Quand il veut, Cousins est le meilleur pivot en NBA

Quand il veut, Cousins est le meilleur pivot en NBA

Tête de turc des arbitres et tête de lard au quotidien, DeMarcus Cousins rappelle aussi parfois qu’il est le basketteur le plus fort du monde à son poste.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Lundi soir, DeMarcus Cousins se faisait éjecter après avoir échangé posé son front contre celui de Kevin Durant. Son adversaire a lui aussi été prié de rejoindre le vestiaire prématurément. A peine arrivé dans les couloirs, DMC aurait cherché à croiser la route de KD, histoire d’en découdre à nouveau. Manœuvre arrêtée par la sécurité du Smoothie King Center, qui a eu la bonne idée de fermer les portes pour éviter que les deux hommes se retrouvent. Du Cousins tout craché. Un homme dont les écarts de comportement ont de nombreuses fois été mis en lumière. Un homme qui s’est embrouillé avec ses coaches, ses coéquipiers, ses adversaires, des membres du public et même un journaliste. La tête brûlée de la NBA. Un caractère de cochon et surtout une triste réputation. Il est coupable à la moindre incartade. Lui-même le sait, aujourd’hui, il n’a plus « le bénéfice du doute ». Tous ses sauts d’humeur font surtout oublier à quel point il est bon au basket. Car des joueurs comme DeMarcus Cousins, aussi doué, il n’y en a pas eu des masses. Vous pouvez même chercher dans l’Histoire de la NBA. Combien de grands étaient capables d’accomplir autant de choses différentes sur un terrain ? Une quinzaine ? Une vingtaine tout au plus ? Et encore. Pourtant, il est évident que le garçon n’est pas considéré comme l’un des quinze-vingt meilleurs joueurs de tous les temps à son poste. Déjà parce que sa carrière est loin d’être terminée, évidemment. Mais aussi parce que son attitude est telle qu’elle suscite le courroux, la lassitude et l’agacement d’une partie du public. Nous ne sommes pas de cette caste. Au contraire. Nous apprécions beaucoup le bonhomme. Mais comment défendre avec ferveur DMC auprès de ses détracteurs quand lui-même leur donne raison aussi souvent ? Cette nuit, les supporteurs du joueur de 27 ans ont pu apprécier. Il faut aimer « Boogie » pour avoir le sourire en le voyant claquer 40 pions. Avec la victoire. Importante, la victoire. Parce que c’est justement ce qui lui manque pour que ses frasques soient au moins un peu mises de côté. Des succès. Des playoffs, bordel. Pour l’instant, les New Orleans Pelicans sont septièmes à l’Ouest (13-12) malgré les absences répétées d’Anthony Davis. Et ça, bien sûr que Cousins y est pour beaucoup. Il a fait le show contre les Denver Nuggets. Nikola Jokic et Paul Millsap n’étaient pas là, certes. Mais il a vraiment marché sur ses adversaires. 40 points donc. Mais aussi 22 rebonds. 4 passes. 4 blocks. C'est déjà son deuxième match de la saison avec plus de 40 points et 20 rebonds. Une performance plus vue (deux matches de la sorte sur le même exercice) depuis le légendaire Patrick Ewing en 89-90. Cette nuit, il a montré l’étalage complet de son talent. C’est un joueur de 2,11 mètres qui sait tout faire. Tout ! C’est l’un des meilleurs tireurs extérieurs de son équipe (ce qui, malheureusement, en dit long sur les Pelicans). Il est par exemple bien plus adroit que Joel Embiid à trois-points. Kristaps Porzingis affiche un meilleur pourcentage de réussite (39 contre 33) mais la star des Pelicans prend beaucoup plus de tirs derrière l’arc (presque 7 contre 5 pour le Letton). Tout simplement parce que ses coéquipiers ne lui laissent pas le choix. Pour des raisons de spacing, l’ancien patron déchu des Sacramento Kings passe beaucoup de temps derrière la ligne à trois-points. Même s’il est clair qu’il aime tout particulièrement bombarder de loin. Mais c’est donc un shooteur capable alors que c’est loin d’être son premier atout. DeMarcus Cousins est d’abord un grand costaud capable de jouer face au cercle. Il suffit de voir comment il a constamment débordé Kenneth Faried – pas le moins mobile des intérieurs – cette nuit. Hormis Blake Griffin, aucun joueur de son gabarit n’est aussi à l’aise en dribble. Il a un vrai crossover efficace. Et ce malgré le fait que c’est aussi l’un des gars les plus puissants du championnat sous les arceaux. Ce combo agilité, adresse, taille, force fait de lui un scoreur presque parfait. Cerise sur le gâteau : c’est aussi un bon passeur. Il n’est pas le joueur le plus zen de la ligue mais il est loin d’être le plus stupide. Son QI basket est par exemple assez élevé. Il a appris à lire les réactions de la défense. Quand il y a prise à deux, il sait libérer la balle dans le bon timing. Après tout, le gars lâche quand même 5 passes décisives par match cette saison. Là encore, aucun pivot ne fait mieux en NBA – statistiquement parlant – pas même Jokic. Sa défense a parfois été pointée du doigt mais il n’est pas une passoire non plus. Disons qu’il au moins les attributs pour bloquer son vis-à-vis quand il se bouge les fesses. Donc malheureusement pas tout le temps. Mais il a par exemple calé 4 blocks cette nuit. Quitte à se répéter : il n’y a pas de pivot NBA avec un tel alliage technique et physique à l’heure actuelle. Porzingis, Embiid ou Karl-Anthony Towns découvrent tout juste leurs supers pouvoirs alors que DeMarcus Cousins est déjà dans la force de l’âge. C’est peut-être même ça qui est problématique. S’il veut dominer, c’est le moment ou jamais. Parce qu’il a un côté branleur qui est difficile à contester. S’il veut mettre tout son potentiel au service de quelque chose de plus grand, il va falloir vraiment s’y mettre maintenant. Car si son attitude revient aussi souvent dans les débats, c’est pour une raison simple. Cousins peut avoir tout le talent du monde, tant qu’il ne se défoncera pas pour quelqu’un d’autre que lui-même, cela ne mènera à rien.

DeMarcus Cousins dévore les Nuggets

https://twitter.com/NBA/status/938637432949485568
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