Domantas Sabonis a tout d’un All-Star

Arrivé timidement en NBA il y a quatre ans, Domantas Sabonis est désormais l’un des meilleurs joueurs de la Conférence Est. Un All-Star en puissance.

Domantas Sabonis a tout d’un All-Star
Domantas Sabonis, c’était d’abord un nom. Le lourd héritage de son père, Arvydas, légende du basket européen qui a ensuite traversé l’Atlantique pour se tester en NBA une fois la trentaine passée. Quand Do’ a été drafté, en onzième position en 2016, il était donc un « fils de ». Qui devait écrire sa propre histoire dans la grande ligue. Mais à force de persévérance et de travail, il est justement en train de se faire un nom. Rien que hier soir, le Lituanien a compilé 22 points, 15 rebonds et 10 passes pour mener les Indiana Pacers à la victoire contre les Denver Nuggets (115-107). Le premier triple-double de sa jeune carrière. Cette polyvalence rappelle justement celle de son paternel. Un colosse aux mains de velours, capable de lire le jeu avant tout le monde et de faire la différence en une passe. En un regard. Avec plus de 4 caviars par rencontre, son fils suit là encore ses traces.

« C’est le moteur de leur attaque », confie Billy Donovan, son premier coach NBA, à l’époque où il jouait au Thunder. « Il pose des problèmes pour la défense parce qu’il est capable de s’écarter et de shooter mais c’est aussi un très bon facilitateur et distributeur. »

Le joueur de 23 ans est altruiste. Il prend plaisir à faire jouer les autres.

« Je pense que je rends mes coéquipiers meilleurs avec ou sans la balle. Soit en leur faisant la passe, soit en posant des écrans, soit en créant des espaces. Je ne me soucie pas trop de l’attaque mais j’essaye de me concentrer sur la fluidité du mouvement de l’équipe. J’ai un plus grand rôle et le jeu passe beaucoup par moi », explique l’intéressé.

Comme papa à la grande époque. Sauf qu’Arvydas Sabonis est arrivé tard en NBA. Une autre période de l’Histoire, où les Européens ne jouissaient pas des mêmes accès au championnat nord-américain. Domantas Sabonis est en train de faire la carrière que son père aurait méritée s’il était né plus tôt. Mieux encore, il est bien parti pour devenir All-Star. Parce qu’il s’affirme aujourd’hui comme l’un des meilleurs intérieurs de la Conférence Est. Réfléchissons-y. Il y a douze postes à pourvoir. Sabonis n’est pas assez populaire – il joue aux Pacers, une équipe intéressante mais peu médiatisée – pour être élu par les votes du public. S’il est pris, ce sera par le biais des coaches. En tant que remplaçant. Trae Young, Kyrie Irving, Pascal Siakam, Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo seront probablement titulaires. Il reste donc sept places avec au moins trois d’entre elles réservés aux « Forwards ». Et peut-être deux vrais intérieurs. Jimmy Butler et Kemba Walker sont quasiment certains de participer. Les Bucks méritent au moins un deuxième spot, tout comme les Raptors. Khris Middleton (ou Eric Bledsoe ?) et Kyle Lowry sont donc en bonne position. Bam Adebayo est lui aussi impressionnant cette saison. Il resterait deux places à déterminer entre donc Sabonis, Jayson Tatum, Jaylen Brown, Malcolm Brogdon, Evan Fournier, Zach LaVine, Bradley Beal, Ben Simmons, Nikola Vucevic, Spencer Dinwiddie et Andre Drummond. Procédons par élimination. Dinwiddie et Drummond sont probablement hors-course à cause des bilans négatifs de leur équipe. Même logique pour Orlando avec Vucevic et Fournier. Sabonis est le pivot qui sort du lot dans ce groupe. Il est encore plus productif que son coéquipier Brogdon. Si un joueur d’Indiana doit être choisi, ce sera lui. Et les Pacers, cinquièmes à l’Est, ont clairement gagné le droit d’avoir un représentant. Avec 18 points, 53% aux tirs, 13 rebonds et 4 passes de moyenne, le jeune homme a les statistiques et le bilan qui parle pour lui.

« Je pense qu’il joue comme un All-Star », souligne son coéquipier Doug McDermott.

C’est tout ce qu’il mérite.

Les highlights de Domantas Sabonis cette nuit

https://twitter.com/NBA/status/1219101776223309825