Les Knicks sont-ils la meilleure équipe de l’Est ?

Les Knicks enchaînent les victoires et s’imposent comme l’équipe la plus solide de l’Est grâce à un cinq majeur parfaitement rodé et une rotation à huit ultra-fiable.

Les Knicks sont-ils la meilleure équipe de l’Est ?

On savait que New York allait être solide. On ne pensait pas forcément que, début décembre, on serait déjà en train de se demander si les Knicks ne sont pas tout simplement la meilleure équipe de la conférence Est. Après leur victoire autoritaire contre Toronto (116-94) dans un duel entre le 2e et le 3e, la question n’a plus rien de farfelu. Antoine et Shaï ont abordé ce sujet dans le CQFR du jour. Debrief.

Les Raptors, privés de RJ Barrett, ont vite pris l’eau face à un collectif new-yorkais qui commence à tourner comme une machine bien réglée. Les Knicks ne sont pas les plus spectaculaires, ni les plus « hype », mais ils dégagent quelque chose de très rare en saison régulière : un vrai plancher de performance, soir après soir.

Un cinq majeur qui connaît la partition par cœur

Ce qui frappe, c’est la stabilité. Le cinq Brunson – Bridges – Anunoby – Hart – Towns, on l’a vu mille fois la saison dernière. On sait exactement ce qu’il produit, et les joueurs aussi. Avec la blessure de Anunoby, c'est Miles McBride qui a pris sa place de starter avec la même efficacité et la même confiance.

Contre Toronto, 22 points pour Karl-Anthony Towns, 20 points, 12 rebonds et 7 passes pour Josh Hart, 18 points pour Jalen Brunson. Rien d’extravagant individuellement, mais une impression constante de contrôle. New York n’a pas besoin d’un mec à 45 points pour gagner ce genre de match. La force vient de l’empilement de joueurs solides, tous capables de monter en température sans faire exploser la structure.

Et derrière ce cinq, il y a un choix fort qui paye : Mitchell Robinson en sortie de banc. Plutôt que de s’entêter avec deux grands alignés, Tom Thibodeau est revenu à quelque chose de plus fluide, avec Hart en 4 fuyant. Résultat : Robinson reste un facteur majeur avec ses 15 rebonds dont 7 offensifs, mais dans un rôle parfaitement calibré.

Autour, la rotation est courte mais dense : Jordan Clarkson pour mettre des points, Miles McBride pour apporter de l’énergie et du scoring, éventuellement un peu de Gerschon Yabusele quand le match est plié. Huit joueurs vraiment utilisés, presque tous dans leur prime, sans pièces à cacher.

Une alchimie rare, portée par le noyau Villanova

Dans ce cinq majeur, il y a un autre truc qu’on ne mesure pas toujours assez : les trois de Villanova. Brunson, Hart et Bridges se connaissent par cœur, ont déjà gagné ensemble, passent énormément de temps côte à côte, sur et en dehors du terrain. Ils ont même leur podcast commun.

Cette connexion se voit dans les petits détails. Les coupes au bon moment, les extra-passes sans regarder, l’intensité défensive coordonnée, la capacité à verrouiller un match sans paniquer. Pour une équipe qui vise très haut, cette dimension-là compte presque autant que le talent brut.

New York n’a pas changé grand-chose au cœur de son effectif depuis l’an dernier. Là où d’autres contenders de l’Est bricolent encore leurs rotations, intègrent des nouveaux cadres ou attendent de retrouver tout le monde en bonne santé, les Knicks avancent sur une base déjà posée. Ils ajoutent des couches, ils n’enlèvent rien.

Les concurrents de l’Est : plus de questions que de certitudes

Si la discussion existe vraiment aujourd’hui, c’est aussi parce que les autres gros bras de l’Est n’envoient pas le même signal de stabilité.

Boston (8e, 11-9) continue de gagner des matchs, mais reste parfois inconstant. La victoire contre Cleveland (117-115, avec 42 points de Payton Pritchard et un triple-double de Jaylen Brown) rappelle le potentiel offensif des Celtics, mais aussi leur tendance à se faire peur en fin de rencontre. Ils sont là, ils montent en puissance, mais ils donnent moins cette sensation de rouleau compresseur maîtrisé que New York à domicile. D'ailleurs, ils ont le meilleur bilan de l'Est avec 10 victoires pour 1 seule petite défaite au MSG.

Cleveland, justement, navigue plus dans le dur. Les absences récurrentes, les coups de moins bien de Donovan Mitchell, une dynamique un peu diesel… Ce n’est pas l’équipe qui impressionne le plus en ce moment. Et leur 7e place avec un bilan de 12-9 le confirme.

Philadelphie (9e, 10-9), de son côté, vit une sorte de bascule de pouvoir. Le match de Tyrese Maxey contre Atlanta – 44 points, 7 rebonds, 9 passes en 52 minutes, avec Joel Embiid et Paul George enfin alignés à ses côtés – enterre définitivement le moindre doute : c’est son équipe. Mais entre la fragilité physique d’Embiid, les minutes à gérer pour George et le fait que ce trio joue ensemble pour la première fois… on est encore loin de la continuité qu’affichent les Knicks.

Même Detroit (1er, 16-4), longtemps sur une série folle, a fini par ralentir. On les voyait comme l’équipe la plus excitante de ce début de saison à l’Est, pas forcément comme la plus fiable sur 82 matchs.

Dans ce paysage, New York coche beaucoup de cases : continuité, identité claire, rotation courte mais cohérente, hiérarchie limpide, perf à domicile quasi parfaite.

Vraiment les favoris à l’Est ?

Dire que les Knicks sont aujourd’hui la meilleure équipe de l’Est, ce n’est pas forcément les désigner comme l’équipe la plus talentueuse ou celle avec le plafond théorique le plus haut. Mais si on parle de présent, de certitudes et de dynamique, l’argument se tient.

Ils ont sans doute la meilleure rotation à huit de la conférence, un cinq majeur qui se connaît par cœur, un cadre défensif solide, et un créateur principal – Jalen Brunson – qui a prouvé en playoffs qu’il pouvait être le visage d’une grosse équipe.

Et surtout, ils donnent l’impression que rien ne sera gratuit face à eux. À domicile, ils sont quasiment injouables. Sur une série, avec un Garden bouillant, une équipe rodée, des automatismes déjà installés, ce n’est pas délirant d’imaginer New York en finale NBA.

Est-ce qu’ils sont intouchables ? Non. Boston, Philly version Maxey / Embiid / George ou même un Detroit lancé au bon moment peuvent leur poser des problèmes. Mais en ce moment, si on doit répondre à la question « qui a le plus de garanties à l’Est ? », difficile de ne pas mettre les Knicks tout en haut de la liste.

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