Ben Simmons, patron des Sixers qui s’assume

Alors que son équipe avait vraiment besoin d’une victoire, Ben Simmons a été époustouflant pour aider les Sixers à battre les Clippers (110-103) hier soir.

Ben Simmons, patron des Sixers qui s’assume
Une cinquième place décevante à l’Est malgré une ambition, le titre, clamée haut et fort, des querelles d’ego au sein du vestiaire, des lacunes évidentes, un manque d’alchimie qui saute aux yeux, la complémentarité douteuse de deux superstars en fil rouge, et, depuis peu, des messages cryptiques de Joel Embiid sur les réseaux sociaux qui mettent de l’huile sur le feu. La liste des problèmes des Sixers peut donner mal au crâne à un doliprane. Le contexte est tendu – le pivot All-Star a été hué par son propre public hier soir – et c’est dans cette atmosphère pesante que Ben Simmons a enfilé sa cape de super héros. Il fallait un patron pour remettre de l’ordre. Pour apaiser. Un rôle assumé par l'Australien. Cette nuit, il a donc été l’acteur principal d’une victoire convaincante contre les Clippers (110-103). Battre un autre candidat au titre, même pendant la saison régulière, aide à engranger de la confiance. Surtout dans une période si délicate pour Philadelphie. Ça fait du bien au moral. C’est un match qui peut servir de référence et peut-être même de déclic. Simmons a compilé 26 points, 12 rebonds et 10 passes. Un deuxième triple-double consécutif pour le meneur All-Star, très complet, et qui a développé aussi son jeu sans ballon pour mieux cohabiter avec Embiid et consorts.

« Je ne me contente pas d’une seule position parce que je suis vraiment polyvalent », confiait l’intéressé.

Ses performances ne se limitent d’ailleurs pas qu’à un seul côté du terrain, contrairement à de nombreux joueurs majeurs dans cette ligue. Il a été excellent en défense, notamment sur Kawhi Leonard. Le MVP des finales 2019 a fini avec 30 points mais l’impact de son adversaire direct était non négligeable. Au passage, Ben Simmons est clairement l’un des joueurs en lisse pour décrocher le trophée de DPOY cette saison. https://twitter.com/NBA/status/1227463592137678848 Il a été agressif en attaque en prenant 22 tirs. Juste deux de moins que son plus haut total en carrière (lors de sa saison rookie). Les Sixers ont justement besoin qu’il n’hésite pas à jouer sur ses qualités athlétiques pour défier ses vis-à-vis en un-contre-un. Quitte à ensuite s’appuyer sur sa vision du jeu pour trouver un coéquipier démarqué si jamais la défense se resserre sur lui. Il est le seul à vraiment être apte à créer du mouvement au sein du système de Brett Brown. Alors quand il s’implique, c’est tout le groupe qui suit. C’est à se demander si ce n’est pas lui, finalement, l’âme de cette équipe. Le vrai patron. Une question que les analystes – puis un jour les dirigeants – continueront de se poser tant qu’elle n’arrive pas à ses fins. L’heure n’est pas à la division. Embiid a marqué 26 points et les deux jeunes stars ont plutôt bien fonctionné ensemble avec Al Horford relégué sur le banc. Mais Ben Simmons prouve de plus en plus qu’il a l’étoffe d’un grand.