Jonathan Isaac, le cheat code défensif du Magic

Malgré un temps de jeu limité, Jonathan Isaac a un impact défensif absolument terrifiant pour cette équipe du Magic qui déjoue les pronostics en NBA cette saison.

Jonathan Isaac, le cheat code défensif du Magic

Le Magic s'est accroché à Jonathan Isaac et a sans doute bien fait. Malgré des blessures en pagaille et des saisons blanches (deux de suite entre 2020 et 2022) ou presque (11 matches en 2022-2023), l'ailier de 26 ans est toujours à Orlando et en est même devenu un membre essentiel. Il y a toujours des pépins et de la prudence - Isaac a joué 49 matches avec seulement 15 minutes de moyenne - mais le constat est implacable. Lorsqu'il est sur le terrain, le 6e pick de la Draft 2017 est un game changer total sur le plan défensif.

Lors de la saison 2018-2019, la seule vraiment pleine qu'il est parvenu à disputer jusqu'ici, on avait entrevu le potentiel phénoménal de Jonathan Isaac de ce côté du terrain. De la longueur, de bons instincts, des qualités athlétiques, des lectures efficaces... Ce qu'Isaac avait pu brièvement montrer sur cet échantillon, il le fait à nouveau avec brio, mais aussi beaucoup moins de pression aujourd'hui. Sur le temps de jeu qui lui est imparti, en sortie de banc, l'ancien de Florida State fait des choses assez démentes.

Quel que soit le profil des joueurs dont il doit s'occuper, à savoir un Victor Wembanyama, un Zion Williamson ou un Jayson Tatum, il s'en accommode et n'éprouve ni crainte, ni réelle difficulté à lui imposer un défi et lui poser de sérieux problèmes. L'impression visuelle est assez dingue et cet apport vient se greffer à une équipe déjà très intéressante défensivement grâce aux préceptes de Jamahl Mosley. Lorsque le Magic aligne en même temps Jonathan Isaac et Jalen Suggs, autre formidable défenseur depuis le début de la saison, l'opposition est très souvent dans l'incapacité de trouver des solutions. Globalement, c'est sur cette force, en plus des qualités de Paolo Banchero et Franz Wagner, que les Floridiens espèrent faire du bruit en playoffs après, pourquoi pas, avoir décroché l'avantage du terrain grâce à une inattendue place dans le top 4 à l'Est.

L'extra-sportif n'a pas impacté le sportif

Là où on pouvait être un peu sceptique concernant Jonathan Isaac, outre ses blessures à répétition, c'est sur sa capacité à être sur la même longueur d'ondes que ses partenaires. Si on sort deux minutes de l'aspect terrain où Isaac excelle, on parle d'un garçon aux positions fermement conservatrices sur le plan politique et religieux, ce qui s'est traduit par une marginalisation au plus fort du mouvement Black Lives Matter (il avait refusé de mettre un genou à terre), lors du Covid (il était l'un des joueurs à avoir refusé la vaccination) ou même plus récemment, au moment de présenter son projet d'une chaussure "anti-woke" ou de participer à des meetings de ReAwaken America Tour, un mouvement nationaliste chrétien d'extrême-droite.

Force est de constater que ses coéquipiers à Orlando n'ont aucun problème avec Isaac, ou en tout cas que cela ne se traduit absolument pas sur le terrain. Son apport est encensé et sa présence appréciée. Plusieurs joueurs du Magic ont même évoqué clairement le côté cheat code défensif d'Isaac, en se réjouissant de pouvoir compter sur lui cette saison et probablement en playoffs. En gros, l'extra-sportif n'empiète pas sur le sportif et c'est à l'avantage du Magic.

"Je me sens super bien, mais je ne sais pas ce qu'il se passera pour moi en termes de minutes plus tard dans la saison. Je me sens à l'aise, je retrouve mon souffle et je suis capable de pousser davantage les limites et j'essaye de jouer aussi dur que possible à chaque fois", a expliqué Isaac après le match contre Sacramento.

Au large, près du cercle, dans la dissuasion, dans l'action... Jonathan Isaac est partout, certes sur un temps limité, mais Orlando peut espérer créer la sensation avec cet atout dans lequel on ne croyait plus dans sa manche. Isaac ne sera pas dans l'un des meilleurs cinq défensifs à cause de la règle des 65 matches, mais son impact est immense et le Magic peut se prendre à rêver d'une saison où son numéro #1 pourra jouer 25 à 30 minutes par match sans problème et donner des maux de tête à toutes les équipes de la ligue. Orlando a dans ses rangs un joueur qui est, peut-être, en tout cas dans la théorie, l'un des deux ou trois meilleurs et plus complets défenseurs de toute la NBA.