Draymond Green, la modestie lui va si bien

Après avoir vécu un calvaire contre OKC, Draymond Green est redevenu lui-même sur le terrain, tout en proposant une approche plus humble en dehors.

Draymond Green, la modestie lui va si bien
Dire que Draymond Green a une grande gueule et un goût prononcé pour les punchlines est presque un pléonasme. Le All-Star est devenu l'un des joueurs les plus populaires de la ligue grâce à ses bons mots et ses moqueries quasi quotidiennes devant la presse. Pourtant, l'ancien de Michigan State n'en menait pas large il y a encore quelques jours, alors que son équipe était engluée dans une série indécise face à Oklahoma City. Fini l'auto-promotion, les tacles transpirants d'arrogance à l'adversaire ou les petites phrases à même de faire du clic tout en détournant l'attention et la pression des Splash Brothers. A la place, le doute et la remise en question. Incapable de se montrer aussi productif que d'habitude, Green était incrédule face à son incapacité à peser contre le Thunder et les qualités athlétiques supérieures de ses joueurs. "Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Je suis nul à chier. Je dois faire tellement mieux. Je nous ai fait perdre deux matches", avait-il même lâché dans le carnet de bord qu'il tient durant les playoffs sur ESPN. [superquote pos="g"]Thompson : "Ce soir, Draymond était un Splash Brother"[/superquote]Apaisé et davantage concentré sur le terrain que sur le fait de divertir l'assistance médiatique, Draymond Green est redevenu lui-même depuis une semaine. Après un game 1 contre les Cavs où il aura finalement été le seul "cadre" à se montrer vraiment à la hauteur (16 points, 11 rebonds, 7 passes et 4 interceptions), le voilà devenu favori pour décrocher le titre de MVP des Finales. Si la série s'arrêtait aujourd'hui, il serait compliqué de ne pas récompenser l'incroyable impact de Green sur les deux premières rencontres. Cette nuit, le numéro 23 des Warriors ne s'est pas contenté de défendre dur, d'haranguer ses partenaires et de distribuer des caviars. Conscients que Stephen Curry et Klay Thompson feraient probablement tout pour gommer leur premier match décevant, les Cavs se sont focalisés sur les Splash Brothers en laissant une marge de manoeuvre inespérée au gouaillard californien. Une opportunité que ce dernier a saisie pour rappeler qu'il pouvait lui aussi être contaminé par la philosophie offensive de son coach. Résultat : 28 points à 11/20, 7 rebonds et 5 passes, avec un petit récital à 3 points à 5/8 que n'aurait pas renié le duo d'artilleurs en chef.
"Ce soir, Draymond était l'un d'entre nous", a même plaisanté Klay Thompson au sortir de la rencontre, pour saluer la prouesse de son camarade derrière l'arc de cercle.

Un "match-up nightmare" pour les Cavs

[caption id="attachment_327024" align="alignright" width="318"] Draymond Green est toujours le premier à célébrer les paniers comme il se doit.[/caption] Avec le recul, il était presque inévitable que Draymond Green pèse bien plus sur cette série que sur la précédente. Les matches-up qui s'offrent à lui sont paradisiaques en comparaison de ceux avec lesquels il a dû composer contre le Thunder. Kevin Love n'est pas assez mobile, Tristan Thompson pas assez rusé et LeBron James bien trop occupé à porter l'équipe sur ses épaules en phase offensive pour être complètement dédié à la chose. Conséquence, personne ne peut décemment s'occuper de Green et sans ajustement probant mercredi dans l'Ohio, rien ne semble pouvoir empêcher l'intéressé de récidiver et de marquer la rencontre de son empreinte.
"J'ai aimé tout ce qu'a fait Draymond ce soir. J'ai apprécié tous les shoots qu'il a pris, à l'exception de celui en sortie de dribble plein axe... Avec ce qu'ont décidé de faire les Cavs pour s'occuper de nos arrières, il a l'occasion de se mettre en valeur. C'est un bon shooteur, donc ça nous convient s'il continue d'avoir autant de positions ouvertes", a expliqué Steve Kerr après la rencontre.
Preuve que Draymond Green a une approche un peu plus humble que celle qu'il a pu afficher en saison régulière ou même en demi-finale contre Portland ("Ils ont gagné un match et croient pouvoir nous battre. Nous, on sait déjà que c'est terminé"), sa réponse à un journaliste curieux de savoir s'il pensait évoluer au sein de la meilleure équipe de tous les temps.
"Je ne me demande pas vraiment si on est l'une des meilleures équipes de tous les temps ou non. C'est très subjectif. Comment peut-on savoir aujourd'hui si on est meilleurs que les Lakers à l'époque du Showtime ? Comment peut-on dire ça alors qu'on ne les jouera jamais ? Pareil pour les Bulls de Jordan".
Kobe Bryant, qui s'est transformé en mentor pour Green lors des derniers mois de sa carrière, a récemment expliqué que le All-Star des Warriors avait certes "l'ADN du connard sur le terrain", une qualité jugée fondamentale par le Black Mamba, mais aussi l'humilité de respecter tous ceux qui ont marqué l'histoire avant lui en s'inspirant de leurs accomplissements. Avec ce qu'il est en train de faire dans ces Finales 2016 pour rendre crédible l'espoir d'une dynastie, il rejoindra à n'en pas douter les plus grands, lui l'outsider négligé pendant 34 picks il y a quatre ans...

Draymond Green vs Cleveland

Date Opp. Score Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
Jun 5 CLE W 110-77 33:52 11 20 55.0 5 8 62.5 1 1 100.0 1 6 7 5 1 1 0 2 28
Jun 2 CLE W 104-89 40:17 5 11 45.5 2 6 33.3 4 4 100.0 0 11 11 7 3 4 1 1 16