Ces joueurs qui ont du retard à l’allumage

On sait, il n'y a eu que 10 jours de compétition et 4 matches joués tout au plus. Ça ne doit pas pour autant empêcher certains joueurs attendus au tournant de se montrer un peu plus efficaces.

Ces joueurs qui ont du retard à l’allumage
La saison n'en est qu'à ses balbutiements. On se gardera bien de dire que tel ou tel joueur est un flop de recrutement ou voué à l'échec sur l'ensemble de la saison. Simplement, après 10 jours de compétition, on peut parfois sentir quelques difficultés, réticences ou retenues ici et là. Quelques joueurs attendus au tournant de par leur statut ou leur potentiel ont eu un peu de mal au démarrage. Rien de définitif, juste une impression, parfois confirmée par des statistiques assez éloignées de leurs standards.

Jrue Holiday (New Orleans Pelicans)

Comme prévu, le duo DeMarcus Cousins-Anthony Davis est un monstre statistique à deux têtes. Comme prévu aussi, malheureusement pour les New Orleans Pelicans, les résultats (une victoire pour trois défaites) ne suivent pas encore pour autant. Si la machine a du retard à l'allumage, c'est aussi et surtout parce que les deux anciens de Kentucky ne sont pas épaulés comme il se doit par leur allié n°1 dans le roster d'Alvin Gentry : Jrue Holiday. Après un retour remarqué en cours de saison l'an dernier (il était resté au chevet de sa compagne, opérée d'une tumeur pendant qu'elle était enceinte), le All-Star 2013 devait se régaler dans ce système axé autour de "Boogie" et "Unibrow". Pour le moment, c'est un joueur en crise d'efficacité et de justesse qui orchestre le jeu de NOLA. Holiday a du mal à sentir les coups et à être l'élément-moteur qui doit soulager la paire de stars. A la base, l'ex-Sixer devait débuter poste 2 avec Rajon Rondo à la baguette. Son retour forcé à la mène ne peut pas tout expliquer. La blessure d'Anthony Davis va lui mettre un peu de plus de pression sur les épaules si ce dernier manque un ou plusieurs matches. L'occasion, peut-être, de lancer sa saison en montant au créneau. Stats 2017-2018 : 4 matches - 37 minutes, 11.3 points (-4), 5.8 rebonds (+2) et 5 passes (-2.3) à 34% (-11%).

Kyrie Irving (Boston Celtics)

Compte-tenu des circonstances, difficile d'être extrêmement exigeant avec Kyrie Irving. "Uncle Drew" pensait pouvoir s'appuyer sur un lieutenant de luxe avec Gordon Hayward, le voilà unique véritable star du groupe de Brad Stevens. Après la terrible blessure de l'ancien ailier du Jazz, on s'attendait presque à voir Irving déchaîner les enfers et claquer 35 points à chacune de ses sorties. Ce n'est pas la conception du basket de Stevens et le coach des C's maintient pour le moment le navire à flot (2 victoires, 2 défaites) grâce au duo de gamins Jaylen Brown et Jayson Tatum, et à sa rigueur tactique. S'il a le mérite de ne pas tirer la couverture à lui et de laisser ses collègues s'exprimer, Kyrie Irving est clairement sur la retenue et pas assez "chef d'orchestre". A moyen et long terme, Boston a besoin d'un Irving plus "playmaker", mais aussi plus adroit. Ce ne sont que quatre petits matches et l'ex-meneur des Cavs a un peu de temps devant lui pour découvrir le rôle qui lui sied le mieux et permettra aux Celtics de lutter pour la 1e place à l'Est. Stats 2017-2018 : 4 matches - 35 minutes, 20 points (-5.2), 6 passes (=) et 4.3 rebonds (+1.1), 37.5% en global (-10%), 32% à 3 points (-8%).

George Hill (Sacramento Kings)

Le choix de George Hill avait pu surprendre un peu (pas tant que ça vu la taille du chèque) cet été, lui qui était attendu dans une franchise avec plus d'ambition à court terme. En soi, il s'agissait d'une recrue de classe pour Sacramento et d'un mentor quasi idéal pour De'Aaron Fox. Les premières sorties de Hill n'ont rien de catastrophique. Mais avec ce qu'il a montré sous les couleurs du Jazz la saison passée, en attaque comme en défense, les Kings sont en droit d'attendre un peu plus de sa part. Sur le plan statistique, tout du moins. L'ancien back up de Tony Parker chez les Spurs marque pour l'heure 6 points de moins que la saison passée et ne tourne qu'à 2.5 passes de moyenne. Un peu faiblard, même pour un joueur dont ce n'est pas la spécialité. Hill est paradoxalement plus adroit que l'an dernier, mais son influence sur le jeu ne saute pas aux yeux.  A 20 millions de dollars la saison, on espère que son influence sur les résultats des Kings va aller crescendo. Stats 2017-2018 : 4 matches - 28 minutes, 10.8 points (-6), 2.5 passes (-2), 2.8 rebonds (-1), à 48.5% (+1%).

Jimmy Butler (Minnesota Timberwolves)

On savait qu'avec ce lifting estival, un joueur au moins devrait consentir à quelques sacrifices sur le plan statistique chez les Wolves. On pensait en revanche que ce serait plutôt Andrew Wiggins que Jimmy Butler. L'ancien joueur des Bulls ne prend que deux shoots de moins par match que l'an dernier, mais sa production offensive est pourtant en berne (de 23.9 pts/match à 13.3 pts) et son adresse (39.5%) encore en rodage. Les Wolves sont en période d'apprivoisement mutuel et Butler a néanmoins prouvé son importance sur le plan défensif. La nuit dernière, Minnesota a pris l'eau sans lui (problèmes respiratoires), prenant le bouillon de la part de joueurs sur lesquels il aurait très probablement défendu... Avec un peu plus d'efficacité dans les prochaines semaines, Jimmy Butler reviendra, on l'espère pour les Wolves, à ses standards. Stats 2017-2018 : 3 matches - 37 minutes, 13.3 points (-10.5), 5.7 rebonds (-1) et 4 passes (-1.5) à 39.5% (-6%).

Jusuf Nurkic (Portland Trail Blazers)

Le Bosnien fait toujours partie des favoris pour le titre de MIP. Cela dit, on n'a pas encore vu le joueur parfois terrifiant que l'on avait pu apercevoir sur quelques matches à son arrivée à Portland la saison passée. Statistiquement, c'est honnête, surtout avec un temps de jeu un peu aléatoire, mais l'adresse de Jusuf Nurkic laisse pour le moment à désirer. 36.4% pour un pivot, surtout s'il n'est pas "stretch", c'est quasi-inacceptable. L'ancien Nugget doit convaincre Terry Stotts de lui accorder davantage de minutes en augmentant son intensité défensive et en se montrant évidemment plus efficace à la finition. Stats 2017-2018 : 4 matches - 25 minutes (-4), 12.8 points (-2.5), 7.8 rebonds (-2.5), 1 contre (-1), à 36.4% (-14.5%).