Dans le podcast « Equipe de France, c’est quoi la suite ? », Maud Stervinou, Théophile Haumesser et Shaï Mamou sont notamment revenus sur l’impact du forfait d’Alex Sarr sur l’équilibre défensif collectif des Bleus, entre protection du cercle, pick-and-roll et rôle accru des extérieurs.
Ce que Sarr changeait… et ce qu’il manque aujourd’hui
Avec Sarr, la France disposait d’un intérieur mobile capable de switcher et de couvrir de larges zones. Maud résume : « On a une capacité aujourd’hui en équipe de France à switcher sur les postes quasiment 1, 2, 3, 4 ». Son absence prive les Bleus d’un joueur dissuasif près du cercle et d’une solution très importante sur les défenses de pick-and-roll. « Depuis le forfait de d’Alexandre Sarr, c’est la défense sur pick and roll » qui inquiète, selon Théo, évoquant des points concédés évitables et moins d’aides défensives efficaces.
Les réponses testées par Frédéric Fauthoux
Le staff de Frédéric Fauthoux a tenté plusieurs options. Mam Jaiteh apporte rebonds et présence, mais son profil plus statique est limitant en termes de mobilité sur les couvertures. Timothé Luwawu-Cabarrot a parfois été utilisé comme stoppeur spécifique sur les leaders adverses, avec ce côté « toi, j’ai décidé que tu allais pas marquer ».
Face à l’Islande, il y a eu à un moment une configuration encore plus expérimentale, plus small, sans Yabusele ni Jaiteh, avec Jaylen Hoard et TLC sur les intérieurs adverses et Zaccharie Risacher qui était dans les aides. L’idée : compenser la verticalité perdue par une intensité athlétique et des rotations rapides, même si cette formule reste à confirmer contre des adversaires plus relevés.
Extérieurs sous pression
Sans protecteur de cercle élite, la pression sur le porteur devient essentielle. Sylvain Francisco impressionne par « sa capacité à passer au-dessus des écrans », ce qui réduit l’impact initial du pick-and-roll adverse.
Les ailes (Risacher, Luwawu-Cabarrot, Hoard) restent le baromètre : longueur, lecture des lignes de passe et interceptions pour déclencher du jeu de relance—un point fort régulièrement rappelé dans l’épisode.
Les limites d’un collectif sans Sarr
Deux inquiétudes reviennent : la défense sur pick-and-roll haut face aux créateurs de haut niveau, et la protection du cercle en aide côté faible. « Tu ne peux pas remplacer ça en un claquement de doigts », a noté Théo à propos de la mobilité de Sarr. Contre des adversaires comme l’Italie, la Serbie de Nikola Jokic ou la Turquie d’Alperen Sengun, ces manques pourraient peser lourd. Nos podcasteurs ont rappelé que certains profils absents, comme Moussa Diabaté, auraient été précieux dans ce secteur.
Des motifs d’optimisme
Malgré ces manques, le bilan reste positif. La cohésion, la clarté des rôles et la progression au fil du tournoi sont mises en avant. Le match contre l’Islande a permis de retrouver de l’adresse extérieure (12/31 à trois points), stabilisant la défense de transition. Les Bleus ne pourront pas remplacer poste pour poste Alex Sarr, mais peuvent compenser par une discipline collective accrue et l’investissement de tous les postes extérieurs. La France devra composer avec cette réalité, en fonction des match-up en phase finale. Les ajustements de Frédéric Fauthoux, la capacité des extérieurs à tenir la première ligne et la polyvalence de profils comme Risacher détermineront si la défense peut survivre sans Sarr.
Pour approfondir l’analyse et écouter l’ensemble des échanges, vous pouvez regarder notre podcast complet consacré à ce sujet.
