Equipe de France : Alors, on envoie qui à Manille ?

Après les nouveaux forfaits d'éléments majeurs, l'équipe de France va devoir en partie se réinventer pour le TQO à Manille. Mais avec qui ? Revue d'effectif.

Equipe de France : Alors, on envoie qui à Manille ?
Voilà, on y est. On sait désormais officiellement que Rudy Gobert, Nicolas Batum, Evan Fournier et Ian Mahinmi ne seront pas de la partie au TQO et sauf revirement surréaliste, il faudra donc composer un effectif sans trois joueurs majeurs des dernières campagnes, plus un autre qui aurait êté plus qu'une roue de secours à l'intérieur. Le chantier peut paraître grand et délabré mais la nation regorge de nombreux talents et Vincent Collet, qui doit annoncer une première liste cette semaine, va devoir donner des responsabilités à ceux plutôt habitués à jouer les seconds couteaux. Même si cette première pré-sélection ne sera pas définitive, nous nous sommes amusés à nous projeter un petit peu sur cette équipe de France.

Les meneurs :

Ouf ! Pour le moment, c'est le seul secteur qui n'est pas touché par cette avalanche de forfaits. Un temps annoncé indécis pour ce qui devrait être son ultime campagne avec les Bleus, Tony Parker sera de la partie comme il l'avait expliqué pour le quotidien L'Equipe il y a quelques semaines. Le boss arrivera très revanchard après un Euro en partie raté. Et oui, ça arrive, même au meilleur joueur français de l'histoire. Mais une fois, pas deux, hein TP ? Son état physique sera également observé, lui qui pourrait aller très loin en playoffs. Derrière Parker, et si son club turc ne joue pas au con, il y a le petit Thomas Heurtel (qui n'est d'ailleurs plus si petit à 27 ans). Méconnaissable en préparation l'an dernier, il avait été coupé, sans doute perturbé par le retour aux affaires de TP. Heurtel aussi nous doit une revanche dans ce TQO, lui qui peut se vanter d'être le meilleur passeur de l'Euroleague cette saison et qui avait donné des frissons à la France entière avec son shoot sur le nez de Pau Gasol en quart de finale du mondial 2014. Son culot et sa créativité seront très utiles dans cette mission commando à Manille.

Les arrières/ailiers :

Sans l'ailier titulaire et héritier de Tony Parker pour les prochaines années, Nicolas Batum, qui faire jouer dans le cinq pour ce TQO ? Auteur d'une saison correcte à presque 33 ans, Mickael Gelabale pourrait reprendre le rôle qui était le sien avant l'émergence du futur MVP de l'Euroleague, Nando De Colo. L'an dernier, Vincent Collet avait interverti les places pour mettre le joueur du Mans sur le banc. S'il n'oublie pas son shoot, il sera d'une très grande aide. En 2, De Colo apparaît comme une évidence tant il éclabousse l'Europe de son talent depuis deux saisons. Élu dans le meilleur cinq de l'EuroBasket en septembre, il est le nouveau leader offensif de cette escouade française, n'ayons plus peur de le dire. Beaucoup de choses dépendent de ses prestations, mais s'il maintient son niveau de jeu actuel, les défenses adverses turques et canadiennes peuvent déjà trembler. Sur le banc, la présence d'Antoine Diot paraît également naturelle. Toujours excellent avec le maillot tricolore, le joueur formé à l'INSEP avait quitté, meurtri, le groupe l'an dernier, touché par une blessure la veille du premier match contre la Finlande. Le nom de Fabien Causeur, qui va participer au Final Four de l'Euroleague, apparaît aussi comme une alternative plus que probable à Evan Fournier. Bon shooteur, il avait été de la partie lors des derniers JO de Londres. Il devrait se battre pour une place dans la rotation avec Charles Kahudi, présent dans tous les groupes médaillés depuis l'Euro 2011. Un porte-bonheur et un pitbull défensif pour Collet qui n'hésite jamais à l'envoyer au charbon quand un joueur adverse pique une crise.

Les intérieurs :

C'est certainement le forfait le plus emmerdant pour ce TQO. Amené à être l'un des meilleurs pivots défensifs du monde, si ce n'est pas déjà le cas, Rudy Gobert manquera cruellement dans la raquette. Arme de dissuasion massive, "Gobzilla" n'a pas d'équivalent dans ce domaine. Néanmoins, au niveau de la taille, Alexis Ajinça répond présent et, lui aussi pourrait retrouver une place de titulaire. À ses côtés, le capitaine Babac pour reformer la raquette du titre. Car oui, faut-il rappeler que c'est avec cette raquette que l'on avait remporté l'or européen en 2013. Boris Diaw reste, comme son pote TP, sur une dernière campagne au goût mitigé, mais il reste le leader vocal et surtout le ciment du jeu collectif des Bleus. Pour accompagner les deux compères, il y a bien entendu Joffrey Lauvergne. Dynamiteur en chef du second unit à l'Euro, il a pris une toute autre dimension depuis deux ans. Sa polyvalence sur les postes 4 et 5 a déjà rendu bien des services pour jouer small-ball. Seulement, son contrat avec Denver n'est pas garanti pour la saison prochaine, ce qui peut-être un problème si les Nuggets décident de ne pas le conserver (son contrat possède une "team option" pour la saison 2016-2017). Le soldat le plus fidèle de Collet, Florent Piétrus, devrait encore être de la partie cet été. Et qui serait donc le 5e intérieur de ce commando TQO ? Il n'y a pas 36 noms possibles et deux ont retenu notre attention et nous paraissent les plus probables, ceux d'Adrien Moerman et de Kim Tillie (Kevin Séraphin étant free agent aussi). C'est également l'un de ces deux noms qui serait susceptible de disparaître en cas de qualif' pour les JO et d'un retour espéré de Gobert.

Les éventuelles surprises :

Léo Westerman (CSP Limoges), Edwin Jackson (Malaga), Axel Toupane (Denver Nuggets, même situation que Joffrey Lauvergne contractuellement), Yakuba Ouatarra (AS Monaco), Mouhammadou Jaiteh (Nanterre), Rodrigue Beaubois (Strasbourg).