Il a traversé l’enfer sans se plaindre : Cade Cunningham règne enfin sur Detroit

Cade Cunningham n’a jamais bronché malgré les années galère à Detroit. Aujourd’hui, le meneur des Pistons joue comme une superstar et fait enfin gagner une équipe qu’il a portée à bout de bras.

Il a traversé l’enfer sans se plaindre : Cade Cunningham règne enfin sur Detroit

Cade Cunningham aurait eu mille raisons de se plaindre. Depuis sa Draft en première position en 2021, le #2 des Detroit Pistons a traversé tout ce qu’un jeune talent peut redouter : des saisons collectivement catastrophiques, un effectif limité, des coachs qui se succèdent, une blessure qui lui a volé presque une année complète… et un contexte qui aurait pu briser bien des volontés. Pourtant, il n'a jamais eu un mot plus haut que l’autre. Pas de bouderie, pas d’œil levé au ciel, pas d’ombre de lassitude publique. Il a pris les coups, encaissé les défaites, et continué à jouer. Sérieusement, calmement, patiemment.

Et il ne s’est pas contenté d’endurer. Il a progressé. Là où d’autres se seraient réfugiés dans les statistiques vides de sens, Cade Cunningham a choisi la voie de l’impact réel. Depuis la saison dernière, il joue comme une star, mais surtout comme une étoile polaire : celle qui guide un collectif. Avec environ 26,1 points, 6,1 rebonds et 9,1 passes décisives de moyenne l’an passé, il a prouvé qu’il pouvait élever le niveau autour de lui. Et quand il faut conclure, il répond présent. Son fadeaway à 16 secondes de la fin contre Philadelphie la nuit dernière, son poster quelques secondes auparavant sur Andre Drummond, tout cela raconte la même histoire : celle d’un joueur clutch, lucide et déterminé.

Cade Cunningham encensé par Steve Nash pour ses progrès à la passe

Sa sélection pour le All-Star Game n'était pas une anomalie et, sauf blessure, il sera à nouveau de la partie en février prochain. Cette saison encore, il tourne autour de 25,6 points et 9,7 passes par match, tout en menant les Pistons au premier rang de la Conférence Est après dix matches. Ce scénario, personne n’aurait osé l'écrire lorsque "Motown" était engluée dans une spirale de défaites, avec le fiasco terrible qu'a été le choix de Monty Williams. Cunningham a eu droit à tous les adjectifs classiques sur les jeunes joueurs en situation d'échec collectif : surcoté, pas efficace... Il les a ignorés ou s'en est servi pour les démonter.

Dans la veine de Stephen Curry et Tim Duncan

Cade Cunningham n’est pas qu’un talent précoce ou un meneur efficace. Il est, déjà, l’incarnation d’une franchise en renaissance. Voilà 17 ans que Detroit n’a pas gagné une série de playoffs. L’an dernier, les Knicks avaient senti le souffle de cette équipe nouvelle au 1er tour. Loin de la rouste annoncée, les Pistons avaient tenu en joue New York et remporté leurs premiers matches dans une série de playoffs depuis 2008, après trois sweeps subis en 2009, 2018 et 2019. L’effet de surprise a disparu, mais le rêve, lui, semble atteignable.

Beaucoup ont tiqué pendant l'intersaison, lorsque JB Bickerstaff, le coach des Pistons, avait décrit Cade Cunningham en ces termes : « Je ne dis pas ça à la légère, mais je le place au niveau des Tim Duncan ou des Stephen Curry, dans la façon dont ils ont incarné la culture de leur franchise et entraîné les autres dans leur sillage. »  Cunningham n'a que 24 et a encore le temps de se rapprocher modestement de la carrière légendaire des deux joueurs cités par son coach. Mais tout indique qu'il est au moins digne d'être l'élu. A savoir l'homme d'une franchise. Celui qui sera capable de la placer ou de la replacer sur la carte de la NBA.

Et à l'heure où on se demande quel Américain sera capable de stopper la suprématie des internationaux pour le titre de MVP, Cade Cunningham n'est-il pas celui qui a le plus de chances de les titiller dans un avenir proche ?