Où vont signer les stars, nos pronos

A un mois de l'ouverture de la free agency, Antoine Pimmel et Shaï Mamou vous livrent leur pronostic pour chaque gros poisson de la ligue en fin de contrat.

Où vont signer les stars, nos pronos
Le 30 juin prochain au soir, la Free Agency 2019 ouvrira ses portes. Quelques unes des plus grandes stars de la ligue seront libres et pourront discuter, négocier et signer avec d'autres équipes que celles dont elles portent le maillot en ce moment. Ces changements sont susceptibles, comme à chaque fois, d'entraîner des bouleversements sur l'échiquier de la NBA. Antoine Pimmel et Shaï Mamou vous livrent leur avis sur la destination la plus probable de chacun des gros poissons du marché.

Kawhi Leonard

Antoine : Toronto Raptors

Allez, je vais attaquer, quitte à ce que ça me retombe dessus en juillet si j’ai tort : je ne vois même pas comment Kawhi Leonard pourrait quitter les Toronto Raptors. Je vais raconter ma vie (je l’ai apprise par cœur, ma vie). Je déteste le froid. J’ai quitté mon 92 sûr pour vivre dans le sud de la France en partie parce que je déteste le froid. Et malgré ça, j’envisage très, très sérieusement d’aller vivre à Toronto dans les trois prochaines années – et ça fait un moment que j’y pense. Pour quelques raisons personnelles, mais aussi parce que la ville a l’air géniale. Revenons à Kawhi. Quitter une franchise juste pour le climat ? Je répète : quitter une franchise avec pour raison principale le climat ? Je n’y crois pas une seule seconde. Au Canada, il fait très froid l’hiver, mais il fait aussi chaud l’été. Et le temps est doux à partir de mai jusqu’en septembre-octobre selon les courbes moyennes mensuelles des températures à Toronto. La saison régulière va d’octobre à avril. La moitié du temps, les franchises sont en déplacement. Leonard ne peut pas supporter six mois dans le froid en étant trois jours par semaine dans l’Ontario ? JE N’Y CROIS PAS. Après ce run en playoffs, AUCUNE franchise ne peut lui garantir ce que les Raptors lui offrent (hormis Golden State mais Kawhi aime la balle, difficile de l’imaginer aux Warriors). Même en signant une autre star, les Clippers n’auront pas les mêmes arguments. Ils démarreront de zéro dans une Conférence blindée. Le dernier joueur majeur à avoir quitté un finaliste NBA, c’était LeBron James en 2014. Mais il avait fait son temps à Miami. L’ère de Leonard à Toronto ne fait que commencer. Il est déjà le meilleur joueur de l’Histoire de la franchise. Il joue dans une ville cosmopolite, où le multiculturalisme est une réussite. Une ville considérée comme la plus agréable du monde. Une ville où les supporters adulent leur équipe plus que partout ailleurs. Pour une franchise qui peut jouer le titre chaque année.

Shaï : Los Angeles Clippers

Pour moi, "Tonton Dennis" a déjà préparé la valise du neveu et booké un vol pour Los Angeles dès l'ouverture de la Free Agency 2019. J'exagère, évidemment. Et les arguments qu'Antoine a exposés pour justifier un avenir à Toronto s'entendent parfaitement. J'ai simplement l'impression que l'imbroglio médical entre Kawhi et les Spurs était à moitié un prétexte pour lui permettre de rentrer en Californie, dans le coin où il a grandi et où vit encore une partie importante de sa famille. Les retours à la maison sont souvent surfaits et beaucoup de joueurs fuient même cette option comme la peste (cf Kevin Durant à Washington). Mais Leonard est un animal d'un genre particulier, aussi bien sur le terrain qu'en dehors. Difficile d'appliquer à sa situation les mêmes paramètres qu'aux autres stars de la ligue. S'il se greffe au projet Clippers, comme je le pressens, ce ne sera pas pour développer son business à Los Angeles et atteindre un niveau de célébrité auquel d'autres aspirent. Kawhi a déjà gagné un titre (peut-être aura-t-il une deuxième bague dans quelques semaines) et il ne sera pas soumis à la pression de ceux qui doivent encore défricher un palmarès vierge. Il lui faut un cocktail de bien-être personnel et de compétitivité. Ce qui se trame chez les Clippers avec Jerry West, un autre très grand qui ne parle pas pour rien dire, à la baguette, me semble être ce qu'il recherche. Chez les Clippers, il aura les clés du jeu, l'enthousiasme d'une fanbase en mutation (certes moins extatique qu'à Jurassik Park) et le cadre de vie dont il semble (je dis bien semble, vu qu'on a toujours du mal à cerner ce qu'il désire réellement) rêver. Toronto restera une belle aventure, courte et sans amertume pour les deux parties. Ses stats 2018-2019 : 26.6 points, 7.3 rebonds et 3.3 points.