Carmelo Anthony : favori pour le titre de MVP ?

Leader d'une équipe de New York qui gagne enfin, Carmelo Anthony a changé et s'invite aujourd'hui dans la course au trophée de MVP.

Yann LachendrowieczPar Yann Lachendrowiecz  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Carmelo Anthony : favori pour le titre de MVP ?
Il voulait que cette année soit celle de tous les succès pour New York comme pour lui même. Carmelo Anthony, tout juste auréolé d'un nouveau titre olympique avec Team USA, a donc pris le taureau par les cornes dès son retour de Londres pour préparer sa saison et ainsi démontrer qu'il était capable de porter les Knicks. Alors Melo a bossé, déterminé à fondre pour atteindre son poids de forme et attaquer le training camp dans les meilleures dispositions. Dans son sillage et celui de nouveaux cadres arrivés à l'intersaison comme Jason Kidd, les New-Yorkais ont repris l'entraînement avant tout le monde pour trouver le plus rapidement possible la cohésion qui leur manquait pour rivaliser avec les grosses cylindrées de la Conférence Est. Un pari payant puisque les hommes de Mike Woodson ont tapé d'entrée une équipe du Heat, championne en titre et qui les avait dominés de la tête et des épaules lors des derniers playoffs. Dans la foulée, les Knicks ont réalisé leur meilleur départ depuis près de 20 ans grâce à un collectif plus abouti et un Carmelo Anthony qui joue comme un MVP depuis le début du mois de novembre. Combatif en défense, plus lucide en attaque, l'ailier All-Star, hué par le Madison Square Garden quand il ne répondait pas aux attentes de l'exigent et impatient public de Big Apple, est depuis le début la saison le véritable leader d'une équipe désormais redoutée par ses adversaires. Fan numéro un des Knicks, Spike Lee est le premier témoin de la transformation d'un Melo qui, à 28 ans, est en train de démontrer qu'il a mûri et qu'il est capable de mettre son talent au service de ses coéquipiers.
« Carmelo est devenu plus complet. Pour une raison que j’ignore et je ne veux pas rentrer là-dedans, mais il y a une nette différence entre ce qu’il fait maintenant et ce qu’il faisait à ses débuts sous le maillot des Knicks », constate Lee.
C'est certainement à Londres que le déclic s'est produit. Aux côtés de gagneurs comme LeBron James ou Kobe Bryant, Anthony a pu se rendre compte de ce qui lui manquait pour pouvoir un jour prétendre comme ses deux coéquipiers à une bague de champion. Si ses qualités de scoreur sont incontestables, Melo traîne cette réputation de marqueur égoïste, incapable d'élever le niveau de jeu de ses coéquipiers. Pour impliquer davantage ses partenaires, il lui a donc fallu montrer l'exemple dès l'entame de la saison en s'impliquant davantage en défense, principal point faible de son jeu. [superquote pos="d"]« Je savais que j'étais capable de défendre. » Melo[/superquote] Bien aidé par Mike Woodson, déterminé à mettre l'accent sur la défense, Anthony a donc décidé de changer. Et si nombreux sont ceux qui doutaient de sa bonne foi lorsqu'il martelait pendant la prépa qu'il était décidé à montrer l'exemple, force est de constater qu'il a su mettre en application ses bonnes résolutions.
« Je savais que je j'étais capable de défendre. Ce n’est pas qu’une question de capacité. Il fallait juste que je me dise 'Ok, je vais y arriver maintenant' », reconnaît Melo.   « Notre coach compte sur moi pour ça. Il n’y avait pas de systèmes défensifs depuis que j’étais arrivé à New York, mais Coach Woodson a mis en place les systèmes nécessaires pendant toute la durée du training camp. »
Souvent raillé pour ses errances défensives, l'ancien Nugget a gagné le respect de ses coéquipiers, galvanisés par l'envie de leur franchise player. Marcus Camby, signé cet été pour faire parler son expérience et sa présence sous le panier, a d'ailleurs été le premier surpris de ce changement d'état d'esprit d'Anthony.
« Quand vous voyez un mec comme Melo s’investir en défense, personne n’a d’excuse pour ne pas lui emboîter le pas. »
[superquote pos="g"]« Il devrait être en tête de la course au MVP. » Tyson Chandler[/superquote] Avec 24,1 points, 7,3 rebonds de moyenne, Carmelo apparaît désormais comme un candidat crédible dans la course au trophée de MVP. Même s'il est encore dans l'ombre de LeBron James, qui réalise lui aussi un début de saison monstrueux, il est désormais le chef de file d'une équipe qu'on avait pas vue en tête de la Conférence Est depuis bien longtemps. Pour Tyson Chandler, aucun doute, Melo est l'homme de ce début de saison et il sera parmi les prétendants en avril pour succéder à King James.
 « Il devrait être en tête de la course au MVP », affirme le pivot des Knicks. «  Nous jouons le meilleur basket et il est présent des deux côtés du terrain. »
Reste à savoir si Melo saura tenir la cadence sur la durée. Plusieurs interrogations demeurent notamment concernant l'efficacité de son association avec Amar'e Stoudemire. Mais Mike Woodson a déjà réalisé plusieurs miracles en tirant le meilleur de joueurs comme J.R. Smith, qui lui aussi se montre pour le moment sous son meilleur jour. Au bout du compte, Carmelo Anthony ne peut-être pas désigné MVP cette saison, mais il en a enfin le profil. Les attentes à son égard restent énormes mais il a désormais les cartes en main pour écrire sa propre histoire dans sa ville natale.
« Il est le franchise player. Il est né à Red Hook, à Brooklyn, à New York. Il est celui qui dit 'C’est mon équipe', conclue Spike Lee.
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