Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants

Kawhi Leonard et Paul George ont choqué le monde en débarquant aux Los Angeles Clippers. On a analysé ce que signifiait ce move pour tous ses acteurs.

Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants

Kawhi Leonard : gagnant et nouveau patron de la ligue

C’est le nouvel homme fort de la NBA. L’an dernier, il a fait plier les San Antonio Spurs, obligés de faire un trade. Il n’avait alors pas obtenu gain de cause sur la destination, puisqu’il avait été envoyé aux Toronto Raptors. Peu importe. Kawhi Leonard est allé chercher le titre avec sa b… et son couteau, empochant au passage un incontestable Trophée de MVP. Devenant aussi - grâce en partie à la blessure de KD - le meilleur joueur de la ligue. Et le plus convoité. Car il a mis toutes les franchises à ses genoux, imposant à tous ses prétendants toutes ses volontés. Résultat, à une heure où tout se sait en un clic, on est resté dans l’obscurité concernant ses intentions pendant plus d’un mois. Les équipes qu’il rencontrait ont pris des coups de pression titanesque concernant d’éventuelles fuites dans la presse. Preuve de sa toute puissance, il a réussi à empêcher Wojnarowski et ses sbires d’avoir la moindre information. Surtout, il a créé sa propre super-équipe sans que personne ne voit rien venir. Il a forcé des front-offices à remuer ciel et terre pour arriver à leurs fins. Les Lakers ont dû redoubler d’efforts pour être attractifs et ont dû se plier à ses exigences (comme ne pas concrétiser le trade d’Anthony Davis avant dimanche soir, et ce sans explication). Les Clippers, eux, n’ont pas eu d’autre choix que de lui servir sur un plateau la superstar qu’il désirait à ses côtés et de balancer un paquet impressionnant d’assets. Et puis, après nous avoir laissés dans le doute pendant des semaines, il s’est amusé à tout rendre public à une heure improbable, 2h du matin sur la côte Est. Forçant Woj et Charania à sortir de leur lit, ou à rentrer de boîte de nuit, les yeux embués pour reprendre le taf. Décidément, rien ne résiste à Kawhi Leonard depuis quelques mois. En changeant à nouveau la hiérarchie et le paysage sportif de la ligue, il a prouvé qu’il était le basketteur le plus puissant du moment.

Los Angeles Lakers : perdants

Il vaut mieux être des perdants dans un trade quand on a LeBron James et Anthony Davis dans son effectif, ça aide à avaler la pilule. Mais le fait est que les Los Angeles Lakers sont les grands perdants de la nuit de vendredi à samedi. Kawhi Leonard était leur cible principale de la free agency. Ils l’ont raté. Cet échec, ils le doivent en grande partie à tout le drama qui a entouré la franchise ces derniers mois. L’échec de la tentative de trade pour Anthony Davis avant la deadline de février, malgré un package imposant que Magic Johnson et son staff n’ont pas réussi à garder secret, était déjà révélateur des lacunes du front-office. La démission de Magic et sa désormais culte interview explicative ont mis à jour les dysfonctionnements de l’exécutif angeleno. Le trade pour Anthony Davis n’a fait qu’amplifier les choses. Certes, Rob Pelinka a obtenu un gros poisson. Mais il aussi montré toute son inexpérience, voire son incompétence. Non seulement il y a surpayé l’Unibrow en envoyant un package plus que conséquent, mais il s’est précipité dans l’exécution du deal et s’est complètement planté sur le timing. Résultat, il leur a été extrêmement difficile de créer l’espace nécessaire à la signature d’un contrat max. Pour un Kawhi Leonard qui n’a pas hésité à quitter la franchise la mieux organisée de la ligue au premier signe de négligence, ce n’était clairement pas un bon signe. Et ça les a certainement tués au moment de rivaliser avec les Clippers. C’est ce qui est le pire dans l’histoire : non seulement ils ont été infoutus de faire venir leur cible prioritaire, mais en plus Kawhi Leonard a signé chez le rival local, qui n’avait jusqu’alors jamais fait la moindre parcelle d’ombre aux Lakers. En fait, non, ce n’était pas le pire dans l’histoire. Le pire, c’est qu’en patientant pour espérer ce joueur qui ne viendra finalement pas, ils sont passés à côté de tous leurs plans B et C. Alors, certes avec DeMarcus Cousins, Danny Green, Kentavious Caldwell-Pope, Quinn Cook ou encore Rajon Rondo, le supporting cast n’est pas ridicule, mais c’est loin de ce qu’ils auraient pu espérer. Bon, ils ont toujours LeBron James et Anthony Davis…