Austin Rivers a la fougue d’un jeunot et l’intelligence d’un vétéran

Austin Rivers a de toute évidence la tête bien faite.

Théophile HaumesserPar Théophile Haumesser  | Publié  | BasketSession.com / Vidéo
Austin Rivers a la fougue d’un jeunot et l’intelligence d’un vétéran
Ça faisait longtemps, très longtemps, que les Hornets n’avaient réussi à faire rêver qui que ce soit. Certes, tant que Chris Paul était à bord, l’équipe méritait d’être observée mais on ne l’imaginait pas pour autant pouvoir passionner les foules. Avec l’arrivée d’Anthony Davis, les choses ont pas mal changé et l’ajout d’Austin Rivers rend cette équipe encore plus intrigante. Pourtant, parmi les points d’interrogations qui entourent cette jeune équipe, une bonne partie concerne justement le rejeton de Doc. Quel est son réel potentiel, peut-il devenir un passeur, a-t-il réellement les capacités de devenir le joueur d’impact qu’il semble persuadé de pouvoir être, avec son physique frêle, risque-t-il de suivre les pas de Stephen Curry et d’enchaîner les blessures, aurait-il dû rester un an de plus à Duke ? Autant de questions auxquelles il est bien compliqué de répondre de façon catégorique pour l’instant. Trois choses sont évidentes, par contre : le gamin a du talent, de la confiance en lui et une tête bien faite. En ce qui concerne les deux premiers points, il l’avait déjà prouvé tout au long de sa carrière amateur. Pour ce qui est du dernier, on en s’en rend compte chaque jour un peu plus à force de voir son aisance face aux caméras et aux dictaphones et à son sens de la répartie et de l’analyse. Il était notamment invité hier sur ESPN face à Stephen A. Smith et Skip Bayless, et il a plutôt impressionné par la qualité de son expression et de sa réflexion. Pour un peu, on serait tenté de dire qu’il a déjà tout ce qu’il faut pour se recaser comme analyste une fois à la retraite, alors qu’il n’a pas encore disputé le moindre match pro officiel. Les journalistes qu’il avait face à lui ont notamment essayé de l’aiguillonner en lui demandant comment cela se faisait que LeBron James n’apparaissait pas dans la liste de ses joueurs favoris et il s’en est très bien expliqué.
« C’est parce que son jeu ne ressemble pas du tout au mien », a-t-il confié. « Même chose pour Kevin Durant. Je ne suis pas un ailier surpuissant de 2,03 m et 115 kg. Je ne peux pas faire les choses que fait LeBron James. Personne ne peut le faire. Si vous êtes un ailier ultra athlétique, alors c’est de LeBron et Durant que vous devez vous inspirer, mais ce n’est pas un hasard s’ils ne sont que deux au monde à être comme ça. Je sais que je ne peux pas leur ressembler, du coup je regarde des joueurs comme Dwyane Wade, Derrick Rose, Deron Williams, Tony Parker ou Westbrook, des gars dont je peux m’inspirer en reprenant leurs moves et leurs idées. Voilà tout simplement pourquoi LeBron n’est pas sur ma liste de joueurs favoris. »
Skip Bayless a bien tenté d’en remettre une couche en expliquant qu’il pensait qu’Austin Rivers avait laissé LBJ en dehors de sa liste personnelle en raison de la rivalité Boston/Heat, mais l’ancien Dukie a expliqué que ça n’était pas le cas.
« C’est “l’ennemi juré” de mon père, pas le mien. »
Du coup, Rivers a pu révéler qui était son “joueur modèle” en NBA et là aussi, ça avait pas mal de sens.
« Derrick Rose est mon joueur préféré. Pour moi, c’est le meilleur meneur scoreur qui parvient également à impliquer ses coéquipiers. Il suffit de voir à quel point Joakim Noah ou Luol Deng sont meilleurs quand ils jouent avec lui. »
On sait qu’Austin est un scoreur dans l’âme, mais également qu’on lui demandera de développer une palette de « play maker » s’il veut pouvoir avoir des minutes, du coup, il a sans doute effectivement raison de suivre avec attention le parcours et les progrès de D-Rose dans ce domaine. Mais l’attention que porte le néo-Hornet à la NBA va plus loin que le simple « scouting » de ses joueurs favoris. Pas étonnant pour un fils de coach, mais son analyse du départ de Ray Allen pour Miami était également plutôt pertinente.
« C’est bizarre à dire, mais j’ai le sentiment que les deux équipes se sont renforcées. Le Heat est plus fort, de toute évidence, parce que la présence de Ray Allen crée de l’espace sur le parquet, mais je pense également que les Celtics sont devenus meilleurs. Ray a joué un rôle très important dans la résurgence de Boston et dans l’obtention du titre, mais maintenant ils ont un meilleur défenseur avec Courtney Lee et ils ont Jason Terry qui apporte du scoring immédiat, ce dont les C’s ont besoin avec des joueurs plus âgés comme Paul Pierce et KG. »
Rivers pense d’ailleurs même que la formation de son paternel a tout pour aller loin cette saison.
« S’il y a bien une équipe à l’Est qui peut battre le Heat, ce sont les Celtics. Avec les joueurs qu’ils ont, le leadership de mon père, la façon dont il peut les motiver et leurs vétérans, je pense qu’il n’y a qu’eux qui puissent y parvenir. »
L’avenir dira si Austin Rivers a vu juste ou non et s'il sera capable de maîtriser l'art d'effacer les points d'interrogation dont on parlait au début aussi facilement que celui de briller en interview.   http://www.youtube.com/watch?v=eo6UBl8ygpI
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