Comment Steven Adams est devenu le joueur le plus puissant de la NBA

Steven Adams raconte comment le travail physique, la musculation et une alimentation hors normes ont fait de lui l’un des joueurs les plus puissants de la NBA.

Comment Steven Adams est devenu le joueur le plus puissant de la NBA

Il y a des joueurs qui impressionnent par leur détente, d’autres par leur adresse ou leur lecture du jeu. Steven Adams, lui, impose autre chose. Une présence. Une force presque archaïque. Année après année, des intérieurs pourtant réputés costauds rebondissent sur lui comme sur un mur. Invité du podcast The Old Man and The Three le pivot des Rockets s'est confié à Tommy Alter avec sincérité et humour.

Dans les raquettes NBA, son nom revient sans cesse quand il s’agit de désigner le joueur le plus fort, le plus dur à déplacer, le plus pénible à contenir physiquement. Cette réputation ne doit rien au hasard.

Destiné au rugby mais amoureux du basketball

Tout commence bien avant la NBA, bien avant les salles de musculation dernier cri. Adams a grandi en Nouvelle Zélande, dans une famille où le sport faisait partie du décor, mais sans spécialisation précoce.

« Il y avait un peu de tout. Certaines de mes sœurs faisaient du lancer de poids, la plupart de mes frères jouaient au basket, l’un d’eux jouait au cricket. Pas beaucoup de rugby, même si moi je voulais en faire », raconte-t-il. Une envie rapidement refroidie par la réalité du terrain. « Je n’étais pas assez fort. Sérieusement. J’ai essayé de plaquer un gamin polynésien, il m’a roulé dessus. J’avais 11 ou 12 ans et je me suis dit que le basket, finalement, ça avait l’air pas mal. »

À l’adolescence, son gabarit attire pourtant les convoitises. Les entraîneurs de rugby tentent de le recruter, parfois avec insistance. « Ils essayaient de me débaucher quand j’étais au lycée. Ils m’achetaient même des crampons en pointure 52 parce qu’il n’y en avait pas. Je disais qu’il n’y avait pas de chaussures, ils m’en faisaient faire sur mesure. Mais non, ça ne m’a jamais fait changer d’avis. »

"Je n’ai jamais fait de musculation spécifique quand j’étais jeune."

Sa force ne vient pas d’un programme secret ni d’une obsession précoce pour la fonte. Elle se forge dans le quotidien. « Je n’ai jamais fait de musculation spécifique quand j’étais jeune. C’était surtout du travail manuel. Couper du bois, le fendre, l’empiler. On chauffait l’eau avec un feu de bois, il fallait l’alimenter tout le temps. C’étaient juste les corvées normales à la maison. »

Des gestes répétés, une contrainte permanente, une forme de résistance construite sans même y penser.

Le contact avec la musculation arrive plus tard, presque par défaut. « Au lycée, je faisais un peu de poids comme tous les gars, sans vraiment savoir ce que je faisais. À l’université, c’était très structuré. Rien à voir avec le basket d’ailleurs. C’était surtout pour faire plaisir aux préparateurs physiques. »

Steven Adams affine vraiment son rapport au travail physique en NBA. « C’est en arrivant dans la ligue que j’ai appris à vraiment soulever correctement. »

La révélation : le régime carnivore

Mais la clé de sa transformation ne se limite pas aux barres et aux disques. Elle passe aussi par l’assiette. Sa diète est devenue légendaire dans les vestiaires. « Au début, je suivais un plan classique avec un nutritionniste, tous les groupes alimentaires. Puis je me suis lassé. Alors j’ai essayé le régime carnivore. Steak, viande rouge, parfois du foie. C’était à Memphis. Mentalement, physiquement, c’était incroyable. Je me disais : “Pourquoi je n’ai pas fait ça plus tôt ?” » Pendant deux ans, il s’y tient strictement.

Ses habitudes marquent ses coéquipiers. « Au petit-déjeuner, je mangeais environ 450 grammes de bœuf haché et six œufs. Quand tu ouvres la boîte après qu’elle est restée au chaud, ça ne sent pas très bon. Je faisais ça exprès dans la petite salle vidéo. Tous les matins. »

Aujourd’hui, il a assoupli le régime. « J’ai réintroduit des fruits, je varie un peu. Mais les jours de match, je mange léger avant et après je prends deux bons steaks. Deux côtes de bœuf et demie. »

« Sans couvert ! A mains nues », ajoute son coéquipier Reed Sheppard très sérieusement. Non, ce n'est pas une blague...

Il mange ses steaks à mains nues !

Steven Adams confirme. Il mange ses steaks à mains nues. Sans couteau, sans fourchette, sans sauce. « Directement avec les mains », assume-t-il, presque sérieux, avant de livrer sa justification imparable. « Quand tu manges un steak avec les mains, tu ne te brûles jamais la langue. Jamais. » Une règle empirique, appliquée avec la même rigueur que le reste. De la viande bien cuite, rien d’autre, et une approche presque primitive du repas.

Adams en sourit, ses coéquipiers un peu moins quand ils le voient enchaîner les restaurants lors des déplacements. « Je peux manger un steak, puis aller manger autre chose ailleurs. Tant que c’est différent, ça se réinitialise. »

Cette logique explique aussi pourquoi Steven Adams dit ne presque jamais atteindre la sensation de saturation. « C’est assez bizarre. Je me sens rassasié d’un type de cuisine, mais pas vraiment "plein". » Pour lui, tout est une question de variété. Tant que les saveurs changent, l’appétit repart.

« Si je ne mange que du steak, ça finit par bloquer. Mais si je passe à une autre cuisine, je peux repartir immédiatement. » Une mécanique presque déconcertante, qui l’a déjà poussé à enchaîner plusieurs restaurants la même soirée, simplement pour continuer à manger.

Adams le raconte sans fard, comme une curiosité personnelle de plus. Et là encore, derrière l’anecdote, se dessine le même profil : un corps hors normes, une relation très instinctive à ses besoins, et cette impression persistante que, pour lui, les limites habituelles ne s’appliquent pas vraiment.

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