Brandon Ingram, l’heure du décollage est enfin arrivée

Face au Jazz, Brandon Ingram a sorti son meilleur match en carrière avec 49 points. De quoi boucler une première moitié de saison excellente

Brandon Ingram, l’heure du décollage est enfin arrivée
Il est toujours délicat de débarquer en NBA dans un gros marché comme les Los Angeles Lakers. D'autant plus avec cette étiquette de numéro 2 d'une Draft, en l'occurence celle de 2016. Dans l'histoire du XXI siècle, ces #2, c'est un peu tout ou rien. Il y a les Victor Oladipo, D'Angelo Russell, Kevin Durant, LaMarcus Aldridge. Et puis les Jabari Parker (qu'on peut mettre à part en raison de ses deux grosses blessures), Michael Kidd-Gilchrist, Derrick Williams ou encore Evan Turner. Autrement dit, deux salles, deux ambiances. Pour Brandon Ingram, la donne était un peu différente. On voyait clairement le potentiel après trois années dans la cité des Anges. Une progression linéaire qui s'est même poursuivie avec l'arrivée de LeBron James l'an passé. Mais avec 18 points de moyenne et certaines performances de haut niveau, BI nous a donné faim sans pour autant qu'on arrive au sentiment de satiété. Il lui fallait sans doute un autre environnement, moins exposé, pour mieux s'envoler. Anthony Davis l'a aidé, malgré lui, dans ce nouveau départ, loin du brouhaha médiatique de LA. Avec ses copains Lonzo Ball et Josh Hart, Brandon Ingram a donc fait ses valises, direction la Nouvelle Orléans. Dans une franchise certes en reconstruction, mais qui suscite un certain engouement, Zion oblige.

Un "carrer-high" dans une victoire de prestige

Le rookie phénomène a enflammé la pré-saison, mais s'est vite retrouvé sur le carreau, la faute à un ménisque déchiré. Résultat,  Brandon Ingram s'est retrouvé en première ligne, en go-to-guy. Dans son style fluide qui rappelle vraiment Kevin Durant, l'ancien de Duke s'éclate. Plus de 25 points par match, des responsabilités accrues (près de 19 tirs pris en moyenne), de très bons pourcentages (48% dont 40% à trois points) et cette impression de facilité. Il laisse le jeu venir à lui sans trop en faire. Seulement,  son équipe plafonnait dans les profondeurs de l'Ouest. Avec surprise puisqu'on ne voyait pas les Pelicans perdre autant. Les aller-retours à l'infirmerie s'enchaînaient pour les autres cadres, Ingram compris. Puis la donne collective a changé depuis Noël. Sur les dix dernière rencontres, les Pels en ont pris sept, dont quatre contre des grosses écuries comme les Rockets, les Nuggets, les Pacers et le Jazz. Sur cette période, Brandon Ingram a augmenté sa production, avec près de 28 unités et des tirs clutchs. Il lui manquait néanmoins toujours ce "carrer-high", dans un gros match, dans une grosse victoire. Une rencontre qui marque les esprits et lance totalement une carrière. Ça, c'était jusqu'à ce que Utah débarque en ville la nuit dernière. 49 points, 15/25 dont 3/8 à trois points, 16/20 aux lancers. Un vrai récital dans son style, avec de nombreux tirs à mi-distance. Il aurait même pu offrir la victoire à 0,2 secondes du terme si Rudy Gobert n'avait pas eu ses lancers. On retiendra aussi que c'est lui qui provoque la sixième faute du double défenseur de l'année. Selon Alvin Gentry, il faut commencer à s'habituer à ce genre de performances de la part de sa jeune star.

"Pour être honnête, je ne suis pas surpris. La manière dont il a progressé, dont il travaille, tôt ou tard il allait faire un match comme ça. Il a pris de bons shoots, il a trouvé Favors pour des dunks. Il a fait un match incroyable et je pense que vous allez voir plus souvent des performances comme celle-ci."

Brandon Ingram peut-il être All-Star et imiter Victor Oladipo ?

Brandon Ingram, particulièrement bien accueilli par le vestiaire, ne s'est pas trop mis en avant et admet qu'il analyse beaucoup plus le jeu qu'auparavant.

"Je me sens bien. Mes coéquipiers ont fait un bon job en me trouvant pour des shoots ouverts. Je prends ce que la défense me donne, peu importe ce que c'est. Leur défense a fait du bon boulot sur la couverture du pick. Heureusement, mes gars m'ont donné de l'espace. Mon approche a toujours été la même. J'étais vraiment concentré après avoir raté le match des Pistons. Je gagne en maturité, pour moi l'important c'est de ne pas se précipiter et voir ce que la défense me donne."

https://twitter.com/SwinCash/status/1218032368788918273?s=20 Avec 16 victoire et 26 défaites, les Pelicans se rapprochent de cette 8e place détenue par Memphis. Mais il n'y a que trois matches d'écart entre les deux équipes, par ailleurs toutes les deux en grande forme. S'il réédite cette perf, et que NOLA continue d'enchaîner, les coaches pourront-ils se permettre de l'exclure lors de la sélection des remplaçants pour le All-Star Game ? Il y a beaucoup, beaucoup de clients. On pense entre autre à Paul George, Russell Westbrook, Devin Booker, Donovan Mitchell, Rudy Gobert, des joueurs qui ont un meilleur bilan collectif. Une telle récompense, même si elle sera difficile à obtenir, ferait clairement un parallèle avec Victor Oladipo. Le joueur des Pacers, également numéro 2 de Draft, a dû attendre quelques années et un transfert pour exploser. Et dès sa première année au Pacers, il a obtenu son ticket pour le match des étoiles. https://twitter.com/ZO2_/status/1218020429660594182?s=20 Si la lutte pour une place au match des étoiles s'annonce complexe, il sera en revanche sans aucun doute dans la discussion du MIP en fin de saison. Comme Oladipo avant lui. https://www.youtube.com/watch?v=YpTr2EQDLiQ