Drama : Phil Jackson balance sur Carmelo Anthony et explique son départ des Knicks

Phil Jackson révèle dans son livre que sa relation « cassée » avec Carmelo Anthony a déclenché son départ des Knicks, exposant égos, clauses et philosophies incompatibles.

Drama : Phil Jackson balance sur Carmelo Anthony et explique son départ des Knicks

Quand Carmelo Anthony arrive en 2011, les Knicks pensent enfin tenir leur superstar maison, celle qui va faire revenir le Garden dans la lumière. Quinze ans plus tard, ce qui remonte à la surface à travers le livre de Phil Jackson, c’est moins le rêve new-yorkais que le récit d’un échec interne.

Jackson l’écrit sans tourner autour du pot : « Malheureusement, ma relation avec Carmelo est un peu cassée, et s’il doit rester ici, il vaut probablement mieux que je parte. » Pour un président qui a coaché Michael Jordan et Kobe Bryant, admettre ça, c’est reconnaître que le dialogue était devenu impossible.

Le vrai point de friction : la place de Melo

Le problème, pour Jackson, n’a jamais été le talent. Il a toujours admis que Carmelo pouvait prendre feu, porter une attaque et assumer le poids du scoring. Ce qui bloquait, c’était la hiérarchie des priorités. Jackson voulait reconstruire autour d’un jeu de passes, d’un cadre, d’un triangle modernisé. Carmelo voulait rester le centre de gravité.

Dans le livre, Jackson raconte une scène très parlante, quand il revient sur ses instructions défensives face à Kobe : « Laissez Kobe mettre ses 30 points et on verrouille le reste. » Selon Jackson, Carmelo aurait répondu : « Non, je ne suis pas d’accord. Il faut qu’on défende sur Kobe d’abord… Tu sais pourquoi ? Parce que je veux être le meilleur marqueur. » Pour Jackson, c’est la preuve que Melo se mesurait d’abord aux autres stars avant de se mesurer à la victoire.

Un ego qui refuse de se fondre dans le système

C’est là que le coach aux 11 bagues situe la cassure. À ses yeux, Carmelo n’a jamais vraiment voulu entrer dans le cadre. Pas envie d’être un simple rouage, pas envie de réduire les isolations, pas envie de voir le ballon davantage partagé.

Jackson explique même qu’il en est venu à prévenir James Dolan : soit Melo évolue, soit il faudra changer quelque chose plus haut. « Si Carmelo reste, il vaut mieux que je parte. » À New York, c’est Carmelo qui a gagné ce bras de fer. Jackson part fin juin 2017, Melo est échangé quelques semaines plus tard. Après plusieurs saisons où les Knicks ont davantage patiné qu’avancé.

La version de Melo : « On m’a fait partir »

De son côté, Carmelo n’a jamais accepté d’être désigné comme le problème structurel. Il l’a dit plus tard très simplement : « Je n’ai pas quitté New York. On m’a fait partir de New York. C’est Phil qui m’a mis dehors. »

Dans sa lecture, c’est la direction qui a manqué de cohérence : on lui donne une clause de non-trade, puis on lui reproche d’être difficile à transférer ; on lui demande d’être la star, puis on lui reproche de prendre trop de place ; on ne lui donne pas un effectif taillé pour aller loin, puis on lui fait porter les résultats.

Pour Melo, on lui a imputé la stagnation d’une franchise qui, de toute façon, n’était pas construite pour gagner à l’Est à ce moment-là.

Une jalousie sportive plus qu’une haine personnelle

Ce que Jackson laisse transparaître, c’est aussi ce côté très compétitif de Melo vis-à-vis des autres scoreurs. Le passage sur Kobe est révélateur. « Je voulais être le meilleur marqueur. » Ce n’est pas une phrase d’un joueur égoïste au sens caricatural, c’est une phrase d’un joueur qui se pense dans la même conversation que Kobe Bryant et qui ne veut pas qu’on lui dise : “L’autre va mettre ses 30 pions et toi tu fais le sale boulot.”

Pour un président qui veut imposer une culture du “nous”, c’est une alerte. Pour Melo, c’est juste la manière d’exister parmi les très grands.

Un rendez-vous manqué à tous les étages

Au final, c’est l’histoire d’une star qui arrive au pic de sa force et d’un dirigeant qui veut imposer sa culture au même moment. À Chicago puis à L.A., Jackson avait fini par obtenir l’adhésion totale de Jordan puis de Kobe. À New York, il n’a jamais obtenu celle de Carmelo. Le contexte n’était pas le même, la franchise n’était pas stable, le roster n’était pas d’élite, et Melo n’avait pas de raison, dans sa tête, d’abandonner ce qui faisait de lui Carmelo Anthony.

L’ère Melo à New York, c’est un Madison souvent plein, un titre de meilleur scoreur, des cartons mémorables et une vraie identité de star. Mais c’est aussi une ère où les Knicks n’ont pas décollé, où le front office s’est enlisé, où le président a fini par partir en expliquant en substance : « Tant que ce joueur sera là, on ne fera pas ce qu’on veut. » Et c’est une ère où Melo continue de dire qu’on l’a trop facilement pointé du doigt.

On peut lire le livre de Phil Jackson comme une charge contre Carmelo Anthony. On peut aussi le lire comme un rappel à toutes les franchises : quand on donne tout le pouvoir contractuel et symbolique à une star qui n’est pas prête à faire évoluer son jeu, on réduit son propre pouvoir d’action.

À New York, tout le monde voulait gagner. Mais personne ne voulait le faire de la même manière. Et dans ces cas-là, il ne reste que des regrets.

Carmelo Anthony donne son pronostic pour la saison des Knicks

Melo, on connait ses lacunes, mais Phil Jackson, faut être honnête : il passe beaucoup de temps à baver et expliquer que son échec à New York (ou il n'a fait que des mauvais choix sans jamais se remettre en question) est la faute des autres.

Il a peut être été le plus grand coach de sa génération, mais n'était clairement plus à la page sur la fin et ça fait un bout de temps que le Zen Master a viré au vieil aigri pas très zen
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Quel est le titre du livre?
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Melo est bon comme scoreur mais n'a jamais été un top player pour aller chercher un titre ou porter une équipe vers le haut...il est comme McGrady...c'est fort mais ca ne me fait pas rever
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