Jalen Green, tous les feux sont au vert

Jalen Green est l'élément central de la très belle série des Houston Rockets, vainqueurs de leurs sept derniers matches.

Jalen Green, tous les feux sont au vert

C’est au moment où leur saison semblait terminée et sans intérêt que les Houston Rockets se sont mis à enchaîner les succès. Sept de suite après leur victoire contre les Chicago Bulls (127-117) jeudi soir. Une belle série qui replace finalement la franchise texane dans la course au play-in, même si elle reste onzième de la Conférence Ouest. Avec au cœur de ces victoires à répétition un jeune homme qui pratique le meilleur basket de sa carrière. Un certain Jalen Green.

Le joueur de 22 ans n’a pas forcément marqué les esprits depuis qu’il a été drafté en deuxième position en 2021. Il est arrivé avec un flow bien particulier, un statut d’égérie pour Paco Rabanne et l’ambition de devenir une future star dans cette ligue. Il tournait à plus de 17 points par match lors de sa première saison en NBA et n’a fini que quatrième du vote pour le ROY malgré ça. Il est monté à 22 pions lors de la deuxième, toujours sans convaincre outre-mesure. Parce que les pourcentages étaient mauvais et le bilan de sa franchise absolument dégueulasse (20 et 22 victoires).

Son nom revient rarement parmi les premiers cités quand il s’agit de nommer les prochains talents qui vont prendre le contrôle du championnat. Mais sa progression reste évidente au cours des dernières semaines. L’arrière scoreur des Rockets est en réussite en ce moment et ses cartons entraîne l’équipe vers le haut. Il compile 27,6 points à 50% aux tirs et 42% à trois-points en plus de 9 tentatives sur les sept matches gagnés par Houston. Depuis le break du All-Star Weekend, il est à 23 pions (contre 18 avant la coupure) à quasiment 45% (41) aux tirs et 38% (30) derrière l’arc. Le tout avec un différentiel de +6,1 (-1,1).

« L’adresse, les passes décisives, l’investissement défensif… il y a de vrais progrès dans tous ces domaines. Même avant le break du All-Star Weekend, on pouvait déjà voir certains signes », note son coach Ime Udoka.

La blessure d’Alperen Sengun a changé la façon de jouer de la formation texane. Elle est beaucoup plus rapide en s’articulant autour d’un cinq plus mobile où le jeune Jabari Smith Jr se retrouve en tant que pivot hybride avec Amen Thompson autour de lui. Le rookie profite d’ailleurs lui aussi de ce changement de configuration pour se montrer à son avantage en profitant du tempo élevé pour marquer plus facilement ses points et mettre en avant ses qualités.

Les Rockets sont plus agressifs en attaque mais aussi en défense. Il est évidemment trop tôt pour en conclure qu’ils sont plus à l’aise sans leur meilleur joueur mais ce système permet à Jalen Green de s’illustrer encore plus. Il est aux commandes de l’attaque et affiche clairement un niveau de confiance très élevé. Mais il faut aussi noter qu’il comprend de mieux en mieux le jeu, ce qui est logique au bout de sa troisième saison dans la ligue.

« On accepte le résultat quand il prend les bons tirs. Sa confiance monte en flèche quand il en rentre un ou deux », souligne aussi Udoka.

Prendre les bonnes décisions, c’est le nerf de a guerre pour un basketteur aussi talentueux et aussi jeune. Il ne faut pas oublier que Green n’a pas souvent, voire jamais été mis dans les conditions d’un jeu propre et organisé. Il a brillé au lycée, où l’individualisme est roi puisqu’il faut faire grimper sa cote, puis au sein du G-League Ignite, projet bancal finalement officiellement abandonné par la ligue.

Là, en étant associé à des vétérans confirmés comme Fred VanVleet, Dillon Brooks ou Jeff Green, avec un coach comme Udoka, il peut enfin apprendre les ficelles du métier. Il tente toujours des tirs très compliqués. Mais il est en réussite. La confiance, comme l’avance son coach, est un facteur primordial.

Ça ouvre tout le reste de son arsenal quand les tirs tombent dedans. Parce que la défense ne peut pas juste l’ignorer et il peut alors faire parler sa vitesse et son agilité pour alterner pénétrations et bombes lointaines. Il est puni beaucoup plus fréquemment quand il est laissé seul derrière l’arc.

Ses cartons ne passent plus inaperçus – il a planté 42 points contre les Washington Wizards notamment – puisque Jalen Green a été élu joueur de la semaine. Peut-être que la série des Rockets ne mènera pas la franchise jusqu’au play-in. Mais c’est une évolution notable et très intéressante en vue de la saison prochaine. Pour l’équipe et aussi bien sûr pour sa jeune star, qui n’a sans doute pas fini de se montrer.

CQFR : Houston ne s’arrête plus