Pourquoi raccourcir les saisons NBA serait une bonne chose

Et si on mettait fin aux saisons de 82 matches pour relancer l'intérêt des rencontres et préserver la santé des joueurs ?

Pourquoi raccourcir les saisons NBA serait une bonne chose
Le papier de Baxter Holmes et Tom Haberstroh pour ESPN a mis le feu aux poudres. L’idée de faire des saisons plus courtes bousculerait la NBA telle qu’on la connaît aujourd’hui, mais serait aussi positif pour le basket de demain. Kobe Bryant, qui a joué 20 saisons éprouvantes, s’est d’ailleurs exprimé sur le sujet.
« J’ai littéralement joué au basketball tout le temps, tous les jours, partout, depuis mes 14 ans, ce qui a épuisé le cartilage de mon genou. Raccourcir les saisons revient à raccourcir le risque de blessure. »
Diminuer le nombre de matches par saison s’avère être une bonne solution pour régler plusieurs problèmes qui touchent la NBA ces dernières années.

Moins de blessures

Le premier avantage d’une saison plus courte concerne comme l'a expliqué Bryant, la santé des acteurs. Les joueurs n’arrivent physiquement pas à enchaîner les saisons de 82 matches (sans oublier les playoffs) sans conséquences immédiates ou futures. Les blessures sérieuses des stars de la ligue sont devenues monnaie courante (cet exercice a quand même été moins "meurtrier" que le précédent) et pénalisent les franchises comme le spectacle. Désormais, même des blessures moins importantes poussent les joueurs à prendre leurs précautions et à refuser des sélections pour les Jeux Olympiques (LaMarcus Aldridge, Chris Paul, Blake Griffin, Anthony Davis, John Wall, Stephen Curry).  Des saisons plus courtes (reste à définir le nombre de matches) auraient de bonnes chances de prolonger certaines carrières ou, au moins, d'en détruire moins.

 Moins de matches lâchés

Forcément, en jouant autant de matches, les coaches sont contraints de sacrifier certaines rencontres en mettant au repos leurs joueurs-clés.  Voir jouer l’équipe B n’enchante pas vraiment les fans qui ont payé leur billet, souvent très cher. L’exemple de ce père et de son fils venus exprès d’Allemagne en dépensant une fortune pour voir jouer leur idole, Kevin Durant, finalement mise au repos, est le plus parlant… Mais cela concerne aussi les fans américains, qui réservent parfois plusieurs mois à l’avance leur place pour finalement voir évoluer des joueurs de D-League. Rappelons aussi que des amendes peuvent être données aux franchises qui reposent leurs joueurs de manière excessive. Gregg Popovich et les Spurs ont en reçu deux ces dernières années...

Trop de matches tue les matches

On ne va pas se mentir, personne ne suit les 82 matches de saison régulière de son équipe préférée avec la même intensité. Arrivé à un certain moment, souvent après le All-Star Game, les fans commencent à trouver le temps long. On connaît généralement les franchises qui occuperont les premières places et le suspense n’est que rarement au rendez-vous. Jouer autant de matches a un côté rébarbatif. En rendant le calendrier plus dense, les matches seraient a priori plus accrochés et le spectacle accru.

De nouveaux records

Certains records en NBA sont imbattables et sont concentrés en une poignée de joueurs. Wilt Chamberlain, par exemple, détient 71 records officiels à lui seul dont ses fameux 100 points en un match. On voit mal comment, aujourd'hui, avec les contraintes du calendrier et le niveau plus homogène, quelqu'un pourrait ne serait-ce que faire mieux que les 81 points déjà surréalistes de Kobe Bryant. En marquant une véritable rupture entre basket moderne et basket d'époque, on renouvellerait les marques et les rendrait plus parlantes pour les fans, tout en donnant la motivation aux joueurs actuels de se les approprier. Il y a évidemment des côtés négatifs à un éventuel changement de cette envergure. C’est principalement le business qui prendrait une claque. Les matches NBA sont télévisés et les chaînes perdraient beaucoup d’argent s’il y en avait 20 de moins chaque année. Pour vous donner une idée des montants, la NBA a donné de nouveaux droits TV à ESPN et TNT en 2014, à hauteur de 24 milliards de dollars pour 9 saisons. La vente de billets serait également impactée et les franchises risquent de ne pas apprécier.