James Harden : les gagnants et perdants du trade

On décrypte le trade de James Harden aux Clippers, en se demandant qui s'en sort le mieux et le moins bien dans cette histoire.

James Harden : les gagnants et perdants du trade

James Harden a donc été tradé aux Los Angeles Clippers, en compagnie de PJ Tucker et Filip Petrusev. En contrepartie, Philadelphie récupère Nicolas Batum, Robert Covington, Marcus Morris, KJ Martin et plusieurs picks (un 1er tour 2028 non-protégé, deux futurs 2e tours et un échange de picks). A chaud, voici qui sont, pour nous, les gagnants et perdants de ce trade qui était dans les tuyaux depuis la demande de transfert du "Bearded One".

James Harden : gagnant

James Harden avait déclaré qu'il ne jouerait plus jamais pour une franchise dirigée par Daryl Morey. Il a tenu parole et ce n'était pas gagné. A un an de la fin de son contrat, Harden a réussi à bouger d'une énième situation qui ne lui convenait plus, pour atterrir dans la seule équipe qu'il voulait rejoindre, qui plus est dans sa ville natale et tout près de Compton où il a grandi. Alors oui, il aura un peu de pression, mais il n'en est pas moins dans la situation dont il avait rêvé et a remporté son bras de fer.

Daryl Morey : perdant

Le GM des Sixers avait affirmé qu'il ne traderait James Harden que contre un All-Star capable d'aider l'équipe tout de suite, ou contre des picks convertibles pour récupérer ledit All-Star. Pour le All-Star en brut, c'est raté. Pour les picks, c'est fait, mais il n'est absolument pas certain qu'il parvienne à récupérer la star souhaitée pour épauler Joel Embiid et Tyrese Maxey. Que peut d'ailleurs bien récupérer Morey s'il remet tout ce qu'il a accumulé comme assets en contrepartie ? DeMar DeRozan ? Le vétéran des Bulls est un excellent joueur, mais est-ce que sa venue rendrait vraiment les Sixers plus redoutables que Boston ou Milwaukee ? On a cette impression que Morey et Harden ont voulu jouer à qui serait le plus têtu - pour ne pas dire plus - et que le gagnant n'est pas celui qui était favori à la base...

Nicolas Batum : perdant

Le capitaine des Bleus et sa famille adorent Los Angeles et on le sait reconnaissant envers les Clippers de l'avoir tiré d'une situation inconfortable à Charlotte il y a quelques années. Devoir faire ses valises - même s'il s'agit d'une autre équipe assez compétitive - à ce stade de la saison, avec des enfants qui viennent de faire leur rentrée scolaire et avec l'idée qu'il s'agit de la dernière de sa carrière en NBA, c'est rude. Comme chaque joueur qui vit un trade qu'il n'a pas souhaité, ce départ va être un challenge personnel et professionnel pour le capitaine de l'équipe de France. On ne sait pas encore s'il sera re-dirigé vers une autre franchise ou si les Sixers comptent sur lui dans leur rotation mais Batum devrait être fixé assez vite. On ne peut que lui souhaiter du temps de jeu et une opportunité intéressante, à moins d'un an des Jeux Olympiques.

Furkan Korkmaz : perdant

Le pauvre Korkmaz demande son trade depuis des mois, mais à chaque transaction les Sixers arrivent miraculeusement à ne pas l'inclure, à tel point que c'est devenu un gag récurrent. Là encore, le Turc va être obligé de continuer à porter le maillot des Sixers.

James Harden envoyé aux Clippers, Batum à Philly !

Les Clippers : bof

Pour vendre des billets et fidéliser les fans avant l'arrivée dans la nouvelle salle, l'opération est réussie. Les Clippers vont pouvoir aligner quatre futurs membres du Hall of Fame ensemble tous les soirs : James Harden, Russell Westbrook, Kawhi Leonard et Paul George. Mais quid du spacing ? De l'alchimie entre ces quatre là, avec des profils de joueurs qui ont tous eu besoin du ballon dans leur carrière pour s'exprimer pleinement ? De la fâcheuse tendance développée par James Harden de montrer patte blanche sportivement pendant quelques mois avant de shifter à la moindre contrariété ? Le point positif, c'est probablement l'arrivée de PJ Tucker dans le même temps, pour apporter expérience, dureté et défense à ce groupe. A noter aussi, quand même, que L.A. n'a pas perdu Mann et Powell, ce qui semblait pourtant un pré-requis à une arrivée de James Harden.

Les Sixers : bof

Philadelphie s'offre une profondeur de banc qui était jusque-là douteuse, en récupérant Covington, Morris et Batum. En cela, l'opération est acceptable, d'autant que James Harden ne faisait plus partie de la rotation. Mais à aucun moment les Sixers ne semblent vraiment plus forts sur le papier. On ne sait pas bien ce qu'ils auraient pu faire de plus à part faire le forcing pour que Harden revienne sur sa décision et réintègre l'effectif. On attend maintenant de voir les répercussions de tout ça sur le plan sportif, avec l'angoisse pour les fans que Joel Embiid demande son trade à court ou moyen terme...

Adrian Wojnarowski : gagnant

Le vieux loup de mer a encore des ressources. Pendant que Shams Charania était probablement occupé à empêcher sa collègue Kay Adams de lui piquer son téléphone, Woj a dégainé le premier et annoncé le trade de James Harden aux Clippers.

L'équipe de France : hum

C'est parfait, Nicolas Batum, à l'origine du projet de faire venir Joel Embiid chez les Bleus, va pouvoir créer des liens encore plus forts avec lui et le convaincre d'opter pour la France. Oh, wait...

Robert Covington : gagnant

RoCo a déjà une baraque à Philadelphie et revient là où il a joué son meilleur basket et décroché une place dans la All-Defensive First Team en 2018. Il faudra quand même voir si le fait que les Clippers ne comptaient plus du tout sur lui ne signifie pas qu'il n'a plus rien dans le moteur.

Marcus Morris : gagnant

On aime bien les homecomings ici. Marcus Morris et son frangin sont nés à Philadelphie, y ont grandi et ont débuté leur scolarité dans la ville de l'Amour Fraternel. On est à peu près sûrs que le garçon va tout donner sur le parquet si Nick Nurse lui donne quelques minutes tous les soirs.

KJ Martin : perdant

A l'inverse, le fils de Kenyon Martin venait d'être tradé aux Clippers en provenance de Houston et était ravi de pouvoir jouer à la maison, lui qui est né à L.A. et a fait toutes ses gammes à Chaminade et Sierra Canyon. Pas le temps de reconnecter avec les potes : Martin file à Philly.

Les établissements pour gentlemen de Los Angeles : gagnants

James Harden va pouvoir utiliser les points de fidélité accumulés à chaque intersaison depuis son arrivée en NBA.