Quand Nowitzki, Nash et Finley formaient un Big Three de rêve à Dallas

Quand Nowitzki, Nash et Finley formaient un Big Three de rêve à Dallas

Retour sur une époque formidable où Steve Nash, Dirk Nowitzki et Mike Finley enflammaient la NBA sous le maillot des Mavs. Un trio magique et bien trop éphémère.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / G.O.D.

Dès sa nomination actée sur le banc des Brooklyn Nets, Steve Nash s’est tourné vers un ami de longue date. Le Canadien voulait que Dirk Nowitzki, son ex-coéquipier, intègre son staff en tant qu’assistant. L’occasion de reformer le duo iconique des Dallas Mavericks.

Le géant a préféré rester au chaud dans sa retraite. Mais la simple idée de les imaginer à nouveau réunis nous rappelle quelques doux souvenirs du début des années 2000. Quand le tandem s’invitait parmi les cadors de la Conférence Ouest.

Les Dallas Mavericks, culottés le soir de la draft 1998

Une belle aventure débutée en 1998. Par une série de transferts, les Texans ont fait venir deux futurs MVP dans leur effectif le soir de la draft. D’abord en expédiant leur sixième choix en l’échange du neuvième et du dix-neuvième. Ils venaient de piocher Robert Traylor (R.I.P.) pour finalement l’envoyer aux Milwaukee Bucks contre leurs deux picks. Pour piocher Nowitzki (en 9) et Pat Garrity (19).

Sauf que ce dernier s’est de suite retrouvé embarqué pour Phoenix… avec Nash qui prend la direction opposée – en plus du premier tour 1999 des Mavs, un certain Shawn Marion. Un ensemble de décisions vivement critiqué à l’époque.

« Plutôt que de conserver le pick de l’an prochain et de sélectionner le potentiel All-Star Paul Pierce pour combler un besoin désespéré sur l’aile, les Mavericks se retrouvent avec un meneur qui ne jouait pas en playoffs [Nash] et peut-être deux ans d’attente avant de voir Nowitzki », écrivait un journaliste du Fort Worth Star-Telegram.

De son côté, la presse du Wisconsin se félicitait de l’arrivée de Traylor un joueur « maintenant comparé à Charles Barkley, (…) capable de marquer, de défendre et de prendre des rebonds. » Sept saisons NBA, 438 matches et 4,8 points de moyenne pour l’intérieur constamment confronté à des problèmes de poids tout au long de sa carrière. Il est décédé d’une crise cardiaque à 41 ans.

Au final, les deux compères étaient liés avant même de se rencontrer pour la première fois. Donnie Nelson (actuel GM) est au cœur de l’arrivée de Nash. Il avait déjà convaincu les Suns de le drafter en 1996 après l’avoir vu découvert au lycée. Une fois arrivé dans le staff de Don Nelson, il a motivé son père à récupérer le meneur à Dallas. C’est ainsi que les Mavericks ont abordé la saison 98-99 avec des nouvelles têtes. Deux ans après, la franchise retrouvait les playoffs pour la première fois depuis 1990 !

1999-2004, un run mémorable

Steve Nash a été très important dans la carrière de Dirk Nowitzki. Pas seulement en l’alimentant en caviars. Mais aussi en le soutenant en dehors des parquets. Le grand débarquait tout droit de sa Bavière natale. Vingt ans à peine. Largué dans l’immensité américaine. Une autre culture. D’autres repères. D’autres codes. Son ami canadien l’a aidé à s’intégrer en l’appelant tous les jours. En multipliant les sorties aussi. Le début d’une grande complicité qui se traduisait ensuite sur les parquets.

C’est vraiment lors de la saison 2000-2001 que l’équipe passe un cap. Avec un troisième larron au côté du duo. Michael Finley et ses 21 points par match. Même tarif pour le grand Dirk. Nash bondissait lui de 8 à 15 pions avec plus de 7 passes par match. Un « Big Three ».

Et pour leurs premiers playoffs ensemble, les Mavericks font sensation. En sortant d’abord un Jazz vieillissant – mais toujours mené par John Stockton et Karl Malone – avant de tomber contre les Spurs. En 2002, Dallas gagne 57 matches mais bute contre une formation fantastique de Sacramento en demi-finale de Conférence. Avec du basket rapide, offensif et spectaculaire.

Une finale puis le départ de Steve Nash

2003 représente l’apogée du trio. Avec Nick Van Exel et Raef Lafrentz en soutien des trois stars, les joueurs de Don Nelson décrochent 60 victoires – record de franchise à l’époque – avant de sortir les Trail Blazers et les Kings. En sept manches à chaque fois ! Une campagne de playoffs incroyables. Avec notamment deux performances à plus de 40 points du Teuton au premier tour. Ou encore 30 points et 19 rebonds pour achever Sactown lors du Game 7. Clutch.

Mais il fallait un coup du sort pour casser cette belle dynamique. Une blessure. Celle du « Wunderkind », touché au genou après une collision avec Manu Ginobili lors du Game 3 en finales de Conférence. Sans son meilleur joueur, Dallas s’incline finalement en six matches…

L’exercice 2003-2004 marque une régression de la franchise texane, éliminée au premier round. Puis une cassure. Free Agent, Nash prend la décision de quitter le navire. Retour dans l’Arizona, à Phoenix. Pour six ans et 68 millions de dollars. Difficile à avaler pour Nowitzki, comme il l’avouait des années plus tard.

« Le départ de Steve, ça a été dur. Je pense que Mark Cuban avait le sentiment que son dos n’allait pas tenir les années de contrats que Phoenix lui proposait. Parfois, on prend des décisions que l’on regrette par la suite, et parfois on a de la chance. »

Effectivement, après concertation avec des médecins, le propriétaire Mark Cuban a préféré ne pas offrir un contrat aussi long et aussi juteux à son meneur titulaire. Le dos de Steve Nash a effectivement fini par le pousser à la retraite.... mais en 2014. Cuban considère aujourd’hui que c’est « sa plus grande erreur. » Le départ du playmaker a entraîné celui de Mike Finley (aux Spurs) un an après. Dirk Nowitzki s’est donc retrouvé seul maître à bord. Entre temps, Don Nelson, frustré de voir son maestro partir, a été viré.

« Je ne sais pas si les mauvaises relations entre Don et Cuban ont commencé à ce moment là où après que Nash soit parti. Je sais que Steve m’a appelé et m’a dit : ‘Phoenix m’a proposé ça, et si les Mavs ne s’en approchent pas, je m’en vais.’ Le jour d’après, il m’a dit qu’il partait. Donc c’était dur.

Je pense que Don était mécontent. Le poste de meneur est très important dans son système, vu qu’on court beaucoup et qu’il y a beaucoup de pick-and-rolls. Il avait le sentiment que Nash était parfait pour son style », raconte le futur Hall Of Famer.

Et si Dirk Nowitzki avait pu compter sur Finley et Nash ?

Pourtant, ce divorce était peut-être un mal pour un bien pour les deux superstars. C’est aux Suns que Nash s’est affirmé comme un MVP. C’est sans son ami que Nowitzki est devenu un MVP puis un champion NBA. Ils ont pu grandir l’un sans l’autre, en endossant de nouvelles responsabilités. Réunis le temps d’un documentaire en 2014, les deux camarades ont pu se pencher sur la question. Et pour le Canadien, le scénario « What If » ne fait aucun doute : ils seraient allés au bout s’ils étaient restés ensemble.

« Je pense que nous aurions gagné un titre parce que tu as réussi à le faire sans moi », confiait Nash à Nowitzki. « Je pense que j’aurais pu aider sur au moins l’une des deux années [2006 ou 2011]. Donc oui, nous avons pu grandir et devenir meilleurs en étant séparés mais je suis sûr que nous aurions gagné. »

Interrogé par le Dallas Morning News, Dirk Nowitzki était un peu moins catégorique.

« Parfois, je me pose des questions… Il se serait passé quoi si j’avais terminé ma carrière avec Nash et Mike Finley ? Parfois, je me dis que le joueur que Nash est devenu à Phoenix était incroyable.

Je pense que les athlètes qu’il avait autour de lui, avec leurs capacités physiques, on ne les avait pas à Dallas. Il a été deux fois MVP, leur système et ce qu’ils avaient autour de lui étaient parfaits. Je pense que son départ, ainsi que celui de Mike, ça m’a aidé à grandir, à prendre les rênes et à faire de cette équipe mon équipe.

Je ne sais pas ce qu’il se serait passé s’ils étaient restés. Comme toutes les situations, il y a des bons et des mauvais côtés. On ne saura jamais. »

Mike Finley a gagné sa bague avec San Antonio. Dirk Nowitzki a mené Dallas au premier titre de son Histoire. Steve Nash est finalement le seul à ne pas avoir été sacré. Mais ces trois joueurs ont laissé des souvenirs inoubliables dans les esprits des supporteurs de la franchise, devenue populaire grâce à leurs exploits.

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