LeBron James, à nouveau l’ennemi public ?

Après avoir vu sa cote remonter en flèche à son retour à Cleveland, LeBron James est redevenu la cible préférée des observateurs... et de ses adversaires.

LeBron James, à nouveau l’ennemi public ?
"Pleureuse", "soft""loser"... On pensait le "LeBron James bashing" passé de mode, mais il semblerait bien que le "Chosen One" soit redevenu l'une des têtes de Turc de la ligue. Après s'être remis dans la poche une partie de l'Amérique (qui le détestait depuis "The Decision") en clamant son amour pour Cleveland et l'Ohio dans la lettre d'annonce de son retour en 2014, James ne bénéficie plus de la mansuétude admirative du public et de ses adversaires. Il suffit de voir comment les Warriors l'ont ciblé après son altercation avec Draymond Green, et comment ses détracteurs se déchaînent depuis qu'ils se sont aperçus qu'il ne gagnerait probablement pas de troisième bague cette saison. Et que son attitude était moins "tough" qu'à une époque... [superquote pos="d"]Speights : "J'avais beaucoup de respect pour lui, mais..."[/superquote]Même les analystes traditionnellement acquis à sa cause ont du mal à prêcher en sa faveur. Charles Barkley, souvent dithyrambique avec la star des Cavs, a trouvé "normale", la réponse de Green, jugeant "irrespectueux" le comportement de LeBron. Jeff Van Gundy n'a lui pas manqué de noter la "frustration émotionnelle mal contrôlée" de l'intéressé dans les dernières minutes du game 4. Beaucoup s'étaient par ailleurs étonnés de le voir au bord des larmes au sortir du dernier match contre les Raptors après qu'il se soit "rendu compte du chemin accompli". Les Warriors, conscients que le "King" n'affiche pas sa maîtrise habituelle, l'ont ciblé sur et en dehors du terrain. Une tactique a priori payante tant il n'a pas réussi à rester de marbre face à l'agressivité et aux bavardages adverses. Plutôt que d'offrir une réponse diplomatique en conférence de presse pour ne pas jeter de l'huile sur le feu, Klay Thompson s'est engouffré dans la brèche en remettant en cause la solidité mentale de LeBron James devant la presse.
"Il y a du trash talk tout le temps en NBA. Je suis un peu surpris que certains le prennent personnellement... C’est une ligue d’hommes. J’ai entendu beaucoup de mauvaises choses sur le terrain mais on est tous des compétiteurs. Le trash talk fait partie du jeu, surtout à ce niveau. Les gens ont des sentiments et ils peuvent se sentir blessés si on les insulte. Je suppose qu’il a tout simplement été blessé... On a tous été insultés sur le terrain un jour mais certains réagissent différemment. Personnellement, j’essaie juste de l’ignorer ou de m’en servir comme motivation".
Juste après avoir tweeté un émoticône avec un biberon, Marreese Speights, pas le genre à s'émouvoir pour un rien, a enfoncé le clou.
"J'avais beaucoup de respect pour LeBron et ce qu'il a accompli depuis le lycée. Mais faire un truc comme ça pour suspendre un gars ? C'est un manque de respect".

Il a brisé la règle du trashtalk

Traduction condensée et un poil exagérée de ces deux sorties : LeBron est trop émotif et ne mérite plus le respect. C'est en tout cas sur ce terrain là que sont allés Thompson et Speights pour discréditer celui qui reste théoriquement le seul à pouvoir les priver d'un back-to-back. On l'a bien senti durant son passage devant les journalistes, James a été tenté de foncer tête baissée dans le piège tendu par les Warriors en dégoupillant verbalement. "C'est très difficile de rester classe et de sortir la tête haute de ces situations-là... Ça fait 13 ans que je le fais et je vais m'en tenir à ça", a finalement déclaré un LeBron rigolard mais un peu à cran... Là où LeBron James a péché, plus qu'en escaladant Draymond Green ou en perdant son calme ensuite, c'est en brisant l'une des règles implicites du trashtalk. A partir du moment où l'on entre dans ce jeu (et les images prouvent qu'il a répondu à Green), ce qui s'y dit doit rester sur le terrain. En évoquant les insanités qu'auraient proférées son adversaires, LeBron passe un peu pour le fayot qui va se plaindre à la maîtresse. Et avec ce comportement, viennent immanquablement les critiques sur son bilan en Finales NBA (2 victoires et, bientôt, 5 défaites) et sur la trace qu'il laissera dans l'histoire. Il lui restera bien entendu quelques occasions d'équilibrer ledit bilan, mais les prochaines (et dernières) années de sa carrière risquent de le voir de plus en plus chahuté par l'opposition...