Equipe de France : pourquoi on peut être optimiste pour la suite

L’équipe de France est tristement sorti en 8ème de finale de l’EuroBasket. Une énorme déception, mais pas de quoi être pessimiste.

Equipe de France : pourquoi on peut être optimiste pour la suite

Sortie dès les 8e de finale de l’EuroBasket après une défaite contre la Géorgie (70-80), l’équipe de France a quitté la compétition sur une grosse déception. Mais dans notre Podcast du jour, Antoine et Théo rappellent qu’il existe des raisons d’espérer pour l’avenir.

Une élimination frustrante mais pas illogique

« Je suis déçu parce que je pense que c’était raisonnable de se dire qu’on pouvait au moins se fixer comme objectif de jouer les quarts de finale », explique Théo. « Après, il ne faut pas oublier ce qu’on s’était dit au tout début : c’est une équipe très jeune, on est en période de transition, l’effectif était déséquilibré, et la blessure d’Alexandre Sarr a encore plus déséquilibré tout ça. »

L’équipe de France est tombée dans un match serré qui a basculé en toute fin de rencontre. « Il reste 3 minutes, il y a égalité. Il y a 66 partout et derrière on prend un tir à 3 points, on est à -3. Bon, c’est encore jouable. (…) Derrière, il y a une possession vide, on ne marque pas. Et derrière… La Géorgie n’a pas de solution. On défend bien 23 secondes, feinte de tir, Jaylen Hoard qui saute, faute sur le shooteur à 3-points, trois lancers francs et on se retrouve à -6. Et là, tu sais, vu les problèmes d’adresse extérieure de l’équipe de France, tu sais que c’est mort », décrit Théo.

La jeunesse et l’inexpérience

Pour les deux journalistes, la clé est aussi dans l’âge des Bleus : « C’est la plus jeune équipe du tournoi, donc évidemment c’est celle qui a le moins d’expérience, et ça s’est senti », note Antoine. Les joueurs eux-mêmes l’ont reconnu en zone mixte. « Mam Jaiteh a souligné de manière très diplomatique qu’on était un peu naïfs. Freddy Fauthoux a aussi dit qu’il n’y avait pas d’expérience à ce niveau-là », poursuit Antoine.

Cette jeunesse a pesé dans les détails : gestion des fautes (notamment celles rapides de Zaccharie Risacher), choix de tirs en second mi-temps, et séquences où la France « a voulu se rassurer au tir extérieur » plutôt que d’insister près du cercle. « Il y a quelque chose qui ne marche pas et on continue sur ce qui ne marche pas, en essayant de se rassurer par l’adresse extérieure », analyse Théo. Le 6/36 à trois-points des Bleus contre la Géorgie a été rédhibitoire.

L’impact des absences

Le forfait d’Alexandre Sarr a particulièrement marqué la compétition. « Après sa blessure, on a eu une difficulté sans nom à défendre sur les pick-and-roll », insiste Théo. « Même contre l’Islande, on a pris des paniers comme ça. Les aides arrivaient toujours trop tard. » Sans un protecteur long et mobile, la couverture s’est compliquée, et l’attaque a perdu sa touche “inside-out” qui bonifie les spacing.

Mam Jaiteh, en revanche, a fait bonne impression. « Il a éteint Bitadze, qui était le meilleur marqueur géorgien jusque-là. Et il a dit une chose importante en zone mixte : “Cette équipe aura des regrets si elle n’apprend pas.” »

Des bases solides pour le futur

Malgré la déception, Antoine et Théo voient des raisons de rester confiants. « Les bases sont intéressantes », estime Antoine. « Ce n'’est pas la joie absolue, on vient de perdre contre la Géorgie, mais les bases sont intéressantes. » On a un socle sur lequel construire. Pression sur le porteur (le travail clinique de Sylvain Francisco pour passer au-dessus des écrans a été souvent cité), polyvalence des ailiers, envie de courir : l’ADN est là.

Antoine met en avant la patte du sélectionneur Frédéric Fauthoux : « Il encourage constamment ses joueurs. J’aime bien sa manière d’être avec son groupe. » L’attitude des Bleus, jugée positive malgré les erreurs, est un autre motif d’optimisme.

L’adresse : problème structurel ou conjoncturel ?

Le tir extérieur a plombé la campagne des A à U16 cet été. Comme évoqué dans l’autre sujet de réflexion extrait du podcast du jour, il y a un vrai sujet de fond, mais le contexte a aggravé les symptômes : moins de points de fixation, closeouts adverses plus gérables, tirs plus durs. Avec un point d’ancrage élite, les mêmes shooteurs obtiennent de meilleurs tirs. Et les noms ne manquent pas pour redresser la mire à court terme : Fournier (si de retour), Francisco, Okobo, Risacher ou encore Victor…

Le tir, c’est à la fois technique et collectif : l’adresse devrait progresser avec le temps de travail, la hiérarchie et la création. C’est un vrai sujet, mais on peut penser que l’adresse ne devrait pas être aussi catastrophique dans le futur.

Un optimisme légitime

D’abord, les retours à venir pourraient tout changer. Remettez Wembanyama, Sarr, Fournier, Strazel autour de ce noyau qui aura gagné en expérience, et l’équation se transforme : hiérarchie offensive clarifiée, dissuasion retrouvée, spacing mécaniquement amélioré. « Avec Wembanyama, cette équipe a un plafond complètement différent, ça n’a rien à voir », affirme Antoine.

Ensuite le chemin est lisible, les ajustements sont identifiés : plus de circulation ; amener plus la balle à l’intérieur afin d’avoir une alternance mais aussi de meilleurs tirs ; le timing des aides ; des entrées de match plus dures ; des options plus claires dans le money-time ; …

Au final, élimination frustrante ? Oui. Mais peut-on parler de l’échec d’un projet ? Non, clairement pas. Entre une identité défensive posée, des jeunes qui montent, un staff audible et des retours majeurs à venir, il y a de vraies raisons d’être optimiste.

Retrouvez l’analyse complète d’Antoine et Théo dans le CQFR :

Être optimiste pour la suite, ok. Parce que ce sera probablement pas la même équipe en 2027 et (espérons) 2028.

Mais dire qu'on ne peut pas parler d'échec ? Je crois que si, on peut clairement parler d'échec. Malgré toutes les absences, on avait quand même une équipe avec un paquet de gars performant en euroligue ou membre de rotations en NBA. Se fait sortir par l'Allemagne, la Turquie, la Grèce, OK.

Là, on s'est fait sortir par une équipe qui a 2 joueurs références en euroleague, et un mec de rota et un cireur de banc en NBA. Et on sort en huitièmes contre eux, sans avoir rien montré.

Les constats sur la qualité de jeu et la circulation de balle étaient valables en préparation par séquence, mais pour le reste, dès que les matchs on été tendus on a vu que de hero ball, et y a pas eu de héros.
Même constat pour la défense : 80 points encaissés contre la Géorgie, 95 contre la Slovénie, 82 contre Israel, c'est pas une grosse défense. Y a eu de belles séquences défensives, mais c'est très inconstant.

C'est pas dramatique, on savait qu'on allait pas le gagner. Ce qui est un peu problématique quand même, c'est qu'on a perdu du temps sur la construction, puiisqu'on va arriver en 2027 avec aucun certitude que ce soit niveau joueurs, jeu, ou coach. Après de toutes façons tout est assez ephémère en sélection et la réalité d'une compétition de 2 semaines est pas la même que celle d'une autre 2 ans plus tard, que ce soit pour la France ou pour les autres
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