Los Angeles Clippers.
La peur ne fait clairement pas partie de l'ADN des joueurs de la franchise mythique. Isaiah Thomas, Jae Crowder, Evan Turner, Marcus Smart, Amir Johnson, Avery Bradley, Jared Sullinger, Avery Bradley. Ces gars-là sont des durs à cuire. Ils ne sont pas des stars - Thomas a glané sa première étoile de All-Star, tout de même - mais ils donnent tout sur le parquet. Ce sont des guerriers. Une armée sans chef de file, à l'exception de leur stratège sur le banc de touche. Un groupe d'hommes au fort caractère qui ont su développer une alchimie particulière.
"On se bat. On est soudé dans le vestiaire", note Crowder, porteur d'eau devenu un ailier complet à Boston.
Ils vivent ensemble et meurent ensemble. Ils sont solidaires et cherchent toujours à se tirer vers le haut. Ils militent en faveur de leurs coéquipiers, que ce soit pour envoyer Isaiah Thomas au All-Star Game ou Kelly Olynyk au concours à trois-points. Si le meneur de poche est leur joueur le plus prolifique (plus de 21 points et 6 passes), le succès de l'équipe repose sur la complémentarité des différents éléments de l'effectif ainsi que l'altruisme développé par le coach. Sept joueurs des Celtics inscrivent 9,9 points par match ou plus.
"Ils jouent super bien en équipe", témoigne leur ancien coéquipier Rajon Rondo. "Ils tournent à 13 ou 14 joueurs et vous ne savez jamais quel gars sera chaud. C'est toujours un mec différent qui remplit la feuille de statistiques à chaque match. Brad (Stevens) a réussi à les faire jouer dans le système et ils déroulent."
Quelque part, Brad Stevens est peut-être la plus grande star du groupe. Les bons coaches sont rares en NBA. Les grands coaches le sont encore plus. Adoubé par Gregg Popovich, le tacticien a su transmettre sa philosophie et tirer le meilleur d'un effectif de qualité mais privé, faut-il encore le rappeler, d'un véritable go-to-guy. Il a soudé ses troupes. Il les fait avancer du même pas, dans la même direction.
"Il fait un super boulot pour les maintenir tous motivés. Ils ont une équipe sympa. Je les ai vu jouer contre Cleveland et vous savez quoi ? Ils peuvent battre Cleveland", confie George Karl, le coach des Sacramento Kings.

Trade or not to trade ?

[caption id="attachment_229789" align="alignleft" width="318"] Al Horford est au coeur des rumeurs NBA.[/caption] Les Boston Celtics ont pris le dessus sur le Miami Heat, les Chicago Bulls ou les Atlanta Hawks, présentés comme les principaux concurrents des Cavaliers de LeBron James avant le début de la saison. Il reste une bonne vingtaine de matches à jouer mais ils sont en bonne position pour terminer sur le podium de la Conférence Est s'ils poursuivent sur cette lancée. D'autant plus que l'effectif a encore une marge de progression. La franchise dispose aussi de plusieurs atouts pour se renforcer. Les dirigeants vont devoir faire un choix. Avec une ribambelle de choix de draft et de joueurs solides, les Celtics peuvent s'aligner sur n'importe quel trade. A l'exception des Philadelphie Sixers, peu d'équipe sont en mesure de proposer un package plus intéressante si jamais des stars comme DeMarcus Cousins, Al Horford ou autres venaient à se retrouver sur le marché. Mais le collectif étant la force du groupe, casser cet effectif en cours de saison serait-il vraiment une bonne idée ? Boston a les arguments pour aller en playoffs et éventuellement passer un ou deux tours mais, soyons réalistes, il manque un alpha dog aux C's pour réellement franchir un cap et viser les finales NBA. Danny Ainge est un homme patient. Et c'est une force dans cette ligue où les dirigeants font parfois des choix trop hâtifs, emportés par leur euphorie (coucou les Phoenix Suns). [superquote pos="d"]Quelle star disponible vaut vraiment le coup de lâcher un top 5 pick ? [/superquote]Le pick des Brooklyn Nets, promis au top 5, est le meilleur atout des Boston Celtics dans leur quête d'une star. Mais quelle star ? Dwight Howard, un temps connecté à Beantown, vaut-il vraiment le coup ? Les Clippers veulent-ils vraiment échanger Blake Griffin ? Al Horford s'adapterait sans doute parfaitement dans le système de Stevens mais peut-il vraiment guider Boston en finale ? Modifier la hiérarchie déjà en place au sein de l'équipe alors qu'elle fonctionne bien est un pari risqué. Et Brad Stevens aime son groupe. Les dirigeants n'ont pas non plus intérêt à surévaluer le pick des Nets. Brooklyn - donc Boston - a une probabilité assez faible de récupérer le premier choix de la draft et donc de mettre la main sur le prodige Ben Simmons. Un joueur drafté dans le top 5 est évidemment un atout mais la prochaine cuvée est présentée comme assez faible. Ainge peut toujours attendre de voir où atterrit le pick avant d'éventuellement essayer de l'échanger. Les Celtics ont un groupe combatif et des perspectives d'avenir. Ils sont intrigants et excitants.
"J'adore ces gars", admet Doc Rivers. "J'aimerai qu'ils réussissent."
Même rengaine pour Rajon Rondo qui espère que les Boston Celtics termineront "premiers à l'Est". Le challenge s'annonce compliqué mais cette équipe a l'âme d'un champion a défaut d'en avoir le talent - no offense. C'est peut-être pour ça que l'on aime tant les Celtics collection 2015-2016.