Pourquoi Frank Ntilikina est déjà sous-coté

Frank Ntilikina s'est officiellement présenté à la Draft 2017. Et déjà, on sent que certaines franchises regretteront de ne pas l'avoir pris...

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Pourquoi Frank Ntilikina est déjà sous-coté
Sans surprise, Frank Ntilikina a annoncé qu'il se présenterait à la Draft NBA 2017 fin juin. Les scouts n'avaient aucun doute sur ses intentions, mais ils vont pouvoir officiellement tenter de déterminer quelle sera sa place dans le tableau et indiquer à leurs employeurs s'ils doivent ou non lui faire confiance le jour J. Autant le dire tout de suite : si le Strasbourgeois avait fait partie d'une autre cuvée, moins riche en meneurs à la hype élevée, il aurait pu être l'un des 3 premiers picks et entrer directement dans l'histoire du basket français. Il le fera peut-être sur la scène du Barclays Center, si Adam Silver l'appelle parmi les 8 premiers joueurs sélectionnés, lui permettant de "battre" Joakim Noah, drafté en 9e position en 2005. Le plus probable est toutefois de voir le jeune meneur de jeu se contenter d'un statut de lottery-pick déjà assez enviable. On n'hésitera alors pas à dire que beaucoup de franchises se sont très certainement fourvoyées. http://www.dailymotion.com/video/x59n9gg_frank-ntilikina-le-prospect-francais-n-1-en-action_sport [superquote pos="g"]"Il a le talent d'un top 5, mais les équipes n'oseront pas le prendre si haut"[/superquote]Il reste deux mois et quelques possibilités de briller devant des yeux avertis pour le natif d'Ixelles en Belgique. Mais à cette heure, la plupart des analystes et experts de la Draft l'imaginent autour de la 10e ou 11e place de cette promotion. C'est insuffisant à nos yeux. Sans chauvinisme aucun, Ntilikina est complètement NBA-compatible et offre des garanties plus élevées pour le présent et l'avenir que certains universitaires américains attendus plus haut. Preuve que même aux Etats-Unis certains sont conscients de cette possible injustice à venir, les déclarations de Kevin O'Connor de The Ringer le mois dernier dans son podcast avec Bill Simmons.
"Je ne pense pas qu'il sera dans le top 5, mais je l'aime beaucoup. S'il jouait en NCAA, disons à Kentucky à la place de De'Aaron Fox, on parlerait de lui comme un top 5. Il mesure 1.96 m, a des bras extrêmement longs, beaucoup d'intelligence de jeu... Ce n'est pas encore un bon shooteur, mais il est déjà en avance sur Fox dans ce domaine. Je dirais qu'il le talent d'un top 5, mais que la plupart des équipes n'oseront pas prendre le risque de le drafter aussi haut.
Draft Express et DraftNet, deux sites de référence, le mettent pour le moment en 11e et 12e position. Seul Bleacher Report ose une percée au 7e rang. Si l'on regarde les joueurs classés devant lui, notre opinion n'en est que confortée :
  •  Markelle Fultz, probable n°1, a évolué under the radar et sans participer au Tournoi NCAA avec Washington. On ne peut donc se baser que sur ce que l'on a vu de lui dans une équipe faiblarde, mal coachée et rarement opposée à des adversaires de haut niveau. Sur le potentiel global, on peut comprendre que des franchises veuillent tenter le coup.
  • Josh Jackson, possible n°2, a démontré avec Kansas que sa réputation d'ailier polyvalent et moderne n'était pas usurpée. Aucun souci de le voir partir aussi haut.
  • Lonzo Ball, a priori au moins n°3, a fait le buzz sur et en dehors du terrain, mais sa présence hypothétique sur le "podium" est compréhensible. Moins bon défenseur que d'autres meneurs de cette cuvée comme Frank Ntilikina justement, il n'en reste pas moins le meilleur créateur et chef d'orchestre théorique.
Mais après ça ? Jayson Tatum, vu par beaucoup comme le 4e choix évident, a l'avantage de sortir d'une grosse fac (Duke), mais sa panoplie est pour le moment surtout bien cotée grâce à ses qualités de scoreur. De'Aaron Fox a brillé avec Kentucky et ses qualités athlétiques devraient attirer les franchises les mieux loties à la loterie. Pour autant, comme le soutient O'Connor, il shoote moins bien que Ntilikina (ce qui est un pré-requis pour les meneurs NBA modernes) et ses qualités défensives sont moins évidentes que celles du Français aux bras diablement longs pour un guard.

New York, le point de chute idéal ?

A vrai dire, on a une idée précise de l'endroit où les qualités de Frank Ntilikina seront les plus précieuses. Ce sera peut-être surprenant pour beaucoup vu le côté dysfonctionnel de la franchise, mais les Knicks feraient preuve de lucidité en portant leur choix sur lui. Phil Jackson a montré avec Kristaps Porzingis qu'il n'avait pas peur d'utiliser un pick élevé pour un talent européen. Récupérer un élément capable d'occuper les postes 1 et 2, de défendre et orchestrer le jeu avec maturité dans l'esprit de la triangle offense, devrait convaincre le Zen Master de tenter le coup. Sa polyvalence donnerait une meilleure marge de manoeuvre aux Knicks durant la free agency, ce qui n'est pas négligeable pour une équipe dont le visage risque de beaucoup changer dans les mois qui viennent. Si au final sa position importera peu, on pressent déjà que plusieurs franchises vont se mordre les doigts d'avoir passé leur tour...  
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