Pourquoi les Warriors ne vont pas transférer leur deuxième choix de draft

Les Golden State Warriors ont un atout en or avec le deuxième choix de la draft 2020 mais ils ne vont pas s'en séparer pour faire venir une star.

Pourquoi les Warriors ne vont pas transférer leur deuxième choix de draft
Les Golden State Warriors faisaient rêver. Ou ils agaçaient. Mais ils ne laissaient pas indifférents les passionnés de basket. Ils dominaient parfois tellement qu’une partie du public souhaitaient qu’ils explosent en plein mal. Et c’est finalement un an après leur chute que nombreux sont ceux qui fantasment déjà de leur retour. D’ailleurs, s’il y a bien un constat à tirer de la bulle Disney, c’est qu’ils nous ont aussi manqués. Heureusement, les voilà en position de revenir vers les sommets. Sans Kevin Durant, parti poursuivre sa quête aux Brooklyn Nets. Mais toujours avec Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green. Ces trois stars devraient suffire à elles seules à ramener la franchise californienne au top. Ou pas. Pour être sûr de les retrouver sur le devant de la scène, certains les imaginent partir à la recherche d’une autre star, afin de former une nouvelle « super team. » Parce que les Warriors sont dans une position unique : finaliste cinq fois entre 2015 et 2019, pour trois titres à l’arrivée, ils disposent du deuxième choix de la draft à venir. Vous imaginez, une armada avec trois All-Stars qui récupère en plus le gros lot à la loterie ! Ce pick dans le top-3 est le fruit d’une saison de transition en l’absence de Thompson et marquée par les longues blessures de Curry et Green. Un exercice bouclé avec 15 victoires et 50 défaites. Le plus mauvais bilan de la ligue. Et donc, à la clé, le jackpot (enfin presque). Parce que théoriquement, un choix aussi haut placé revient à la possibilité de piocher une superstar de demain.

Quel All-Star pour renforcer les Golden State Warriors ?

Théoriquement seulement. Parce que cette cuvée 2020 est considérée comme « faible » et justement pas surchargée en supers talents. Alors peut-être que c’est l’occasion parfaite pour échanger ce pick. S’en séparer dans le cadre d’un transfert qui pourrait ramener un autre joueur d’élite dans la baie de San Francisco. Ça fait rêver, non ? Ou, en tout cas, ça fait parler en cette période de transition sans match et sans vraie actualité basket. Ce sont paradoxalement les moments les plus animés de l’année sur la planète NBA. Cette période où tout le monde imagine ce que la ligue va devenir passionne finalement encore plus que ce qu’elle donne réellement ensuite. Des grands noms circulent dans les rumeurs, les potentiels des jeunes pousses font fantasmer, etc. Bradley Beal à Golden State ? Ou plutôt Nikola Vucevic, comme le suggère Paul Pierce ? Ou pourquoi pas Blake Griffin ou Andre Drummond ? Que des All-Stars et des basketteurs réputés qui se retrouvent envoyés aux Dubs. Ça fait vendre. Ça fait cliquer, surtout à une époque où la ligue a une nouvelle équipe à abattre – les Los Angeles Lakers – et cherche déjà le rival à même de la faire tomber. Mais ces transferts hypothétiques n’arriveront pas en 2020. On prend le pari.

All-In sur Giannis Antetokounmpo !

Tous ces joueurs sont effectivement susceptibles de renforcer les Warriors la saison prochaine. Mais aucun d’entre eux n’est un « game changer ». Pour clarifier : aucun d’entre eux n’est l’un des dix meilleurs du monde. Aucun d’entre eux n’est Giannis Antetokounmpo. Elle est là, la vraie cible de la franchise. Mais le double-MVP ne sera pas échangé. Qu’il signe ou non son extension avec les Milwaukee Bucks, il restera dans le Wisconsin au moins un an de plus. Justement, les dirigeants de GS ont déjà les yeux rivés sur l’été 2021. Et ils ne sont pas les seuls. Une bonne partie de la ligue ambitionne de signer le « Greek Freak » s’il se retrouve sur le marché à ce moment-là. Peut-être que les Warriors n’ont qu’un 1% de chance de signer Giannis. Mais même si c’était le cas, et bien il faudrait jouer à fond cette toute petite chance. Y croire complètement. Tenter jusqu’au bout. Quitte à patienter un an pour ne pas l’emporter sur le dossier. Vu le talent du bonhomme de 25 ans, ça vaut le coup. C’est là où le deuxième choix de draft entre en jeu. S’ils s’en séparent maintenant pour faire venir une star – qui ne sera donc pas un top-player – les Warriors pourront déjà tirer un trait sur Antetokounmpo. Leur cible prioritaire. Parce qu’une star sous contrat, c’est 20 à 35 millions de plus dans le Salary Cap. Ça blinde les finances pour deux ans. Et donc impossible de signer le Grec en 2021. Aussi simple que ça. Ce deuxième choix, il ne doit servir que pour faire venir une superstar de cette trempe. Et s’il n’y en a aucune de disponible, alors il faut le garder.

James Wiseman dans le viseur ?

Parce que même avec une promotion moins forte, ça reste un atout qu’il serait dommage de brader. Transférer le pick contre deux joueurs confirmés (si possible aux contrats expirants pour ne pas alourdir la masse salariale) qui aideront peut-être Golden State à passer un tour de plus ? Inutile. Quelle que soit la décision de Giannis Antetokounmpo en 2021, le deuxième choix de la draft 2020 – ou plutôt le rookie choisi – aura encore de la valeur marchande pour un autre transfert dans un an. C’est pourquoi on imagine bien la franchise choisir James Wiseman. Le jeune intérieur est loin d’être une valeur sûre. Mais son potentiel est très intrigant et très apprécié par les GM de la ligue. Même s’il venait à faire une première saison discrète en NBA, il sera toujours coté auprès des dirigeants dans un an. Les Warriors disposent aussi du pick des Timberwolves, protégé top-3 en 2021 et non protégé en 2022. Un atout de choix. Mock Draft 2020 : nos lottery picks à un mois du jour J Ces deux assets, auxquels s’ajoute Andrew Wiggins, permettent de former un package très intéressant si une autre superstar que Giannis venait à se libérer à un moment. Aujourd’hui, tout le monde est plutôt satisfait là où il est parmi les dix ou douze principales têtes de la NBA. Mais tout peut aller très vite. On l’a vu avec Kyrie Irving. Kawhi Leonard. Paul George. Et ainsi de suite. Imaginez que, d’ici un an, Joel Embiid décide qu’il veut absolument quitter les Philadelphia Sixers. Ou que les Houston Rockets soient prêts à tourner la page James Harden. Que Devin Booker demande son transfert. Et bien là, peu nombreuses seront les équipes à pouvoir proposer mieux que Wiseman (ou un autre rookie), le pick des Wolves, Wiggins et/ou d’autres assets mineurs.

Les Warriors, "Light Years Ahead"

Les Warriors seront en position de force. Et c’est ce qu’ils cherchent. C’est ce qu’ils revendiquent. Surtout qu’ils peuvent se renforcer sans céder leur deuxième choix dès cette saison. La franchise dispose d’une « trade exception » de 17 millions de dollars. Ça veut dire quoi ? Qu’ils peuvent recruter absorber un salaire jusqu’à 17 millions lors d’un transfert même en étant au-dessus du Cap (et ils sont largement au-dessus du Cap). Petit rappel : quand deux équipes mettent en place un échange, elles doivent veiller à ce que les salaires échangés soient de valeur équivalente si elles sont toutes les deux au-dessus du seuil. Si seulement l’une d’entre elle est au-dessus, l’autre peut récupérer une charge plus lourde du moment qu’elle ne passe pas non plus au-dessus. Si les Warriors veulent faire venir un gros salaire, ils doivent donc en théorie se débarrasser de certains de leurs joueurs très bien payés. Mais cette « trade exception » leur permettrait par exemple de récupérer un bon élément au contrat expirant (et qui ne les handicapera pas en 2021 donc) pour aller le plus loin possible lors des prochains playoffs. De nombreuses équipes chercheront à se séparer de leurs gros salaires pour faire des économies avec la baisse annoncée du Cap. Il y aura des affaires à saisir pour les Dubs. Transférer ce deuxième choix de draft dès maintenant, c’est répondre à la logique de l’instant présent. Mais en NBA, elle n’existe quasiment pas, ou alors, souvent, quand elle existe, ça joue des tours à une organisation. Il faut se projeter. Anticiper. Même en temps de COVID-19. Les Warriors ont juré d’être « light years ahead » (des années lumières d’avance). Ils tiendront parole.