En quelques jours, Aaron Gordon a signé l’un des dunks les plus décisifs de l’histoire des playoffs et un game winner à 3 points contre la meilleure équipe de la saison régulière. On avait déjà compris à quel point son rôle était essentiel aux Nuggets lors de la saison du titre, mais l’ancien joueur d’Orlando a en plus ajouté cette composante clutch à son ADN de basketteur. L’évolution de Gordon depuis son arrivée à Denver est d’ailleurs assez fascinante.
A Orlando, qui l’avait drafté avec le pick n°4 en 2014, il a été un temps considéré comme l’atout majeur de l’équipe et ce qui pouvait s’apparenter à un franchise player. Frank Vogel en avait surpris plus d'un lorsqu’il avait annoncé vouloir faire jouer Aaron Gordon “comme Paul George”. A l’époque, PG13 était au début de son prime et un vrai modèle pour tous les ailiers dans la ligue. Neuf ans après cette comparaison osée, on comprend mieux ce que Vogel avait imaginé.
Aaron Gordon est un joueur polyvalent, complet et capable d’accepter un rôle moins gratifiant médiatiquement que ce que son talent laissait supposer : une deuxième ou troisième option de luxe, capable de faire plier des rencontres et des séries en attaque comme en défense, comme ce qu’aurait pu ou dû être Paul George un peu plus souvent.
AARON GORDON FTW 😱😱😱
NUGGETS COMPLETE UNREAL 4Q COMEBACK 🔥 pic.twitter.com/s8mIrabB8J
— Bleacher Report (@BleacherReport) May 6, 2025
CQFR : Gordon héroïque, Denver et New York choquent les favoris
Pas moins important que Jamal Murray
Depuis qu’il a été tradé d’Orlando à Denver, Gordon n’a jamais fini une saison sous les 50% d’adresse globale, alors qu’il n’avait jamais été au-dessus de 47% en Floride. D'attaquant de volume (près de 15 tirs par match sur certaines saisons avec le Magic), il est devenu un contributeur plus réfléchi et équilibré. S'il est toujours capable de postériser un adversaire à l'occasion (coucou Chet Holmgren), il a aussi tout fait pour ne pas être uniquement vu comme un athlète et un dunkeur d'exception (ce qu'il est tout de même, cf. les Slam Dunk Contests vs Zach LaVine).
Très proche de Nikola Jokic, avec lequel il a une vraie connexion sur et en dehors du terrain - au point d’avoir été invité en Serbie pour chiller et regarder des courses de chevaux - “AG” ne semble aujourd’hui pas moins important que Jamal Murray dans cet effectif. Le plafond offensif du Canadien est évidemment supérieur, mais la régularité et la constance de Gordon sont des armes absolument essentielles pour David Adelman. Son contrat court jusqu'en 2029 et Denver peut se féliciter d'avoir misé plus de 30 millions par an pour s'assurer ses services.
La force mentale de l'ancien joueur de la fac d'Arizona est elle aussi remarquable. A la fin du mois de mai cela fera un an qu'Aaron Gordon a eu la douleur de perdre son frère aîné Drew (passé par Châlons-Reims) dans un accident de la route. C'est pour cette raison qu'il a changé de numéro en passant du 50 au 32, celui de son frère. Autant que possible, l'ailier de 29 ans passe du temps avec les trois enfants de Drew et a même emmené deux de ses trois neveux en conférence de presse avec lui, après son game winner dans le game 1 contre le Thunder. "Ce qui me permet de tenir, c'est l'amour du basket et de mes neveux", a-t-il expliqué.
Tout ce que l'on souhaite à Aaron Gordon, c'est que cette approche thérapeutique du basket continue de fonctionner pour lui. Et si elle fonctionne pour lui, elle fonctionnera forcément encore pour les Nuggets.
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Aaron Gordon sur les playoffs 2025 : 19.3 points, 6.8 rebonds de moyenne, 50.9% d'adresse globale, deux game winners, dont l'un au buzzer.

l'année du titre au dela de son apport au scoring c'est surtout en defense qu'il a etait très important en musulant butler.