Andrew Bogut, de l’enfer à la rédemption

Les fans des Warriors voyaient d'un mauvais œil son arrivée, il y a un an désormais ils sont conquis : Andrew Bogut a gagné sa rédemption.

Andrew Bogut, de l’enfer à la rédemption
Il a débarqué du froid hivernal de Milwaukee en février aux douces températures de la baie d'Oakland. Certains fans sont sous le choc : les Golden State Warriors ont envoyé balader leur scoreur de poche, Monta Ellis, contre un géant australien à la tête de bûcheron, Andrew Bogut. Sur le papier, la manœuvre a du sens. En récupérant un pivot défensif (2,13 m, 118 kg), les dirigeants ont voulu équilibrer l'effectif, mettant ainsi fin au séduisant duo de gâchettes : Curry - Ellis. A l'époque, certains observateurs (fans également) voient là une erreur, surtout que l'ancien premier choix de draft débarque blessé et indisponible pour de longs moments. C'est mal connaître Jerry West. Le conseiller spécial de la franchise savait que le choix s'avérerait payant, il fallait juste se montrer patient. Un an et quelques mois après son arrivée à Oakland, Andrew Bogut n'a disputé que 38 matches avec les Warriors (32 en saison régulière pour à peine 6 points de moyenne et 6 en playoffs) et pourtant son impact sur le succès des hommes de Mark Jackson a été énorme. Et ce pour plusieurs raisons. Actualité oblige, concentrons-nous d'abord sur le match de cette nuit. Excellent en première période, le big man a tenu l'équipe alors que les Nuggets débutaient la rencontre avec envie. L'Australien maîtrisait la raquette des Nuggets terminant la rencontre avec des statistiques de mammouth : 14 points, 21 rebonds, 3 passes, 4 blocks.
"Je ne m'y attendais pas", reconnaissait Mark Jackson au Mercury News après la rencontre.   "C’est une performance incroyable du grand", plaisantait Jarrett Jack.
Après avoir épuisé les Nuggets en une période, Andrew Bogut a laissé la place à Stephen Curry, comme dans le match 4. Si le meneur fantasque des Warriors est le héros, alors le pivot est son fidèle second, le sauveur de l'ombre en somme. Son intensité sur chaque action, ses sauvetages in extremis, ses rebonds, son énergie guident les jeunes joueurs de Golden State dans la marche à suivre :
"Il contrôle le match pour nous", explique Draymond Green.
Le match 4 d'Andrew Bogut (12 points, 5 rebonds, 2 blocks) n'était donc pas qu'un coup d'éclat. Le natif de Melbourne retrouve son niveau au meilleur moment et rappelle à tous pourquoi il a été choisi en première position de la draft 2005. A lui tout seul, il a presque fait oublier son compère de la raquette, le All-Star David Lee. Une sacrée performance après deux années passées à soigner des blessures à répétition. Une fois le buzzer retenti, Stephen Curry et Andrew Bogut se sont enlacés fortement. Histoire de montrer à quel point le meneur respecte son pivot. En effet, ce n'est pas seulement par ses efforts que l'ancien joueur de Milwaukee a permis à libérer la franchise. Depuis le départ de Monta Ellis, Curry a franchi un cap.
"Depuis le départ de Monta, Stephen a pu se développer", expliquait Jerry West.
Encore plus fort, au départ d'Ellis, Klay Thompson a pris une place de starter et ne l'a plus quittée depuis. Parfait complément de Stephen Curry, les deux arrosent à tout va, avec réussite. Et dans les cas où ils ratent leur cible, un grand bonhomme barbu se charge de se tuer la tâche pour récupérer le rebond. Donc oui, les Warriors avaient vu juste. Andrew Bogut est l'homme qu'il manquait à la franchise. Les fans ont hué le propriétaire de la franchise, Joe Lacob, il y a un an. Hier soir, c'est par des "merci, Joe" et autres "bien joué pour Bogut" que les supporteurs d'Oakland ont salué le proprio. Il n'y a pas de doute, Andrew Bogut a gagné sa rédemption. Et il n'est pas le seul...

Les highlights d'Andrew Bogut dans le match 6

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